Xalima news – La mort de l’étudiant Bassirou Faye, fauché à la fleur de l’âge par une balle tirée par un policier jeudi, au niveau du campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Ndakaaru (Ucad), alors que les étudiants étaient allés au front pour exiger le paiement de leurs bourses, a fini d’installer la peur à l’Ucad. Car, en dehors de ce mort, nombreux sont les blessés dans les rangs des étudiants (il y a aussi des blessés chez les policiers), ce qui fait que plus aucun étudiant – du moins ceux qui ont où aller à Ndakaaru – ne veut rester dans le campus social. Les étudiants sont terrorisés à l’idée de cohabiter avec les policiers du Gmi qui peuvent désormais pénétrer dans leurs chambres à tout moment sous le fallacieux prétexte du «maintien de l’ordre».
L’université se vide, depuis hier, de ses pensionnaires qui fuient tout simplement le temple du savoir, devenu le terreau de la violence. D’ailleurs, hier, les policiers ont déployé les gros moyens du côté de l’université. Tous les accès étaient surveillés avec un dispositif fortement renforcé. Devant le campus social, à l’entrée principale du Coud, il y avait ainsi trois pick-up et un camion remplis de policiers antiémeutes armés jusqu’aux dents et prêts à en découdre. Il faut dire que jeudi, la police a été, à un moment donné, lors des affrontements avec les étudiants, à court d’hommes et de munitions en grenades lacrymogènes. Il a fallu que la hiérarchie mobilise d’autres éléments, allant même jusqu’à faire rappeler des permissionnaires pour rééquilibré les forces et ramener finalement le calme…
Un calme rétabli au prix fort pour les étudiants avec cette perte en vie humaine et cette cinquantaine de blessés, dont une dizaine dans un état grave. Certains blessés ont, en effet, été contraints de sauter du 2e ou du 3e étage de leur chambre. Car acculés par les policiers qui sont allés chercher ces pensionnaires de Cheikh Anta Diop jusque sous leur lit. Du côté de la police, des éléments qui étaient sur le terrain ont confié à nos capteurs que l’ordre de pénétrer dans les chambres pour déloger les étudiants a été donné par les plus hautes autorités policières. Pour dire que les Gmi qui étaient dans les pavillons et les chambres pour casser de l’étudiant n’ont fait, selon leurs dires, qu’exécuter les ordres reçus de leurs chefs. Ni plus ni moins.
Source: Le Populaire