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Lutte contre les inondations dans la banlieue : Les experts proposent la restructuration des quartiers à habitat spontané

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L’organisation internationale Wetlands Afrique, en collaboration avec l’Université Cheikh Anta Diop et le Centre de suivi écologique (Cse), a organisé hier une journée de réflexion sur les inondations dans la banlieue dakaroise. Cette rencontre a réuni de nombreux chercheurs dont les réflexions devaient aboutir à des réponses scientifiques aux inondations dans le pays.

Les principales causes de la récurrence des inondations au Sénégal sont liées à la mauvaise gestion de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et de la politique environnementale. C’est ce qu’a affirmé le directeur régional de Wetlands international, Ibrahima Thiam, hier, lors de la journée de réflexion pour l’élaboration d’une stratégie de gestion intégrée des zones humides. Selon lui, il n’y a pas eu de rupture dans la planification urbaine et on n’a pas senti une approche nationale dans les plans d’urbanisation de la banlieue dakaroise. Ibrahima Thiam a relevé que, dans cette banlieue, les populations n’ont pas bénéficié d’un système d’assainissement idoine. ‘Les plans réalisés par certains promoteurs reposent essentiellement sur des objectifs qui sont beaucoup plus des stratégies commerciales et des stratégies économiques dans la localisation des villes’, affirme-t-il.

Pour le directeur régional de Wetlands, l’urbanisation galopante et anarchique que connaît la banlieue dakaroise perturbe les écoulements naturels en entraînant l’imperméabilisation des sols. ‘Depuis 2005, une accentuation progressive des risques d’inondations est apparue dans les zones densément occupées comme les lits des rivières. Ainsi, devant l’urgence de la gravité des inondations, l’Etat pourrait appliquer les études déjà réalisées dans le cadre d’un certain nombre de projets pour la réhabilitation et la restructuration des quartiers à habitat spontané, l’aménagement et l’assainissement des cours d’eau afin de maîtriser les dangers liés aux inondations’, explique Ibrahima Thiam. Selon lui, on parle d’inondations de la périphérie urbaine, alors que ce ne sont pas seulement les périphéries qui sont inondées, mais aussi les espaces aménagés.

Abdoulaye Paye, professeur de géologie à la faculté des Sciences et Techniques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), a pour sa part estimé qu’il faut d’abord maîtriser le cycle climatique, ce qui suppose des instruments de mesure très performants, mais également de connaître la densité des réseaux.

Haro sur l’occupation anarchique des espaces à Dakar

L’urbanisation anarchique est un phénomène qui est souvent mis en avant pour expliquer la recrudescence des inondations dans la banlieue. Compte tenu de la gravité des inondations et des conséquences socioéconomiques qui y sont associées, le logement et l’habitat peuvent être des priorités pour trouver une solution définitive aux problèmes d’inondation. L’étude réalisée par le Centre de suivi écologique ( Cse), résume la situation des quartiers sous-intégrés : ‘Des gens des villages et des villes de l’intérieur du pays et même d’autres pays africains arrivent à Dakar en quête de travail, accompagnés ou non de leurs familles ; ils ne s’installent pas très loin du centre-ville, chez des parents ou amis dans un premier temps, le temps de chercher un emploi ; une fois l’emploi trouvé, ils cherchent un bout de terrain, généralement à côté des parents ou amis, où ils édifient une maison précaire pour abriter leur famille’.

Selon le directeur du Centre du Cse, Azize Touré, cette occupation anarchique des espaces à Dakar entraîne la précarité des logements, l’insécurité et les dangers qui l’accompagnent. Ainsi, afin de faciliter l’accès au logement à tous, les pouvoirs publics devraient par exemple redynamiser leur politique de l’habitat. Cette dynamisation passe d’abord par un allègement des procédures d’appropriation foncière, car celles-ci sont longues et ennuyeuses. Cette situation ne permet pas aux populations d’avoir un accès facile à la propriété.

Ensuite, les pouvoirs publics pourraient mettre en application la loi sur la planification urbaine. Cette loi prévoit deux principaux types de documents : les schémas directeurs d’aménagement et d’urbanisme et les plans d’occupation des sols. Si les premiers fixent les conditions de servitudes relatives à l’utilisation des sols, les seconds, quant à eux, délimitent les zones d’urbanisation et d’affectation des sols, les conditions d’implantation des maisons, leur nature, leurs dimensions… Enfin, Azize Touré estime que, étant donné que la politique de l’habitat est du ressort des promoteurs immobiliers, l’Etat devrait mettre en place des mécanismes pour faciliter l’accès au logement et à la propriété à tous.

walf.sn

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