La maire de Dakar, Soham El Wardini, a appelé au retour de la police municipale à Dakar, pour tenter de mettre fin à l’insécurité qui prévaut dans plusieurs quartiers de la capitale. La première magistrate de la ville indique sa volonté de travailler avec les associations des élus locaux et l’Etat pour concrétiser ce retour de la police municipale, après deux décennies de disparition.
Face à la montée de l’insécurité en milieu urbain, les collectivités territoriales et l’Etat entendent mettre en place des solutions innovantes et de proximité pour une sécurité publique fiable et pérenne. Hier, à l’occasion du lancement du Programme collectivités territoriales défense, sécurité et paix organisé par le Centre des hautes études de défense et de sécurité (CHEDS) en partenariat avec la fondation Konrad Adenauer, la maire de Dakar, Soham El Wardini, a appelé au rétablissement de la police municipale pour faire face à la montée de l’insécurité à Dakar.
‘’La ville de Dakar mène, depuis 2010, une expérience avec ses volontaires municipaux qui ont pour mission de faire de Dakar une ville sûre et propre. Il y a différentes brigades qui quadrillent la ville. Le volontariat est là, mais ce n’est pas suffisant. Mais avec l’urbanisation galopante, nous avons besoin d’une police municipale (NDLR : police qui a existé de 1993 à 2002). Nous ferons un plaidoyer auprès des ministères concernés pour faire revenir cette police municipale’’, affirme la première magistrate de la ville de Dakar.
Dans la même foulée, elle rappelle la nécessité d’une plus grande implication des collectivités locales dans la gouvernance sécuritaire, dans le but de garantir un cadre de vie apaisant et sûr pour les concitoyens. ‘’La sécurité est une condition pour tout développement durable. Nous allons travailler avec l’Association des maires du Sénégal (AMS) et l’Union des associations des élus locaux (UAEL) pour renforcer les politiques sécuritaires en faveur de nos concitoyens’’, soutient-elle.
Cet appel n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Abondant dans le même sens, Abou Ahmad Seck, Directeur de cabinet du ministère des Collectivités territoriales, indique que des dispositions contenues dans l’Acte III de la décentralisation offrent aux collectivités territoriales la possibilité de mettre en place cette police municipale.
‘’Le Code général des collectivités locales permet à une commune de mettre en place une police municipale. Le maire dispose des pouvoirs de police et donc peut, s’il le souhaite, mettre en place cette police municipale. En raison de la forte criminalité urbaine et du développement de la petite délinquance, la sécurité est devenue une forte attente des populations. De ce fait, les maires et les élus locaux sont obligés d’élaborer des politiques de prévention innovantes tenant en compte le contexte local. Le maire et le conseil départemental, sous le contrôle du représentant de l’Etat (DLR : préfet), sont responsables au premier plan de la mise en place d’une politique sécuritaire à l’échelle de nos territoires‘’, a-t-il fait savoir.
Prenant la parole, le général de brigade Mbaye Cissé, Directeur général du CHEDS, a renseigné sur la nécessité des pouvoirs locaux à faire usage de nouveaux leviers d’action pour assurer la sécurité des citoyens. ‘’Nous avons décidé de mettre en place ce programme d’échanges et de discussions autour de la sécurité pour une durée de deux ans.
En outre, il nous est apparu urgent d’inviter les acteurs majeurs que sont les collectivités locales et les FDS, à bâtir de nouvelles synergies dans le domaine de la prévention en particulier. Et surtout de s’interroger sur la place des maires dans cette gouvernance de proximité de sécurité, en tant qu’élus locaux et catalyseurs naturels de toutes les dynamiques sociales et associatives’’, dit-il, avant de rappeler que ce processus transformationnel initié par le CHEDS à pour but de ‘’proposer aux responsables des collectivités territoriales les outils susceptibles de faire d’eux des porteurs de solutions aux enjeux de stabilité, de sécurité et de développement, et leur ouvrir ainsi la voie à une nouvelle dynamique de travail avec les FDS’’, conclut-il.
Mahfouz NGOM
enqueteplus.com