Je trempe une ultime fois ma plume dans l’encrier, au moment où je fais valoir mes droits à la retraite après plus de deux décennies de service pour pardonner et demander pardon pour tous actes malveillants conscients ou inconscients que j’ai eu à commettre.
J’ai cogité pendant longtemps avant de me décider à élever la voix sur ce qu’il convient d’appeler « la crise qui secoue la RTS ». Les pratiques des anciens dont j’étais maintes fois témoin m’ont dicté la conduite. C’est comme une voix qui m’intimait l’ordre de prendre la parole pour faire éviter le syndrome du combat de deux margouillats qui a abouti à l’incendie d’une case avec comme dommages collatéraux une mort d’homme et le sacrifice de tous les animaux présents qui ont refusé de les séparer. (Une fable pleine d’enseignement et de morale).
J’interpelle en ce sens, au premier chef, le Directeur général. Lui qui conduit aux destinés de la RTS. Le #Général# de tous les #soldats# de cette entreprise. La métaphore n’est pas fortuite. Les agents de la RTS sont sur tous les fronts où les appelle le devoir républicain et le # Général # que vous êtes, a toujours fait corps avec eux à : Ziguinchor, Sedhiou, Kolda, Matam, Kédougou, Touba, Tivaouane et j’en passe. Alors pourquoi vouloir briser cette symbiose qui a toujours fait la force de la société.
Je ne vais pas revenir sur la genèse de la crise que nous connaissons tous. Je m’abstiens aussi d’étaler mes analyses de la situation. Il n’est point besoin lorsqu’on veut faire oeuvre utile de rappeler des causes.
Cependant, force est de constater que l’image de la RTS est sérieusement écornée. La boite a traversé des situations difficiles mais jamais une confrontation entre Direction générale et intersyndicale n’avait atteint un tel degré. Monsieur le Directeur général, vous êtes le seul à détenir les moyens de mettre fin à cette gueguerre. Vous savez que nous ne sommes pas du même bord politique mais par devoir de vérité et par nécessité historique, tout le monde reconnait que vous avez hissé la RTS à niveau matériel jamais égalé. Dès lors Monsieur le Directeur général, avez-vous le droit de saborder votre actif matériel par un passif social dérisoire ? Monsieur le Directeur général, Élevez-vous. N’écoutez pas ceux qui vous poussent à la confrontation. Ils ne gèrent que leurs intérêts. Ils ne vous aiment pas. Ils tirent simplement leurs profits de la crise. Demain quand tout sera fini et que vous devriez quitter, ils seront les premiers à vous tourner le dos et à retourner leur veste et à cirer les bottes de votre successeur. Ils l’ont fait à vos prédécesseurs et ils vous le feront. Ils iront jusqu’à oublier votre nom.
Monsieur le Directeur général. Écoutez la base. Descendez à la base. Refusez que l’on vous cloisonne entre quatre murs. De temps en temps, allez visiter le restaurant, mettez-vous à table avec n’importe qui même si vous ne mangez pas, discutez avec tout le monde comme à vos débuts, cela vous permettra de sentir les pulsions du personnel qui a toujours été loyal à l’institution. Ouvrez des plages de rencontre aux anciens.ils sont nombreux à pouvoir vous aider. Samba Faye Ndiaye, Makhtar Gueye, Bara Diokhane, Mamadou Baal, Docteur Hamet Ba, Racine Diallo sont entre autres des profils intéressants qui peuvent beaucoup vous apporter dans l’ingénierie sociale de l’entreprise.
On prend des années à construire l’image d’une entreprise et il suffit de quelques minutes pour la détruire.
Puisse dieu, seul maitre des destin, apporter salam dans les coeurs et faire jaillir la lumière sur la RTS. A cette grande société et à sa grande famille, je présente mes adieux.
Amadou Arame Thiam
journaliste doctorant en communication Girmec/Cesti/Ucad