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Macky gronde ses ministres: lettre incendiaire du président

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Rarement correspondance du chef de l’Etat aura été aussi lourde de menaces contre les ministres englués dans leurs dossiers ou carrément incompétents.

Ombres chinoises autour du gouvernement avant la visite d’Etat du président de la République à Beijing ! C’est en effet un Macky Sall particulièrement remonté qui s’est directement adressé à ses ministres dans une lettre en date du 17 février 2014 et dans laquelle il demande, à chacun d’eux, de lui faire le point sur l’état d’exécution de ses directives entre avril 2012 et janvier 2014.

En somme, un pré-bilan de l’action de ses deux gouvernements (sous Abdoul Mbaye puis avec Aminata Touré). Macky Sall a-t-il senti que quelque chose ne tourne pas rond dans son équipe ?
Sans une ampliation à son actuelle Premier ministre Mimi Touré, il s’adresse directement aux membres du gouvernement sur un ton qui pourrait être qualifié de solennel et injonctif à la fois. «Vous établirez le tableau récapitulatif de toutes les diligences concernant votre département par ordre périodique».

Macky Sall s’est voulu particulièrement incisif dans cette correspondance peu habituelle depuis son accession à la magistrature suprême. Est-ce l’exaspération d’un chef d’Etat outré par la lenteur des réformes, la fameuse «cadence», qui s’exprime ainsi ? Est-ce une volonté mûrie d’envoyer des signaux à ses collaborateurs pour leur dire toute son insatisfaction ? Ou s’agit-il simplement de la mise en œuvre de la démarche et du style d’un homme devant lui-même rendre compte à l’opinion ?

Pour chaque «directive», il demande à ses ministres de préciser le «statut» de la politique : «fait, non fait ou en cours». S’agissant des diligences déjà accomplies, le président de la République leur demande de préciser «la date de l’accomplissement de l’objet», comme un marquage serré. Se voulant plus sévère, il demande des «explications et justifications» à propos des directives restées à ce jour sans suite…

Quant aux diligences en cours, «parce que nécessitant un processus pour remplir leur objet», le chef de l’Etat exige de signaler «les actions déjà déroulées». Macky Sall ne s’arrête pas là car il fixe en même temps une sorte d’ultimatum à ses ministres. «Je précise que vous devez accomplir l’objet de la présente au plus tard le 07 mars 2014», leur enjoint-il.

Dans une posture très senghorienne, Macky Sall rappelle dans sa directive très salée qu’il tient particulièrement à ce que la nuance soit établie entre les «directives d’exécution immédiate» et celles «nécessitant un processus». Pour lui, une tentation réelle est de verser dans un statut «en cours» des directives à exécution immédiate et celles, jusque-là, non exécutées. Les ministres semblent carrément cernés par la précision des demandes !

Il avertit que ses services dédiés au contrôle de l’action gouvernementale lui dresseront régulièrement une analyse du tableau de revue de ses analyses en conseil des ministres. Toutefois, il a tenu à indiquer que le Premier ministre Aminata Touré sera régulièrement informé de l’évolution de la procédure.

3 Commentaires

  1. Comme toujours, il leur reproche de manquer de dire tout ce qu’ils font, dans les médias, pour faire croire qu’ils travaillent. Parce que le constat est qu’avec tout ce qu’ils ont comme médias, ils ne sont pas applaudis comme ils pensaient que les médias y arriveraient.

  2. Que fait Abdoulaye Baldé dit Bobo dans ce gouvernement ? Voilà un ministre du plan dont on ne voit aucune initiative !

    La « Sarr » de la solidarité, chargée de la femme et de l’enfant est nulle, elle ne fait que lire les papiers écrits par d’autres, elle n’est pas spontanée. D’ailleurs elle ne savait pas pourquoi on avait fait appel à elle. Oumar Guèye brasse du vent mais elle ne sait pas où il va. Abdoulaye Seck a des circonstances atténuantes parce qu’il n’a fait qu’une saison à l’agriculture, on lui laisse sa chance jusqu’en fin d’année pour voir ce qu’il va faire après l’échec de cette année. Mimi Touré est inutile, elle a peur de prendre des initiatives pour ne pas déplaire aux APERISTES, et ce n’est pas bon pour un PM

  3. Nous sommes tout à fait d’accord sur le mode de Gestion Axé sur le Résultat (GAR) comme semble le préconiser le PR.
    Mais il faudrait que ce soit inclus dans les critères de nomination des responsables: cahier des charges précis, appel à candidature, etc.
    En effet, si ces derniers ne s’approprient les objectifs qui leurs sont assignés au départ, n’appréhendent pas bien les résultats qui sont fixés à l’avance et pire, si les moyens ne suivent pas ou sont utilisés à d’autres fins, la suite nous la connaissons tous.
    Maintenant est ce que notre société est prête pour ce mode de gestion ?
    Des pressions de toutes sortes interviennent dans les nominations, reléguant
    au second plan les règles élémentaires de gestion.

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