Alors que le Conseil constitutionnel lui demande de fixer, dans les meilleurs délais, la date de l’élection présidentielle, Macky Sall refuse et convoque un « dealogue » dont l’objectif principal est d’organiser la mésentente. Y sont conviés des individus soigneusement sélectionnés pour leurs positions divergentes.
Prétextant de cette absence prévisible de consensus, Macky Sall va imposer ses desiderata, à savoir :
- Reprendre la liste des candidats pour réintroduire et exclure qui bon lui semble ;
- Prolonger son mandat, par une interprétation abusive de l’article 36-2 de la Constitution, et rester jusqu’à la passation de pouvoir.
Pour faire passer la pilule, Macky Sall nous offre une amnistie. Mais l’amnistie concerne au premier titre lui-même et ses soutiens. Il est aujourd’hui évident que Macky Sall et ses complices, confisquent le droit de s’exprimer des Sénégalais pour assurer leurs arrières.
Macky Sall, qui a incarcéré sans états d’âme des centaines de personnes, prétend un désir de réconciliation, pleinement conscient des dossiers sensibles qui l’attendent, notamment ceux liés au pétrole et au fonds COVID. Dealer avec lui pour reporter les élections et amnistier à grande échelle serait trahir le sacrifice des jeunes morts pour s’être opposés au report de l’élection.
Je ne peux en aucun cas cautionner un dialogue orchestré pour parachever le coup d’État constitutionnel qui se déroule depuis le 3 février 2024.
Je m’apprête à saisir le Conseil constitutionnel d’une requête afin de constater et de remédier à la carence du président de la République, qui refuse de fixer la date de l’élection, en violation de sa décision n°1/C/2024 du 15 février 2024.