Le président Macky Sall a rappelé, dimanche, que les collectivités territoriales n’avaient pas de couleur politique et qu’elles ‘’ne sauraient être des électrons libres qui agissent en incohérence par rapport à la politique de l’Etat ».
‘’Une commune ou un département n’a pas de couleur politique et les collectivités territoriales ne sauraient être des électrons libres qui agissent en solo par rapport à la politique de l’Etat. L’Acte 3 de la Décentralisation que j’ai lancé en 2013, visait à organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement’’, a-t-il déclaré.
Le chef de l’Etat s’exprimait lors de la 2ème édition de la Journée de la Décentralisation sur le thème ‘’Les territoires face aux défis au développement durable’’ au Grand Théâtre. La rencontre se tient en présence de plusieurs maires et présidents de Conseil départemental membres de l’Association des maires du Sénégal (AMS) et de l’Association des départements du Sénégal (ADS).
‘’Nous devons donc nous entendre là-dessus, car c’est dans l’unité de l’Etat et la consolidation de la République’’, a t-il soutenu.
Selon lui, le maire ou le président du Conseil départemental peut avoir des appartenances politiques, mais ‘’une Institution comme la Commune ou le Département est un démembrement de l’Etat soumis à ce dernier et est sous le contrôle de l’égalité’’.
Macky Sall a appelé les gouverneurs à agir dans la régulation, car, a-t-il dit, le Sénégal ‘’est un Etat unitaire même s’il est décentralisé’’.
Le chef de l’Etat a assuré qu’il était ‘’prêt à aller le plus loin possible’’ en donnant davantage de moyens et de compétences aux collectivités.
‘’Je suis prêt à aller le plus loin possible avec vous pour la décentralisation, à donner davantage de moyens et de compétences, mais tout en restant dans cet état d’esprit très claire selon lequel, il ne saurait y avoir de dérogation’’, a fait savoir le président Sall.
Il estime que la doctrine ‘’est de rester plus près’’ des élus territoriaux et des populations à la base, qui sont ‘’en définitive les destinataires des politiques sectorielles pilotées par le gouvernement’’.
En marge de cette journée se tiendront également les Assemblées générales des présidents de Conseil départemental et des Maires du Sénégal.
L’évènement sera marqué par l’élection des nouveaux présidents de l’Association des départements du Sénégal (ADS) et de l’Association des maires du Sénégal (AMS) ainsi que le renouvellement de leurs bureaux.
L’APS a appris de source informée que les élus de la mouvance présidentielle sont parvenus, samedi dans la soirée, à un ‘’consensus sous les orientations du chef de l’Etat’’.
Ainsi, Youssouf Bengeloun, président du Conseil départemental de Kaolack, a été pressenti au poste de président de l’Association des départements du Sénégal (ADS).
Le maire de Ndiob, Oumar Ba, pourrait occuper le poste de président de l’Association des maires du Sénégal (AMS).
Oury Baïlo Diallo, maire de Vélingara, est pressenti au poste de président de l’Union des associations d’élus locaux (UAEL) dont le Secrétariat général pourrait revenir au maire de Gaé, Abdou Khadre Ndiaye, candidat du Sénégal au Conseil des Collectivités Territoriales de l’Uemoa.
Le président du Conseil départemental de Tambacounda, Mamadou Kassé, devrait être le Secrétaire général de l’ADS.
Selon la même source, ‘’les rencontres se sont poursuivies toute la soirée avec les plénipotentiaires des autres partis de l’opposition et de la majorité présidentielle’’.
Le Réseau des élus locaux du Sénégal (REELS), qui regroupe des élus de la coalition Yewwi askan wi (opposition) a décidé de boycotter cette Journée, estimant que ‘’cette manifestation, a priori républicaine, a été dévoyée pour être transformée en une foire politique’’, le pouvoir central ayant ‘’choisi de l’organiser exclusivement avec l’Association des maires du Sénégal (AMS), antenne éminente de Benno Bokk Yaakaar’’.
La Journée nationale de la Décentralisation ‘’est un moment de dialogue direct et constructif entre le chef de l’État, les élus locaux et l’ensemble des parties prenantes sur les orientations stratégiques, les contraintes et perspectives de la politique de la décentralisation, du développement et de l’Aménagement des territoires’’, explique le ministère des Collectivités territoriales.
A cette occasion, l’Etat, les Collectivités territoriales et les partenaires techniques et financiers ‘’vont interagir’’, en vue de prendre ‘’des décisions qui vont positivement modifier le visage de nos territoires’’.
aps.sn