XALIMANEWS- Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée » Descartes
D’abord cette interrogation à brûle-pourpoint : Quel est aujourd’hui le dénominateur commun entre le pouvoir, les Wade et Abdou Diouf ? La réponse coule de source et s’explique donc par cette obsession à vendre vaille que vaille aux Sénégalais le caractère vital du report de la présidentielle. Sauf que sur la fameuse date déjà brandie du 15 décembre 2024, le Président Diouf se démarque de ses congénères en insistant sur la prééminence du Conseil constitutionnel reconnu comme le juge électoral par excellence…
Autrement dit, il ya un réel malaise dans les plus hautes sphères de l’Etat. Le recadrage cinglant d’Abdou DIOUF est révélateur de la duplicité dont ont fait montre les corédacteurs de la lettre de la polémique. On peut valablement insister sur le vocable corédacteurs d’autant que le Très resauté le Témoin évoque la main et le jeu trouble d’Hamidou Sall ancien collaborateur du Président Diouf passé entre-temps conseiller de l’actuel Chef de l’Etat.
Il y’a anguille sous roche et les soupçons de manipulation de l’opinion crèvent les yeux .Le deuxième Président de la République est pourtant formel, tranchant et sans équivoque : « Le Conseil constitutionnel que j’ai créé en 1992 reste le garant ultime de nos Institutions et de notre démocratie. C’est à lui et à lui tout seul de dire le droit et de prendre les décisions qui s’imposent à tous concernant le calendrier électoral et le respect et la durée du mandat présidentiel. »
La main des 7 sages n’a pas tremblé
L’air de rien, le Président Abdou Diouf avait gaillardement envoyé un signal fort à ses concitoyens et surtout au Conseil constitutionnel en se défaussant quelque part sur les Wade et en voulant rester légaliste, adoubant du coup les 7 sages.
La main des 7 hauts magistrats n’a finalement pas tremblé.
En annulant hier le décret présidentiel portant sur le report de la convocation du corps électoral et en donnant des « injonctions » pour la tenue du scrutin présidentiel dans les meilleurs délais , Mamadou Badio Camara et ses 6 collègues n’ont pas voulu rater le train de l’Histoire en disant le droit, tout le droit et rien que le droit.
Ce Conseil constitutionnel dont les membres sont nommés par l’Exécutif a fait prévaloir toutes ses prérogatives en apprivoisant subtilement la patate chaude liée à cette loi constitutionnelle ayant déjà acté le report du scrutin présidentiel ?
L’avenir immédiat du Sénégal qui se trouvait entre les mains de 7 individus choisis pour leur science et leur supposée sagesse au regard de leur parcours lisse et exemplaire est donc bien tracé.Disons que l’horizon semble balisé.
Ce pays aux ressorts internes assez fragiles a surtout une soif inextinguible de vérité, d’équité, de paix et de stabilité afin que ses dignes fils puissent emprunter enfin les chemins délicats et parsemés d’embûches du développement et du progrès collectif.
L’un des axes majeurs du différend politico-institutionnel actuel réside dans l’attitude des Wade. Me Abdoulaye Wade à la fois créateur, courtier et rentier de la crise ambiante reste un redoutable joueur de poker et tout indique que dans l’affaire de la récente lettre, il s’est encore joué de son prédécesseur avec l’aide de proches du Chef de l’Etat.
Ce qui vaut pour Wade père malicieusement recadré par Diouf vaut aussi pour son fils Karim courtoisement désavoué par son ancien Secrétaire Général au ministère des infrastructures et transports aériens, Boubacar Camara Kamakh himself, par ailleurs candidat à la prochaine présidentielle.
De sa lointaine base stratégique de Doha, Wade-fils tire les ficelles du jeu politique et rie sous cape.
Avec le recul, on se rend compte que Wade et son fils ont toujours été au cœur du pouvoir de 2012 à nos jours. En réalité, ils ne sont jamais partis ; ils n’ont jamais bougé d’un iota. Le problème, c’est qu’ils avancent masqués. À la déloyale pour sûr !
Font – ils preuve de courage en se lançant dans ce jeu dangereux ? Voire.
En tous les cas, cette communication tous azimuts de Karim Wade laisse pantois et dubitatif. Il n’a d’ailleurs pas hésité à informer qu’il est pressé d’en découdre avec …Ousmane Sonko en décembre prochain sous la supervision et l’œil vigilant du peuple sénégalais. Comme s’il était dans le secret des dieux !
Le même Sonko sûrement échaudé par le précédent Karim Wade, a formellement démenti toute négociation avec le pouvoir comme pour rester inflexible et écarter tout soupçon d’un peuple à la fois calme, blasé, détaché mais bigrement exigeant.
Le Sénégal est plongé dans une véritable impasse. Même le secteur privé d’habitude assez conciliant a récemment sonné l’hallali par le biais d’une déclaration conjointe Chambre de commerce, Cnp, Cnes, Medes, Ges, les 2 Unacois…La grosse pression des Nations -Unies, des Usa et de la France achève de nous convaincre que l’heure est grave.
La décision du Conseil constitutionnel met tout le monde devant ses responsabilités. Clé de voûte des Institutions et ultime rempart de ce pays à l’image du gardien de but au football, le Président Macky Sall a l’urgente obligation de reprendre la main en faisant preuve de sérénité pour convaincre ses 18 millions de concitoyens, organiser dans les meilleurs délais un scrutin présidentiel ouvert et inclusif afin de laisser derrière lui un pays apaisé, réconcilié avec lui-même et résolument tourné vers une croissance robuste, la création d’emplois massifs et par ricochet le progrès collectif et le bonheur national. Toute autre stratégie serait pratiquement une voie sans issue qui plongerait le Sénégal dans la chienlit.
C’est vrai que nous ne vivons pas dans un monde de Bisounours mais il y a un minimum de règles à respecter pour rassurer tout le monde et garantir la paix civile.
Descartes disait : Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ».
Par Mamadou Lamine Diallo