Après avoir posé les bases solides d’un parti républicain (l’Apr) en l’espace de trois ans, et, à cinq mois des élections présidentielles, les attaques des frères et sœurs d’un moment ne peuvent distraire les républicains que nous sommes. Cependant, je conseille aux Snypers du Mouvement «Idy pour un Sénégal meilleur» de changer leur fusil d’épaule. Je leur conseille
aussi, à relire cet article d’un grand journaliste monsieur Abou Abel Thiam, qui nous éclaire véritablement sur la personnalité de leur frère et leader Idrissa Seck.
— « Le mépris et les méprises d’Idrissa Seck
‘Au regard de l’échec massivement constaté aujourd’hui, le devoir me prescrit d’intervenir pour éviter le naufrage’. Naufrage ? Idrissa Seck aurait pu parler de déluge, puisqu’il se veut le Noé de 2006. Le maire de Thiès – ville où il ne compte pas de domicile – a décidément peu de respect pour ses compatriotes, ‘tous nés pour être dirigés’ par lui. Il a si peu de considération pour les Sénégalais que, comble d’arrogance, il a commencé sa tournée d’étalage de ses richesses par Ziguinchor. Là même où il avait lancé son fameux ‘Je suis un homme riche !’, devant les bailleurs de fonds, c’est-à-dire ceux chargés d’aider financièrement son pays pauvre. Sans bouder au passage le plaisir de houspiller publiquement une dame, ministre à l’époque.
‘Le redressement économique signifiera de faire avec les meilleurs d’entre nous une alternance générationnelle..’ Ce Idrissa Seck-là n’est vraiment pas nouveau : il est resté tout aussi méprisant pour les Sénégalais. Sinon comment peut-il ainsi dire que c’est dans la classe politique qu’on retrouve ‘les meilleurs’ du pays ? Une telle assertion est grave. Même si, dans son répertoire des joyeusetés, on l’a déjà entendu décrété, par sa fatwa à lui, le politicien marabout, que tous les hommes de gauche iraient en enfer. Les hommes de gauche dont il s’honore aujourd’hui d’être leur compagnon, les hommes de gauche parmi lesquels figure Landing Savané à qui il fait appel aujourd’hui. Ce n’est pourtant pas là sa plus vertigineuse contradiction. Sous ce chapitre, c’est un délice que de lire son dernier texte, envoyé sous forme de Cd aux journalistes comme pour les tenir à distance prophylactique. L’ex-quasi président de la République y écrit que ‘peu importe que le médecin se nomme Idrissa Seck ou pas’ pour soigner le Sénégal qu’il dit malade. Mais, quelques lignes plus loin, sa conviction pathologique d’être ‘né pour être président’ reprend le dessus, et lui fait dire : ‘En ce nouveau Sénégal, je veillerai sans concession au principe de l’Etat de droit’.
Décidément, les Sénégalais n’y échapperont pas : le messie pour eux est un bonhomme de courte taille, revenu au pays à la tête d’une fortune à l’origine inexpliquée (sinon trop clairement comprise), après avoir mis le pays en péril institutionnel par des intrigues de basses eaux au sommet du pouvoir. Seck a été ministre du Commerce : que retiennent les Sénégalais de cet épisode ? Il a été directeur de cabinet du président Wade : quel souvenir en ont les hauts fonctionnaires et les alliés politiques du président ? Il fut Premier ministre, ‘quasi président de la République’ : avec quelle incidence pour la stabilité du pays ? Au profit de
qui ?
Seck crie tellement fort qu’on n’entend pas ce qu’il dit. A le suivre, sa rupture avec Wade s’expliquerait par son opposition au vote de la loi Ezzan, les projets ‘irréalistes’ et l’immixtion de la famille présidentielle dans les affaires de l’Etat. Seck n’a pourtant quitté le gouvernement que forcé et contraint, limogé par le président de la République. La conduite vertueuse exigeait de sa part de démissionner si tant est qu’il était si opposé à Wade sur des questions aussi importantes. Il ne l’a pas fait. On peut logiquement en déduire que Seck est du genre à rester dans un gouvernement même lorsqu’il est convaincu que la voie empruntée par celui-ci n’est pas la meilleure pour le pays. Pour quelles raisons ?
Le maire de Thiès veut un nouveau Sénégal. Nous préférons un Sénégal nouveau. Celui en construction depuis qu’il n’est plus aux affaires. Nous préférons ce Sénégal des réalisations socioéconomiques à celui de la parlotte, celui de l’efficacité vertueuse à celui des intrigues au sommet de l’Etat, celui où nous vivons depuis que le président Wade a confié le gouvernement à Macky Sall à celui de la période tumultueuse de 2003/2004.
Il se doit à la vérité de l’avouer : l’actuel Premier ministre est en train, de réussir, à vêpres,
servira à corriger le retard enregistré, à none, par son prédécesseur. L’on se souvient qu’une fois arrivé au pouvoir, Idrissa Seck avait déclaré que son souci premier était de ‘formater l’esprit des Sénégalais’. C’est-à-dire les dresser, les conditionner, les modeler à son goût. Comme l’on tentait de le faire dans les régimes totalitaires, par le moyen de la police politique. Seck parle d’’abomination morale’… Il se pavane pourtant avec le député Mama Dabo, qu’il exhibe fièrement comme un trophée. Alors que, en contradiction avec l’esprit de nos lois qu’il vote, ce député continue de bénéficier des avantages attachés à son statut de parlementaire, lui qui, dans les faits, a démissionné de son parti, donc de son mandat, en déclarant son soutien à un candidat à la présidentielle qui n’est pas celui de sa formation.
Vous avez dit parangon de la vertu ?
Mais la suprême offense au pays, c’est d’appeler son futur parti ‘Rewmi’. A moins d’en ignorer la portée, il n’est pas concevable, dans une république, d’appeler son parti ‘La Nation’. De la même façon que le vert-jaune-rouge ne saurait être pris pour couleurs d’une formation politique, on ne peut l’appeler ‘Rewmi’. C’est d’une prétention innommable et d’une désinvolture inacceptable ! La nation, c’est ce que nous avons de plus en commun. Qu’adviendrait-il si dix prétendants à la fonction présidentielle désignaient chacun son parti sous le vocable de Rewmi, en pulaar, en soninké, diola, sérère et j’en passe ? Ne jouons pas à ce jeu-là : à trop forcer sur la communication, sans souci des fondamentaux du pays, on en vient à devenir dangereux : il va bien falloir que Idrissa Seck le comprenne, lui qui avait déjà fait une adresse à la nation, le …4 avril.
Dans son plaidoyer pro domo, l’ancien Premier ministre explique que c’est lui le messie, parce que, dit-il, il a connu « l’envers et le revers de l’alternance ». Il voulait certainement parler de « l’envers et l’endroit ». Ce que retient l’opinion majoritaire, c’est qu’après avoir connu l’envers de l’alternance avec lui, nous en connaissons l’endroit depuis son départ.»
Alioune Ndao Fall
Secrétaire national
Chargé de la Diaspora Apr