Mada Bâ s’apprête à sortir un nouveau cd de 8 morceaux. Un avant goût de ce produit est donné à travers un single intitulé « Begué » ou cupidité. Depuis quelques jours, il cartonne sur les ondes des radios. L’artiste invite les hommes à revenir à des valeurs comme l’entraide, la solidarité, la générosité.
La grande Mada Bâ revient sur scène au grand bonheur de ses fans.
Elle va surprendre son monde et fasciner ses nombreux fans au Sénégal et dans la diaspora. La sortie  annoncée d’un  cd  de Mada Ba, ex choriste attitrée du Super Diamono fait des vagues. Un avant goût est donné avec le single «Beugué » qui passe sur les ondes des radios. La voix de Mada Bâ est restée intacte,  malgré une longue absence des box et sur les scènes de concert: « le single Beugué marque mon retour sur scène soutient-elle.
Certains  pensaient qu’elle avait perdu la voix. Elle avait délaissé les arcanes du show business, après avoir bourlingué auprès des grands orchestres comme le mythique Super Diamono. Sereine en dépit de tous les ragots, elle entonne, non pas le chant du cygne, mais le chant de la résurrection. Nous l’avons trouvé chez elle. Une femme épanouie, simple, presque timide mais décidée à poursuivre sa carrière musicale.
Mada Bâ est patiente. Elle  a monnayé ses talents pendant longtemps auprès de grands musiciens du pays et à l’école des concerts internationaux. La simplicité est toujours chez cette femme qui va atteindre bientôt la quarantaine et qui est très soucieuse de ses rapports avec les musiciens, mais aussi avec son voisinage. Au quartier Scat urbam où elle habite avec sa petite famille, elle reste très connue, la première personne rencontrée vous indique avec précision son immeuble. Le  salon est d’un décor recherché. Une bibliothèque  remplie de livres classiques et des fauteuils en cuir de couleur beige meublent l’espace. Une chaîne à musique diffuse la mélodie de son nouveau single.
Le sourire aux aguets, elle s’excuse du dérangement avant de faire les présentations de son fils Papy, le jeune garçon frêle qui était l’objet de son titre phare « My Baby » ou « Sama dom, djangal »(mon enfant, apprend ), un single sorti en 2004.  A travers son fils, elle exhorte tous les enfants du monde à étudier. Elle affirme avec fierté que cette chanson a permis à des adultes de retourner  à l’école poursuivre les études qu’ils avaient abandonné depuis longtemps. L’éducation est fondamentale chez l’individu, avoue la chanteuse. Elle ne va pas aller chercher loin pour donner le parfait exemple, son parcours est assez illustratif. En effet, elle est le quatrième enfant d’une grande famille d’ethnie haal pulaar, dont le père a toujours privilégié l’enseignement Coranique au détriment de l’école occidentale.

Parcours atypique d’une jeune choriste
Mada est une sorte de miraculée qui a pu aller à l’école primaire de Liberté 1jusqu’à la classe de CM2. De son enfance à la Sicap Liberté 5, elle garde encore de beaux souvenirs, ceux d’une jeune fille qui a toujours adopté une conduite exemplaire envers sa famille et le voisinage. Elle a été nourrie dans les valeurs de respect, de loyauté et de bonnes conduites, jusque dans l’habillement. Les textes de ses chansons portent l’influence de cette éducation.
Dans le single «Beugué » (de la langue ouolof :«cupidité » ), elle invite les hommes à une meilleure prise en compte des valeurs de solidarité de partage et d’amour du prochain.
Selon Mada Ba, le matérialisme et la cupidité sont des défauts que la femme doit éviter plus que les hommes. Car elle peut mettre en péril sa vie et celle de son foyer.
Son expérience glanée auprès des grands musiciens du Sénégal l’a conduite à mener depuis quelques années une carrière solo.   Lasse de jouer toujours en « play back», elle a fini par créer son propre orchestre.
Mada Ba  retrace avec emphase son parcours atypique de jeune choriste. Enfant, elle aimait chantonner
et écrire des textes. Elle se souvient particulièrement d’une chanson qu’elle avait écrite  en woloof et qui est aujourd’hui la propriété d’un grand musicien du pays, dont elle veut taire le nom.
Depuis son départ du Super Diamono, Mada Ba dit avoir parcouru plusieurs contrées du pays pour répondre aux invitations de ses fans et autres connaissances. Ces derniers l’ont poussé à créer son propre groupe de musique. Aujourd’hui, elle dit avoir les moyens de se produire avec son propre groupe, partout dans le pays et à l’étranger.
La chanteuse  se plaint du plagiat, de la piraterie et du manque de soutien aux artistes.   Elle prend désormais la précaution d’enregistrer ses créations au niveau du Bureau sénégalais des droits d’auteurs (Bsda), afin de se prémunir de tout plagiat.
Cependant, elle ne veut pas en faire un drame, elle préfère rester bonne croyante et s’atteler à bien composer sa musique. Elle s’insurge contre la piraterie et estime que le ministère de la Culture doit appuyer davantage les artistes et leur assurer une bonne protection de leurs créations.
« Les subventions sont rares de nos jours », se désole-t-elle.
« Je suis obligée de dépenser beaucoup d’argent pour assurer ma propre production. Je loue  un studio d’enregistrement et je paye les musiciens. Ce sont autant de problèmes auxquels sont confrontés les artistes sénégalais et je pense que l’Etat doit les soutenir au plan financier pour   faciliter leur travail, si l’on imagine que la location d’un studio va jusqu’à 100 000 francs par jour ».
Mada Ba s’exprime et dégage une certaine pureté innocente derrière ses yeux de jais. Elle parle de sa passion, son métier et ses espoirs.
Son album de huit titres annoncé sur le marché, elle préfère ne pas faire de commentaire à ce sujet. Elle reste persuadée que son groupe, constitué de jeunes musiciens ambitieux va surprendre le public. « Wait and see, Mada Bâ ».