27 militaires dont un officier ont été placés sous mandat de dépôt samedi. Ils sont soupçonnés d’avoir exécuté trois civils dans la commune d’Ambohimahasoa, dans le sud du pays, samedi. Depuis quatre mois, environ 2000 militaires ont été envoyés dans tout le pays pour lutter contre l’insécurité dans les zones rurales. Mais ces derniers, censés sécuriser le pays sont régulièrement pointés du doigt pour des exactions commises sur les populations locales.
D’après les premières enquêtes de la gendarmerie, trois habitants de la commune d’Ambohimahasoa soupçonnés de vol et de détention illégale d’armes par les militaires ont été séquestrés pendant plusieurs jours puis tués par ces derniers fin mai. Des militaires du 1er régiment des forces d’intervention d’Ivato, ville à proximité de la capitale Antananarivo, qui souhaitaient en réalité extorquer de l’argent aux familles des victimes selon les investigations.
« Ils les ont ligotés, puis embarqués dans un camion. Ils ont parcouru 250 km. Le véhicule était bondé et d’après les suspects, les prisonniers ont trouvé la mort à cause des secousses. Ils ont paniqué et les ont jetés dans une rivière à proximité », explique une source au sein de la gendarmerie. Mais les corps retrouvés présentent bien des traces de coups.
« Nous ne tolérons pas cela, quels que soient les individus qui commettent ces actes. Ils ont donc été arrêtés et placés sous mandat de dépôt. », indique le secrétaire d’Etat chargé de la gendarmerie nationale, le général Richard Ravalomanana joint au téléphone.
« Les gendarmes et les policiers maîtrisent le droit et les procédures pénales, mais ce n’est pas le cas des militaires. C’est pour cela que certains commettent des bavures », poursuit-il.
Pour éviter de nouveaux dérapages, des gendarmes et des policiers seront désormais intégrés aux missions de sécurisation menées par les militaires.
Rfi