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Madiambal Diagne, Racine Talla: Confusion des genres !

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Le départ d’Abdoul Mbaye de la primature et la nomination d’Aminata Touré, ont été encore largement commentés cette semaine, notamment lors d’un débat sans débat sur notre télévision nationale la Rts.

Un débat piloté par Angélique Manga, en compagnie de Madiambal Diagne, de Vieux Savané de Sud Quotidien, de Mame Less Camara et du Directeur général Racine Tall, qui comme Sidy Lamine, s’est invité sur sa chaîne.

Voilà en fait un débat où, les propos qui y ont été tenus, relèvent plus de la subjectivité que de l’analyse politique pointue. Abdoul Mbaye en a vraiment eu pour son grade notamment sur son manque de déférence à l’égard du chef de l’Etat Macky Sall, sa suffisance. Et convoquer sa prétendue fronde contre Macky au moment de l’affaire du CIO et de la candidature de Diagna Ndiaye, procède quand même de la manipulation de l’opinion, quand on sait depuis que ce n’en était pas la raison, Lamine Diack ayant depuis, livré la vérité à l’opinion. Enfin cette attitude n’était pas vraie de tous les invités sur le plateau.

Un acharnement qui étonne d’autant que ces propos du directeur de la Rts n’auraient jamais été tenus une semaine avant, fort de ses convictions. Histoire de position sans doute, collant à la Voix de son Maître.

Madiambal Diagne, même s’il s’en est donné à cœur joie avec l’ardeur d’une kalachnikov en extase, a été un peu plus cohérent pour avoir écrit pour demander le départ d’Abdoul Mbaye, avant son limogeage : « Abdoul Mbaye jusqu’à quand ? », avait-il titré.

Madiambal a même été jusqu’à énumérer les raisons qui plaident pour ce limogeage et qui ont pour noms : prévision de croissance à 3%, les emplois promis et qui ne sont pas au rendez vous, défiance vis-à-vis du chef de l’Etat etc Sauf qu’il ne nous a pas dit quelles sont les responsabilités du Président dans un régime présidentialiste.

A Aminata Touré par contre, tous les lauriers, l’humanisme pour avoir milité dans les partis de gauche, la présomption de compétence, la femme de caractère, etc Sauf qu’ils ont pour ce cas ci, oublié de relever la gestion douteuse du dossier Tahibou Ndiaye, par le fait que cette médiation pénale heurte la morale, en termes de signal donné aux populations et aux fonctionnaires. Quid aussi de l’opacité qui a entouré toutes ces transactions, les montants remis ? De la question des administrations provisoires ? Autant de questions que l’on peut se poser et que ces messieurs sur le plateau, auraient dû se poser puisque dans tout bilan, il y a quand même toujours, une part d’actif et de passif.

Ce qui est en tout cas gênant dans ce débat, c’est le fait que le Directeur Général de la Rts, non content de s’être invité sur sa chaîne, s’est comporté en véritable militant de l’Alliance pour la République (APR), défendant Macky bec et ongles, énumérant les acquis sociaux : Couverture maladie universelle, Bourse de sécurité familiale, etc… La confusion entre la casquette de militant et celui de Directeur Général, était à son comble. Troublante, elle l’était, indécente aussi. Mais enfin, cela fait longtemps qu’on n’attend plus de miracle d’un DG de la Rts !

Restons quand même sur le gouvernement de Mimi Touré qui vient d’être formé, et faisons remarquer qu’on trouve encore des motifs à « unes » délirantes et vendeuses. On a échappé au CV d’Amy Diop Mbacké, après avoir essayé quand même de titiller l’audimat avec une prétendue enquête de moralité à son sujet, pas assez croustillante pour faire les choux gras d’une presse aux abois, et vite après avoir fouillé celui de Maître Sidiki Kaba, et après avoir souffert des aboiements de Maître Diouf sur l’affaire Habré, jugés trop automatiques, on a déterré le « top tirages » en réveillant le marronnier jamais dégarni de l’homophobie.

Sidiki serait limite homosexuel si on s’en tient aux « unes » de certains quotidiens que de nombreux Sénégalais ne parcourent qu’accrochés aux filins des vendeurs de rue et s’en font d’indestructibles convictions. On les appelle les « titrologues ».

Un quotidien a titré deux jours de suite sur le sujet « homosexualité » en relations avec Sidiki Kaba. Prenant prétexte de la déclaration de ce dernier sur France 24, parlant de dépénalisation de l’homosexualité, le débat homophobe a recommencé dans nos journaux. Cela fait vendre, c’est sûr, et les termes choisis sont obtus, genre « les pédés, ou les pédales » pour les désigner, termes qui marquent le manque de distance des rédactions sur ce sujet.

Ce débat est enflammé et la presse devrait garder son rôle d’alerte et non être dans le dénigrement. Cesser de dire contre toute évidence que l’homosexualité est un mal invasif et dû aux colons, serait d’abord une bonne manière d’aborder le sujet.

Reconnaître que l’homosexualité est consubstantielle à l’humanité, serait un bon début de réflexion, qui nous ranimerait des souvenirs des Tatas Tiaras qui existaient et qui n’étaient pas si détonantes que ça dans le décor dakarois des années soixante dix, occupant le terrain social et organisationnel de bien des fêtes familiales.

Il demeure constant que Sidiki Kaba aurait pu défendre ses convictions de façon claire, plutôt que de se défausser sur la ligne de l’organisation internationale qu’il a eu à diriger, expliquant qu’il n’a fait que défendre le point de vue de celle-ci, oubliant un peu vite, comme le lui a rappelé la sociologue avisée Fatou Sow Sarr, qu’on adhère à ces ONG avec engagement et convictions personnelles.

Cela dit, on devrait se demander pourquoi les organisations qui s’occupent des réfugiés, reçoivent de plus en plus de réfugiés qui viennent chercher asile au Sénégal parce que poursuivis chez eux pour faits d’homosexualité.

Cela prouverait-il que dans les faits, ils ne sont pas poursuivis et persécutés au Sénégal et que le discours officiel est tronqué ? Nul ne sait. Toujours est-il que nous devons raison garder pour que le Sénégal ne devienne pas le Cameroun et que le lynchage de n’importe quel efféminé, ne soit pas chose courue et courante. Après ce seront les clairs de peau, puis les courts, puis les culs-de-jatte, puis les pas assez barbus, puis les borgnes et puis quoi encore…

On se calme. Le délit de paresse existe dans la presse, mais le délit de presse qui est en voie de dépénalisation, renferme selon Alassane Samba Diop bien des pièges, dont le moins visible est le meurtre économique des journaux. Mettre un patron de presse en prison est certes frappant. Le toucher au portefeuille, est rédhibitoire. Mortel. Beaucoup plus insidieux n’est-ce pas ?

Pour finir, l’entretien que notre Président a accordé depuis Nice à nos confrères de RFI a été d’une rigoureuse langue de bois de Tek. Solidement vague. Proprement sans aspérités. Nous n’avons rien entendu. Il n’a d’ailleurs rien dit. C’est le métier qui rentre…

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