Ici, ce n’est pas une activité ludique. C’est l’expression de la foi, en souvenir du sacrifice d’un homme dont la baraka visite toutes les parties de la planète. La mer, voie de l’exil du Cheikh, n’échappe pas à ce souffle spirituel. Pour magnifier le pacte entre Khadimou Rassoul et eux, des milliers de pèlerins ont sacrifié à la baignade dimanche, à Saint-louis où se termine, ce lundi, la 36ème édition du Magal des deux rakaas.
Des pèlerons en mer. Certains qui touchent l’eau, d’autres qui s’y jettent carrément pour une baignade. Les fidèles, venus à Saint-louis pour la célébration du Magal des deux Rakaas, ont sacrifié à ce rituel dimanche. Ils nourrissent un amour profond pour la mer, en souvenir de l’exil de Cheikhoul Khadim. Le Saint Homme a été déporté par la porte de l’immense étendue d’eau vers la Mauritanie puis le Gabon.
Pour eux, le jour est béni. La nuit, également, ne les empêche pas de se baigner au nom de la baraka du vénéré marabout. Venus de toutes les localités du pays, ils ne nourrissent aucune crainte, même si certains d’entre eux ne savent pas nager. «Nous sommes venus pour la baraka du Saint Homme, Serigne Touba Mbacké Khadim Rassoul. Saint-Louis est riche en symboles, car la ville marque la fin de la torture subie par notre religion. Cheikh Ahmadou Bamba était en contact avec la mer, ici à Saint-Louis. C’est pourquoi, nous sommes là pour lui dire que les talibés sont toujours fiers de lui», explique Massamba Fall, originaire de Louga. «La mer symbolise la grandeur et le courage de notre guide», ajoute Dame Fall, un fidèle de Touba. Pour ces hommes, passer la nuit au bord de la mer, à Saint-Louis, est un moment historique dans la ville. «Nous passons toute la nuit ici. Ce lundi, nous allons prier vers 17 heures», précise un autre fidèle répondant au nom de Bassirou Samb.
Cependant, l’organisation du Magal doit relever le défi de la surveillance des plages à Santhiaba, Guet-Ndar et Goxu Mbathie. Ces sites n’ont pas été pris en compte. Lors de notre visite dans cette zone, dimanche, vers 16 heures, seuls des pèlerins surfaient sur les vagues. Une situation grosse de dangers étant donné que la mer réserve toujours de mauvaises surprises aux hôtes surtout lors des grands évènements de la vieille ville. Pourtant, ces fidèles ont été comme galvanisés par la furie de la mer et les vagues qui s’acharnaient contre eux. Vers 20 heures, lorsque nous étions en train d’écrire cet article, d’autres pèlerins, ont pris d’assaut la mer pour accomplir leur mission.