*«Il y a beaucoup de choses qu’Alioune Badara Cissé a refusées au régime…»
*«J’ai décidé de démissionner du Nouveau parti pour adhérer à l’Apr»
Au niveau de l’Apr, sa visibilité n’est pas vue que d’un bon œil. Aussi, pour être conséquent avec lui-même, Mahmoud Saleh a décidé de rallier la formation de Macky Sall. Mais, pas pour l’accompagner dans un processus de retour au Pds. Sur ce point, Saleh est catégorique : un retour n’est pas envisageable. Même pas en songe ! De tous ces points ainsi que du dialogue politique, le nouveau ‘républicain’ nous entretient dans cette seconde et dernière partie de l’interview qu’il nous a accordée.
Wal fadjri : Qu’en est-il du Nouveau parti qui semble être maintenant englouti par l’Apr ?
Mahmoud SALEH : On me voit beaucoup plus aux côtés de l’Apr qu’on ne m’entend sur le Nouveau parti et cela s’explique par des circonstances politiques et historiques du pays. Ma proximité avec le président de l’Apr date d’avant la naissance de l’Apr. J’étais là au moment de l’achèvement du processus de rupture entre Macky Sall et le président Wade. J’ai géré cette période aux côtés de Macky Sall et, évidemment, ce qui a résulté de la sortie de ce conflit : la phase constitutive de l’Apr. D’ailleurs, d’aucuns avaient prêté au Np l’intention d’être le réceptif de Macky Sall et de ses amis, ce à quoi je me suis toujours opposé contrairement à ce qu’on me prête. Parce que la démocratie exigeait au régime d’octroyer à Macky Sall et ses amis un récépissé. C’est pourquoi j’étais parmi ceux qui combattaient pour que Macky Sall et ses amis déposent une demande d’autorisation d’existence légale pour un parti politique. Donc quelque part, le Np est membre fondateur de l’Apr. Le Np n’est pas englouti dans l’Apr même s’il est vrai qu’il n’a plus la même visibilité, la même existence politique et organisationnelle qu’avant l’avènement de l’Apr. Pour beaucoup, il y a une fusion politique sur beaucoup de questions-clés (enjeux politiques immédiats et futurs). Entre les deux partis, la proximité politique des deux leaders est avérée. Laquelle se traduit par une proximité politique entre les deux formations politiques. La fusion politique entre les deux partis a existé entre les deux partis bien avant que l’Apr n’ait été proclamée puisque ce combat a été porté par le Np à côté de Macky Sall et de ses amis, avant même sa rupture avec le Pds. Mais, il n’y a pas de fusion organisationnelle entre les deux partis, chacun conserve son autonomie. Il n’y a ni fusion ni intégration mais seulement une relation politique fondée sur une convergence sur les questions essentielles qui ordonnent la vie politique.
Wal fadjri : La fusion n’est-elle pas mieux, vu les rapports que vous venez d’évoquer ?
Mahmoud SALEH : Je ne suis pas favorable à la fusion entre les deux parti parce qu’ils ont des socles programmatiques différents, des perspectives politiques et historiques, différentes. Même s’ils peuvent s’accorder sur une bonne partie du trajet. Mais, la perspective politique et historique des deux partis n’est pas la même. De ce point de vue, il ne sert à rien de vouloir fusionner deux entités politiques qui peuvent se retrouver sur un socle programmatique ponctuel, limité dans le temps. Et si on procède à des fusions de cette nature, il est évident que la claque est devant nous. Et il faut éviter la reconduction des situations que nous avons déjà vécues ailleurs. Dernière observation, la conception que j’ai de l’Apr autorise des associations, des mouvements, des partis à s’y affilier. Puisque l’Apr, de mon point de vue, n’est pas construit comme un parti classique, avec un mode de fonctionnement, d’adhésion des partis classiques. L’Apr est d’abord et avant tout une innovation politique dans sa forme organisationnelle. C’est ma compréhension de l’Apr et je travaille à partager cette compréhension avec les principaux responsables de ce parti, pour faire de cette dernière, une alliance. Mais pas un parti organique où, si un mouvement ou un parti veut y adhérer, est obligé de se dissoudre dedans. Imaginons ensemble une nouvelle forme d’organisation à partir d’un socle politique partagé. Car il est temps de s’abstenir de reproduire les expériences de type politico-démocratiques classiques parce qu’il n’est pas évident que ce soit les meilleures. L’histoire a prouvé que beaucoup d’expériences de type politico-démocratiques ont échoué. C’est pourquoi l’on doit prendre le temps qu’il faut pour ouvrir les perspectives que la situation appelle de nous. Sous ce rapport, il suffit d’envisager que l’Apr soit une autre forme d’organisation innovante susceptible d’accepter en son sein une diversité de politique, de culture, de sensibilité autour d’un idéal exprimé dans un programme politique qui met au centre les questions de souveraineté, d’indépendance, de démocratie, etc. L’évolution de la situation et les responsabilités que celle-ci assigne à l’Apr sont si importantes que je suis amené à assurer une visibilité politique d’un parti dont je ne suis pas membre. (…) N’étant pas favorable à une fusion organique entre les deux partis et, étant de plus en plus obligé par l’évolution de la situation elle-même à être plus présent aux côtés du président de l’Apr, à assurer plus de visibilité au compte de ce parti, j’ai pensé qu’il fallait que je prenne une décision.
Wal fadjri : Quelle est cette décision ?
Mahmoud SALEH : La décision que j’ai prise, après concertation avec mes amis politiques, ma famille, mes amis, c’est de démissionner du Nouveau parti qui restera mon parti de cœur et de conviction, pour adhérer à l’Apr qui sera mon parti de raison et de nécessité. Je travaillerai à être fidèle à l’Apr, à ses convictions et contribuerai autant que possible à son développement, à sa sécurisation et à la préservation de ses conquêtes actuelles pour les élargir aux fins de conquérir le pouvoir d’Etat. Ce que j’entrevois et qui est devant nous en termes de rapprochement des échéances politiques majeures et de ce qu’elles appellent comme dispositif politique et organisationnel pour y faire face, m’amène à penser que mon utilité dans la gestion de cette période sensible est plus efficace en étant dans l’Apr à côté de Macky Sall. D’autant que le Np contient, en lui, une jeune génération de dirigeants politiques avérés que les gens découvriront ultérieurement. Et ma démission du Np n’est pas synonyme d’une rupture politique ni organisationnelle, je me mets au service d’une ambition que je partage avec l’Apr, ambition que partage le Np avec l’Apr. Mais, je continuerai à travailler avec la nouvelle direction qui sera mise en place par le Np, à les faire bénéficier de mon expérience. Dans cette perspective, dès mon entrée officielle au sein de l’Apr, je soumettrai à son président l’idée d’une rencontre entre l’Apr et le Np pour approfondir l’échange déjà en cours entre les deux partis sur la situation. Convenir d’un accord politique stratégique et fonder un comité de liaison qui formalisera de façon factuelle l’unité entre les deux partis qui se concerteront ensemble sur toutes les questions politiques majeures tout en préservant l’autonomie organisationnelle de chacun des deux.
‘La décision que j’ai prise, après concertation avec mes amis politiques, ma famille, mes amis, c’est de démissionner du Nouveau parti qui restera mon parti de cœur et de conviction, pour adhérer à l’Apr qui sera mon parti de raison et de nécessité’
Wal fadjri : Ce départ du Np vers l’Apr n’est-il pas lié au fait que certains responsables de l’Apr n’admettent pas votre forte implication dans un parti dont vous n’êtes pas membre ?
Mahmoud SALEH : C’est légitime que des responsables de l’Apr soient frustrés par la présence de quelqu’un qui assume des fonctions de visibilité dans le parti sans y être membre. Il faut le comprendre comme tel, ce n’est pas en soi négatif. Celles et ceux qui avaient été gênés par ma présence, trop visible, selon certains à côté de Macky Sall sont fondés à l’être. Et ils seront mis à l’aise si, officiellement, cette question est résolue. Et j’espère qu’ensemble on parviendra à créer l’ossature d’un appareil politique susceptible de conduire l’Apr à réaliser des objectifs historiques. J’entretiens d’excellents rapports avec tout le monde au niveau de l’Apr. Je n’ai aucun problème particulier avec qui que ce soit. Mais c’est vrai que, dans le cadre d’une cohabitation politique, des divergences apparaissent mais qui ne justifient pas des relations tendues ou conflictuelles mais qui doivent être comprises comme l’expression d’une différence dans l’approche. (…)
Wal fadjri : Vous y allez seul ou avec d’autres membres du Np ?
Mahmoud SALEH : Pour le moment j’y vais seul. Mais, il y a certains membres du Np qui m’ont précédé.
Wal fadjri : Selon vous pourquoi, le dialogue entre pouvoir et opposition peine à prendre forme ?
Mahmoud SALEH : D’abord, l’impression de la caractérisation de la nature du dialogue. Aucun camp n’est précis sur les termes du dialogue parce que dialogue politique ne veut rien dire. Allons-nous dialoguer avec Wade sur sa politique agricole dans une situation où il y a un homicide rampant en milieu rural ? Comment comprendre qu’on ait pris un milliard pour l’investir dans l’arachide, qu’on nous ait tympanisé sur le financement des intrants. On prend sur nos maigres ressources publiques, au lieu de financer la santé, le pouvoir d’achat, on le jette sans résultat. Combien de milliards on a mis dans la présente campagne arachidière pour arriver à un peu plus d’un million de tonne de production ? Et au finish c’est pour que ça soit des aliments de bétail. D’abord le gouvernement se doit de rendre compte à la nation, sur sa propension à utiliser nos ressources qu’il jette comme c’est le cas avec le financement de la dernière campagne arachidière. Alors, allons-nous discuter avec Wade sur son rapport à la filière arachidière dont-on sait qu’il a engagé un processus de destruction ? Sous ce rapport, il faut que le président sénégalais et son gouvernement rendent aux paysans Sénégalais la Sonacos. Les conditions de cession de la Sonacos à ce groupe parrainé à partir de la présidence de la République, sont connues de tous les Sénégalais. Qui, au lieu de transformer l’arachide disponible, à recours à l’importation de l’arachide végétale sur laquelle on nous met 400 francs Cfa de surtaxe sur chaque litre censé alimenté un fonds de développement. Que cesse cette politique. Qu’est-ce qui justifie ce que le Premier ministre avait indiqué aux Sénégalais (suspendre les importations d’huile végétale pour produire à la place, l’arachide disponible) il y a trois moi ne se soit pas réalisé. J’appelle le Premier ministre à être conséquent, qu’il fasse tout pour que cette décision courageuse soit rendue effective. (…) On doit préciser sur quoi la discussion peut porter entre le régime et l’opposition. Comment aller à des élections où les règles du jeu, les suffrages exprimés par des Sénégalais seront respectés ? Voilà les seules questions qui peuvent être discutées. C’est pourquoi, à la place du dialogue politique, je préfère dialogue républicain. Et aucun pas n’a été jusque-là franchi parce qu’il y a absence de volonté politique du régime. Manifestement le moment où ce dialogue a été porté correspond à une période où le pouvoir avait besoin d’un apaisement relatif de la situation : les cinquante ans du Sénégal, l’inauguration de la statue. Il fallait créer les conditions d’un apaisement de la situation pour enjamber ces deux échéances.
Wal fadjri : Vous aurez reçu, selon nos informations, des émissaires de Wade pour négocier le retour de Macky Sall ?
Mahmoud SALEH : On me prête souvent des rôles que je ne joue pas. C’est vrai que ma proximité avec Macky Sall est réelle mais c’est quelqu’un qui est mature et qui comprend les enjeux et a une claire compréhension de ce qui est à l’origine de sa rupture avec son ancienne famille politique. Il a aussi une vision tout à fait parfaite de son avenir politique. Malgré les appels incessants du président de la République et des initiatives qu’il ne cesse de prendre et de développer en direction de Macky Sall, retenez que la rupture entre Macky et le président n’est pas une rupture sémantique. C’est une rupture politique profonde qui est irréversible. On ne peut même pas, dans la supputation, ou en rêve envisager l’hypothèse de retrouvailles, sous quelque forme que ce soit, entre Macky Sall et le président. Mais aussi entre Macky Sall et le Pds en tant que parti. Cela est différent d’une attention tout à fait particulière et fondée que Macky Sall et ses amis prêtent à l’évolution interne du Pds, aux soubresauts qui le traversent, aux divergences profondes qui le minent dont l’une des manifestations récentes est l’opposition au Pdsl. Simplement parce que le Pds originel s’est battu contre son démantèlement et sa substitution par le Pdsl. Le Pds originel a refusé d’être l’instrument de conquête du pouvoir par certains dont on veut faire la promotion et pour le compte de qui, on voulait vassaliser le Pds. Et c’est ce refus qui explique la faillite de cette perspective politique nouvelle incarnée par le Pdsl. Ce Pds qui résiste, qui cherche la voie pour revenir aux fondamentaux de l’alternance mérite qu’on lui prête attention.
Wal fadjri : Pourquoi vous intéressez-vous tant à ce Pds ?
Mahmoud SALEH : Parce que ce Pds d’hier qui a conquis le pouvoir au prix de tant de sacrifices est différent du Pds qui exerce le pouvoir. Nous ne devons pas confondre les deux. Ce Pds qui a combattu pour l’avènement de l’alternance et qui a été exclu de sa gestion est partie prenante d’une dynamique de changement et de rectification de l’alternance. C’est pourquoi il nous intéresse. Mais le Pds qu’on veut mettre au service d’ambitions que le pays a rejetées ne nous intéresse pas. Mais, nous restons attentif aux mouvements de l’autre Pds parce que nous pensons que nous ne sommes pas loin l’un de l’autre et que progressivement, des circonstances politiques et historiques créeront les conditions d’une retrouvaille. C’est pourquoi nous félicitons et encourageons ceux qui mènent le combat parce qu’ils participent au changement. Malgré leurs insuffisances et leurs faiblesses, la pression que le pouvoir exerce sur eux, ils résistent. Or, nous, nous soutenons toute tentative de résistance à la pression qui s’exerce sur eux, et nous les aiderons autant que possible pour s’émanciper de cette pression et être aux côtés des autres partis membres de l’opposition pour aller ensemble vers le changement.
‘On ne peut même pas, dans la supputation, ou en rêve envisager l’hypothèse de retrouvailles’
Wal fadjri : Le Pds originel pourra-t-il contribuer au retour de Macky Sall dans sa famille d’origine ?
Mahmoud SALEH : Il n’y a aucun cas de figure où cette perspective peut être envisagée. (…). Il est impossible d’envisager sous quelque forme que ce soit, un retour de Macky Sall dans le Pds ou une alliance entre l’Apr et le Pds sous sa forme actuelle. C’est exclu ! Et je sais que Macky Sall intuiti personae est loin de cette dynamique.
Wal fadjri : Mais le retour d’Idrissa Seck est bien illustratif. C’est un cas similaire, non ?
Mahmoud SALEH : C’est similaire dans le cas où tous deux avaient été, à un moment donné, exclus de la proximité du président de la République ou des centres de décision du pouvoir. Je ne veux pas revenir sur ce passé parce que j’ai eu à gérer des relations conflictuelles avec l’ancien Premier ministre Idrissa Seck. On m’a prêté des propos dans lesquels je me suis trouvé vis-à-vis de lui et qui n’étaient pas fondés. Donc, je ne veux pas alimenter une nouvelle polémique entre nous. Mais ce qui constitue la base de sa rupture avec le président de la République est différent de la rupture entre Wade et Macky Sall. Leur rapport au président de la République n’est pas le même. La nature des enjeux, non plus. Ce qui est à l’origine entre la rupture de Macky Sall et le président de la République, c’est moins parce que Macky a osé signer la lettre de convocation de son fils Karim pour être entendu par l’Assemblée nationale que parce qu’il (Macky Sall) constituait un verrou qu’il fallait enlever pour faciliter le schéma qu’on a tenté de nous imposer dans la perspective de sa succession. Le maintien de Macky Sall dans le dispositif politique de l’époque, au niveau où il était, était un obstacle. Et c’est un verrou qu’il fallait faire sauter et on a prétexté une situation dont on s’est saisi pour créer les conditions de son départ. Alors, comprenez que Macky Sall et le président Wade, du point de vue politique sont, irrémédiablement l’un face à l’autre. Car, en aucun cas de figure, on ne peut envisager un rapprochement immédiat ou futur entre les deux camps. Macky Sall est au service d’une nouvelle perspective politique qui part du postulat selon lequel, Wade, son parti et son régime sont le premier obstacle à lever pour s’engager dans une dynamique de changement au compte du pays et de ses populations.
Wal fadjri : Dans cet appel au retour de Macky Sall au Pds, Mahmoud Saleh a-t-il une fois reçu, un coup de fil ou un médiateur dans ce sens ?
Mahmoud SALEH : On a souvent supputé sur le fait que des émissaires auraient été envoyés voir Macky Sall pour le compte du président. Ce n’est pas vrai. En dehors des appels publics que nous entendons en même temps que tout le monde, je puis vous affirmer qu’aucune initiative sérieuse n’a été prise par le président comme celle d’envoyer un émissaire, des délégués ou des délégations discuter avec Macky Sall pour son retour au Pds et à ses côtés. Parce que Abdoulaye Wade sait mieux que quiconque qu’il n’est pas dans la nature de Macky Sall de revenir sur des décisions comme celle que les circonstances politiques et historiques l’ont amené à prendre. C’est de la manipulation psychologique qu’ils ont tenté de faire en essayant de faire croire à l’opinion l’idée selon laquelle des émissaires sont envoyés nuitamment pour voir Macky Sall. Et c’est pour amener les populations à penser à l’hypothèse d’un retour de Macky Sall auprès de Wade et de son parti. C’est absolument faux. Cette idée a été lancée aux fins de créer la suspicion entre les populations et Macky Sall, pensant qu’il est comme certains qui reviennent souvent sur leur décision.
Wal fadjri : Ce n’est pas le cas de certains responsables de l’Apr comme Alioune Badara Cissé qui, lui a rencontré Awa Ndiaye, un émissaire du parti au pouvoir.
Mahmoud SALEH : Ce que je peux vous affirmer, c’est que des tentatives de pression sur certains responsables de l’Apr ne manquent pas. Des initiatives ont été prises en direction de beaucoup d’entre eux dont Alioune Badara Cissé. Mais aucune n’a eu de suite favorable, c’est-à-dire accepter de retourner auprès du président Wade. Alioune Badara Cissé a eu la courtoisie, lui-même, d’informer le président Macky Sall de cette initiative qui a été prise par l’ancienne ministre de la Femme à son endroit.
Wal fadjri : Mais, c’est après que l’information a été publiée dans la presse…
Mahmoud SALEH : Non, Macky Sall n’a pas apprécié cette initiative-là via les médias. Mais, c’est Alioune Badara Cissé, lui-même, en tant que responsable, arc-bouté sur ses principes et conditions qui l’a informé de l’existence de cette approche. Il y a beaucoup de choses qu’Alioune Badara Cissé à refusées au régime et qui sont des propositions alléchantes qu’une personne sans condition aurait acceptées directement.
Wal fadjri : Comme quoi ?
Mahmoud SALEH : Ce n’est pas utile de revenir sur ces choses-là parce que ça n’éclaire pas l’avenir. Nous sommes plutôt préoccupés par des questions qui éclairent l’avenir. C’est pour vous dire que cette tentative n’a pas marché. Car tous les responsables approchés sont restés au sein de l’Apr pour continuer à y exercer des fonctions politiques majeures et responsables.
‘Il y a beaucoup de choses qu’Alioune Badara Cissé a refusées au régime et qui sont des propositions alléchantes qu’une personne sans condition aurait acceptées directement’.
Wal fadjri : Qu’est-ce qui explique alors le fait qu’Alioune Badara Cissé soit moins présent dans les activités du parti ?
Mahmoud SALEH : Ce sont des personnes mal intentionnées qui veulent porter à l’attention de l’opinion les informations selon lesquelles Alioune Badara Cissé n’est pas actif dans le parti. L’essentiel de ce que le parti attend d’un responsable est réalisé par Alioune Badara Cissé. Il est membre du directoire politique national et assume ses missions de responsable. Il a des missions que le président du parti lui confie comme il en confie à d’autres. Il a ses responsabilités politiques qu’il exerce à Saint-Louis. C’est vrai qu’il n’est plus aussi présent à Dakar qu’avant. Tout simplement parce qu’il a transféré ses activités professionnelles de Dakar vers Saint-Louis. Donc, la même visibilité qu’il avait quand il était professionnellement installé à Dakar, il ne l’a plus parce que n’étant plus, professionnellement installé ici (Dakar). Et son départ de Dakar ne l’empêche pas d’assurer ses missions de dirigeant national de l’Apr chaque fois que besoin est. Evitons d’être le relais des manipulateurs et des manœuvres de l’adversaire tendant à présenter tel ou tel responsable de parti comme étant dans une dynamique de rupture. Y compris en notre sein. Ces manipulations accrochent souvent. C’est une manipulation de l’adversaire que nous rejetons en réaffirmant haut et fort qu’Alioune Badara Cissé demeure bel et bien membre à part entière de l’Apr dont il est encore le coordonnateur général.
(FIN)
walf.sn