BAMBEY ACCUSE DE MAUVAISE GESTION PaR SON SUCCESSEUR A LA MAIRIE
Les Libéraux de Bambey restent toujours divisés. La preuve par le meeting de samedi dernier où l’ancien maire Pape Diouf a invité l’actuelle édile, Aïda Mbodji, à débattre publiquement et contradictoirement avec lui après les accusations portées contre sa gestion. A ce meeting, toutes les communautés rurales étaient représentées et les sénateurs du département présents.
Pape Diouf défie Aïda Mbodji et l’invite à un débat public
Par Boucar Aliou DIALLO
Le meeting de l’unité organisé par les Libéraux s’est tenu à la place de la gare de Bambey, sans Aïda Mbodji et Assane Diagne. Ces deux responsables n’ont pas voulu répondre à l’invite de Moustapha Dièye, un cadre natif du département. Ce meeting présidé par Pape Diouf, ancien ministre de la Pêche, a été l’occasion pour les Libéraux, comme Oumar Sarr, ancien président du Conseil régional de Diourbel, d’appeler à l’unité en direction des échéances de 2012. M Sarr de déclarer : «Dire tout de suite que nous allons gagner 2012, c’est manquer de respect à nos adversaires. Si nous voulons rééditer, le coup des Locales de 2002 lors desquelles nous avions remporté toutes les collectivités de la région, il nous faut partout dans la région s’unir autour de l’essentiel : la réélection de Abdoulaye Wade en 2012.» A sa suite, le 1er questeur du Sénat affirme : «Si la route Fatick-Bambey-Ngaye Mékhé est bitumée, Wade passera sans problèmes dans ce département.» Lamine Seck a invité Moustapha Dièye à poursuivre dans la voie de l’unité de tous les responsables qu’il s’est tracé.
Très attendu dans ce meeting, Alioune Badara Niang, l’oncle de Idrissa Seck et membre fondateur du Pds est revenu sur les péripéties de la vie du parti. L’homme qui n’était plus apparu dans les meetings et autres manifestations publiques depuis 2004 a choisi de rompre le silence. Sa présence, dira-t-il, s’explique par le fait que «l’organisateur du meeting veut réunir les responsables du parti». Se remémorant de l’épopée glorieuse où le Pds dans l’opposition remportait en 1976 ses premières victoires aux élections locales à Ndondol et Gatte, M. Niang a dit de Pape Diouf qu’il allie l’intelligence, la compétence et la modestie. Il a révélé avoir dit à Wade qu’il «n’y a qu’un seul camp ; celui de Abdoulaye Wade. Dans ce camp, il n’y a qu’un seul dirigeant et c’est Idrissa Seck ; et cela, vous ne pouvez pas l’occulter». Après avoir rappelé les difficultés qu’il a endurées dans le Pds, Alioune Badara Niang dira que sa famille a été même divisée dans son choix.
Dernier à prendre la parole, Pape Diouf a assuré Wade de sa «victoire en 2012 à Bambey, parce que toutes les personnalités qui l’avaient élu en 2000 et lui avaient offert la majorité en 2002 sont là dans ce meeting. Nous rééditerons le coup avec ou sans appui de nouvelles forces». Atteint dans son orgueil après la publication d’un article où l’actuel maire de la commune disait qu’il a «trouvé une mairie pillée», Pape Diouf a invité l’auteur de tels propos à un débat public et contradictoire devant les caméras des télévisions. Il a aussi laissé entendre qu’il sillonnera les quartiers de la commune et mettra à la disposition des populations qui l’avaient élu les documents de passation de service entre la mairie et la délégation spéciale qui l’avait succédé et aussi les preuves qui confortent que les tenants de tels propos sont disqualifiés. Pape Diouf a aussi confié qu’il avait laissé dans les caisses de la mairie une somme de 235 millions. Il a terminé pour dire qu’il a laissé un compte positif à la mairie tout en montrant, preuves à l’appui, comment «l’argent a été dépensé». Il n’a pas manqué de s’interroger sur le rapport de présentation du maire et s’est demandé «comment on peut dire que nous n’avons rien trouvé et ensuite faire des investissements. Comment aussi peut-on lancer des appels d’offres, si vous n’avez pas trouvé d’argent dans les caisses ?» M. Diouf a invité ses accusateurs à porter plainte contre lui.
Au cours de ce meeting, Cheikh Léba Samb, un ancien du Pds a menacé de rompre les amarres avec cette formation, parce que, dit-il, il en a assez de «la marginalisation».
Correspondant
lequotidien.sn