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Mairie de Médina: Déguerpissement des ambulants de Blaise Diagne. Les marchands ambulants attendent les autorités de pied ferme

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La décision du maire de la Medina de faire reloger les marchands ambulants établis sur l’avenue Blaise Diagne risque de ne pas trouver un écho favorable. En effet, les commerçants ne comptent pas faciliter la tache à la mairie. Les marchands ambulants trouvent l’idée pertinente mais pas opportune.

Les discussions entre la mairie et les marchands ambulants n’ont pas encore abouti sur un terrain d’entente. Les marchands ambulants disent attendre les autorités municipales qui ont émis le vœu de les recaser sur le canal de la Gueule Tapée. Le retard noté dans les discussions semble être un frein au travail de désencombrement de l’avenue Blaise Diagne. Un retard qui, selon les commerçants est imputable aux autorités. « Nous attendons les autorités pour les négociations. C’est au niveau de la mairie que les choses tardent sinon nous sommes prêts à la discussion ; En tout cas rien n’est clair dans nos têtes.

Certes, ceci nous concerne mais la proposition est du ressort de la municipalité » confie Aziz Seck ambulant. Une chose est sûre. La décision du maire est loin de faire l’unanimité. Ce jeune qui quitte tous les jours Ouagou-Niayes estime que le canal ne peut pas accueillir tous les marchands ambulants de Blaise Diagne. « C’est trop petit et exigu pour les commerçants que nous sommes » a-t-il souligné.

Les marchands ambulants sont affiliés à un syndicat

Ils sont entre cent cinquante et deux cent marchands ambulants rien que pour l’avenue Blaise Diagne. Ils sont nombreux. Le canal de la Gueule Tapée est jugée trop petite pour certains qui estiment aussi que les marchands ambulants font la fierté des commerçants. Ils viennent pour la plupart de la banlieue et proposent entre autres marchandises des chaussures de femmes, d’enfants, de jeunes garçons, des tissus des tee-shirts et divers articles dont la majeure partie est achetée dans les magasins grossistes. C’est la raison pour laquelle Abdou Lahad Dioum explique : « les marchands ambulants sont les premiers clients des détenteurs de magasins. Parce que ce sont eux qui, le matin achètent la marchandise pour aller l’écouler au niveau des quartiers. Les sénégalais ne fréquentent les marchés qu’à l’occasion des grands événements. Pourquoi vouloir les faire partir ? Il vaut mieux les laisser sur place et leur demander de payer chaque jour la patente que de leur mener la guerre. Cela ne fait que les rendre paresseux. Ils veulent travailler, il faut les aider sinon vous voulez qu’ils aillent voler ».

Les marchands ambulants de l’avenue Blaise Diagne viennent en majorité de la banlieue pour avoir la dépense quotidienne. Ils ne souhaitent pas tendre la main ou voler comme le font les bandits. Non ! « Nous sommes ici pour travailler et non pour voler. Demeurer marchand ambulant n’est pas le souhait final du petit commerçant. Nous aspirons à avoir des magasins car, les propriétaires des magasins ne se sont pas levés un jour pour en être détenteur. Pose leur la question ils ont trimé pour en arriver là » lâche Djily Diouf établi à la rue 17angle Blaise Diagne d’un ton nerveux.

Cet autre jeune explique dans l’anonymat que s’ils sont là c’est parce que le Président Abdoulaye Wade l’a voulu. « Nous avons voté pour lui et personne d’autre ne peut se lever un bon jour et nous faire partir. Je ne crois pas aux rumeurs sur notre éventuel déplacement. Les autorités qui viennent nous parler n’y croient pas non plus ».

Le président de la section symad (syndicat des marchands ambulants de Dakar) Mame Thierno Fall explique que les négociations sont en cour mais il faut que la place soit à leur portée. Il poursuit dans la même lancée : « entre les ambulants et les autorités des accords ont été signés depuis les événements de 2007. Chaque fois qu’on veut déplacer des marchands ambulants, il faut préparer les lieux d’accueil d’abord afin de les mettre en sécurité. C’est ce qu’on a dit à Bamba Fall. On ne se déplace pas sans savoir que les gens seront en sécurité. Il nous a proposé le site du canal de la Gueule Tapée. C’est bien mais le nombre qu’il propose es très petit par rapport à ce que nous représentons ». Selon Abdou Lahad Dioum, le canal de la Gueule Tapée ne répond pas aux normes de sécurité pour accueillir des commerçants.

Des centres commerciaux comme alternative ?

Il y a quelques semaines, les marchands ambulants étaient partis en grève dans le seul but de tenir tête à l’autorité qui avait émis le vœu de les déplacer. Ainsi, face à la ténacité de ces derniers les autorités municipales ont trouvé bon de se mettre autour d’une même table et de trouver un terrain d’entente. Une entente qui tarde à se concrétiser.

Au niveau de la mairie ils sont catégoriques. Le dernier délai est fixé au 31mai 2010pour que tous les commerçants ambulants de l’avenue Blaise Diagne s’installent sur le canal. Ceci pour permettre à la municipalité de rénover la place. Bamba Fall le quatrième adjoint et maire permanent révèle : « tous les marchands ambulants quitteront définitivement. A leur niveau, ils sont en train de faire le recensement. Ils ne sont pas nombreux car le premier recensement avait donné 49 concernés ». Pourquoi ne pas construire des centres commerciaux pour eux ? « Impossible » répond Bamba Fall selon qui : « la Medina manque d’espace. Le canal reste la seule alternative ». Une idée qui n’enchante pas Abdou Lahad Dioum. Selon lui, « les centres commerciaux ne sont pas dans les habitudes des Sénégalais. Les Sénégalais aiment les magasins de maison ou ceux des marchés. Certains centres commerciaux sont en train de fermer faute de trouver acheteurs. Au marché de Tilène, il y a un centre commercial. C’est le à l’ex cinéma Roxy mais seuls les magasins d’en bas sont occupés. Ceux qui sont à l’étage sont tous vides »

Pourtant, le canal ne fait pas l’unanimité. Les commerçants déjà établis tout le long du site estiment que la mairie ne leur a encore rien dit. Ils sont pour la plupart de nationalité étrangère. « Nous sommes ici depuis des années, si la mairie veut nous faire partir elle peut nous aviser à temps. Nous savons que nous ne sommes pas chez nous et les Sénégalais sont prioritaires mais nous avons quand même duré sur le canal » disent ils en chœur.

ENCADRE

Le canal de la Gueule Tapée est situé entre la commune d’arrondissement de la Medina et celle de Fass Colobane Gueule Tapée. Tout le long sont établis es commerçants de nationalité Guinéenne. Ceux qui sont au courant ‘un éventuel recasement des marchands ambulants de Blaise Diagne disent ne rien comprendre de l’attitude de la mairie. Le canal pue mais nous supportons. Les Sénégalais quant à eux sont des vendeurs de chaussures de femmes. Ils n y trouvent pas d’inconvénient. « Ce sont des Sénégalais comme vous et moi, s’ils peuvent être ici et tenter leur chance cela ne fait que rapporter dans les caisses de l’Etat » précise l’un d’eux dans l’anonymat.

Pourtant, au niveau des détenteurs de cantines au marché Tilène, des commerçants trouvent la compagnie des marchands ambulants agréable. C’est le cas de Khadim Sylla vendeur d’accessoires. Il estime que « les centres commerciaux ne sont pas à la portée de tous les jeunes commerçants. Si les autorités arrivent à construire un centre commercial elles doivent faire en sorte que les marchands ambulants aient des places à moindre coût. Ainsi, le problème sera définitivement reglé ».

africanglobalnews.com

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