J’ai l’habitude de l’appeler président-politicien, et à juste titre car il se comporte comme tel au quotidien. Je suis tenté d’aller plus loin en l’appelant président- menteur, car il nous ment depuis le 2 avril 2012, date de son installation officielle comme quatrième président de la République du Sénégal. Des parents et des amis penseront que je prends des risques ici. Ils n’auront peut-être pas tort et j’en suis parfaitement conscient. Notre président-politicien, notre président-menteur a pris sur lui la lourde responsabilité de diviser le pays en deux entités différentes : la première, sa famille, son parti et sa coalition ; la seconde, avec l’opposition, une certaine société civile et des indifférents à tout. Quand on appartient à la première, on peut tout se permettre et impunément, et on ne manque pratiquement de rien. Quant aux autres, ceux et celles qui ont le malheur d’être membres de la seconde entité, ils n’ont pratiquement aucun droit et rien ne leur est pardonné. Ces deux camps diamétralement opposés, on peut les appeler l’un le camp des « Kumba am ndey » et l’autre, celui des « Kumba amul Ndey ». Cheikh Oumar Hanne fait partie du premier et moi, le pauvre Mody Niang, du second. La preuve, pour avoir simplement préfacé le livre de Papa Alé Niang qui mettait sévèrement en cause sa gestion du Centre des Œuvres universitaires (COUD) quand il y était directeur général, il m’a fait condamner, en première instance, à deux mois d’emprisonnement avec sursis et à lui payer dix millions de francs CFA d’amende. Cette peine, pour avoir seulement préfacé le livre et y avoir qualifié sa gestion de scandaleuse. Peine qui peut bien être confirmée en appel ou même aggravée. Je me retrouverais donc à Reubeusse, du seul fait de ce grand M. Hanne, alors qu’il serait sûrement à ma place si nous avions été jugés conformément à la seule loi en vigueur, à la seule conscience du président du tribunal et sans quelque pression que ce soit. Je connais particulièrement son lourd dossier déposé par l’OFNAC sur la table du Procureur de la République depuis les années 2016. Je ne suis pas seul à le connaître d’ailleurs : il est pratiquement sur la place publique.
Donc, si je risque d’être condamné par un seul Cheikh Oumar Hanne, le risque est encore bien plus gros si je traite notre président-politicien de président-menteur. Je prends le risque : ce président nous ment, il nous a toujours mentis, depuis le 2 avril 2012, et je vais en administrer quelques preuves, des preuves irréfutables, tirées de mes lectures, parmi de très, très nombreuses autres. En relisant mes archives hier, je suis tombé sur une interview que le président-politicien-menteur a accordée à feu Bechir Ben Yahmed de Jeune Afrique. C’était exactement le 14 juin 2012, lors du deuxième conseil des ministres décentralisé à Kaolack, de ses fameux conseils de ministres décentralisés, dont il profitait pour nous promettre le ciel, la terre et les eaux. Promesses qui n’ont jamais été évaluées, l’évaluation ne faisant pas d’ailleurs partie de sa gouvernance, comme de celle qu’il a héritée de son ancien mentor, qui va peut-être le redevenir d’ici à février 2024, pour permettre à leur famille (dite libérale) de sauver ce qui peut l’être de leurs meubles.
Quand j’ai eu fini de lire, de relire cette interview, mon indignation était presque à son comble et je me suis demandé comment nous avons pu réélire cet homme le 27 février 2019, et dès le premier tour, avec 58% des suffrages exprimés. Arrêtons-nous un peu sur cet extrait de réponse qu’il a faite à Béchir Ben Yahmed : « … La rupture n’est pas qu’un slogan. C’est un comportement, celui que les dirigeants de ce pays doivent adopter. Humilité, sobriété et rigueur doivent régir notre action politique. Je vous assure qu’il s’agit bien là d’une rupture, profonde, avec les pratiques en vigueur sous mon prédécesseur… AVEC MOI, TOUT VA CHANGER. J’AI RENONCÉ À DEUX ANS DE POUVOIR, en ramenant le mandat présidentiel de sept à cinq ans et en m’appliquant immédiatement cette mesure, comme je m’y étais engagé. J’ai tenu, pour la première fois dans l’histoire de ce pays, à déclarer publiquement mon patrimoine, malgré les polémiques entretenues à dessein par mes adversaires. Visiblement, il vaut mieux ne rien publier et cacher son patrimoine, cela attire moins de problèmes. À la fin de mon mandat, je ferai le même exercice, et l’on pourra comparer. »
Ce n’est pas un Mody Niang, mais bien Macky Sall qui s’exprimait ainsi, le 12 juin 2012, à Kaolack. Ai-je vraiment besoin de m’y attarder ? Je ne le crois pas. Je laisse le soin aux lecteurs et aux lectrices d’apprécier, de comparer ses engagements formels d’hier à ses actes d’aujourd’hui. Ils ne manqueront sûrement pas de constater ses nombreux mensonges. Ses nombreux mensonges, malgré son statut. Je m’arrêterai, par contre, sur cette déclaration de patrimoine dont il donne l’impression d’être fier. Voici ce qu’il en dit sans y croire le moins du monde : « J’ai tenu, pour la première fois dans l’histoire de ce pays, à déclarer publiquement mon patrimoine, malgré les polémiques entretenues à dessein par mes adversaires. Visiblement, il vaut mieux ne rien publier et cacher son patrimoine, cela attire moins de problèmes. À la fin de mon mandat, je ferai le même exercice, et l’on pourra comparer. »
D’abord, cette déclaration de patrimoine d’entrée était estimée par les uns et par les autres à huit (8) milliards de francs CFA. Les plus raisonnables l’estimaient à quatre (4). Même à ce niveau-là, nous avons des problèmes. Le président Emmanuel Macron vient de faire, de refaire sa déclaration de patrimoine, après cinq ans à la tête de la France, pays qui fait partie des cinq à six les plus développés tant sur le plan économique, financier que militaire. Son patrimoine, rendu public là-bas, est estimé à 500.000 d’euros, soit environ 327.978.500 francs CFA. Même pas 400 millions. N’oublions pas, non plus, qu’il avait formellement déclaré ceci : « À la fin de mon mandat, je ferai le même exercice, et l’on pourra comparer. » Alors, a-t-il tenu promesse ? A-t-il fait le même exercice pour qu’on puisse comparer ? Il ne le fera jamais, car il sait parfaitement qu’entre le patrimoine de rentrée et celui accumulé après sept ans de présence à la tête d’un pays comme le Sénégal, ce sera comme Yalla ak yaali. Waaw, ne nous a-t-il pas encore mentis ici, et sans état d’âme ?
Á une autre question sur la gouvernance, notre président-politicien et menteur répond ceci, sans état d’âme, et sachant parfaitement qu’il ne ferait rien de ce qu’il promet : « Les Sénégalais ont réclamé une gouvernance plus vertueuse, plus éthique. Nous avons L’OBLIGATION DE RENDRE DES COMPTES, de RÉDUIRE LE TRAIN DE VIE et les dépenses naguère somptuaires de l’État (…). J’AI AUSSI TROUVÉ UN GOUVERNEMENT COMPOSÉ DE 38 MINISTRES EN ARRIVANT, ET JE L’AI RAMENÉ À 25. C’est désormais l’un des plus réduits d’Afrique, et je vous assure qu’il aurait été plus simple pour moi de distribuer plus largement les maroquins.»
Waaw, ai-je vraiment besoin de commenter ici ? On se demande encore vraiment si c’est bien le président-politicien qui prend ici ces différents engagements. « Les Sénégalais ont réclamé une gouvernance plus vertueuse, plus éthique. Nous avons L’OBLIGATION DE RENDRE DES COMPTES, de RÉDUIRE LE TRAIN DE VIE et les dépenses naguère somptuaires de l’État (…). Ces propos sont-ils vraiment de lui ? Nous devons nous poser légitimement cette question si nous comparons cette déclaration et les actes d’extrême mal gouvernance qu’il pose au quotidien depuis le 2 avril 2012. Osera-t-il désormais parler de gouvernance vertueuse, transparente, sobre, éthique ou d’obligation de rendre compte ? Que ferait-il alors des dizaines et des dizaines de rapports de l’Inspection générale d’État (IGE), de la Cour des comptes, de l’Autorité de Régulation des Marchés publics ARMP), de l’Inspection générale des finances du Ministère des Finances et du Budget qui souffrent terriblement sous son pesant coude ? Et des lourds dossiers de l‘Office national de Lutte contre la Fraude et la corruption (OFNAC) qui, eux aussi, dorment d’un profond sommeil sur la table du Procureur de la République ? Nous n’oublions pas cette liste de vingt-cinq (25) présumés délinquants dressée par la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite (CREI), après une enquête approfondie. Ils seraient coupables de s’être enrichis de façon indécemment illicite à hauteur plusieurs dizaines, voire de plusieurs centaines de milliards, et peut-être même bien plus.
Toutes ces bonnes femmes et ces bons hommes, en tout cas nombre d’entre elles et eux, dont la gestion est gravement mise en cause par les rapports de nos différents organes de contrôle et les lourds dossiers de la CREI, ne rendront jamais compte, tant que ce président-politicien est à la tête de notre pauvre pays. Au moins, jusqu’à preuve du contraire. Ils/elles continueront, au contraire, probablement, leurs graves forfaits, sûr(e)s de l’impunité totale. Pourtant, on se rappelle que, dans son premier message à la Nation le jour de son installation officielle le 2 avril 2012, il s’engageait à mener une lutte sans merci contre la fraude, la corruption, les détournements de deniers et toutes autres fautes de gestion. On n’oublie surtout pas qu’il mettait sévèrement en garde tout le monde, en particulier ses premiers compagnons auxquels il lançait ce sévère avertissement : « Je n’épargnerai personne. Je dis bien personne. » Il épargne aujourd’hui tout le monde, en tout cas toute sa famille, tout son parti, toute sa coalition, et ayant les yeux rivés sur tout compatriote potentiellement dangereux et susceptible de barrer la route qui doit le conduire au-delà de février-mars 2024, lui et son clan qui nous ont déjà coûté très, très cher. Khalifa Ababacar Salle en sait quelque chose. Ousmane Sonko risque de connaître le même sort si nos magistrats jouent son jeu et que le peuple laisse faire.
Pour rappel, puisqu’il faut toujours rappeler dans ce pays où l’oubli est très facile, même des événements les plus importants. En juillet 2013, lors d’une visite au Burkina Faso, il déclarait, en recevant la communauté sénégalaise établie dans ce pays : « Il faut que les gens comprennent que désormais, ceux qui ont des responsabilités doivent s’attendre à en rendre compte demain, à commencer par le président de la République lui-même». « Les ministres, les directeurs généraux, chacun, selon son niveau de responsabilité, doit s’attendre à rendre compte des moyens qui sont mis à sa disposition et de ce qu’il en a fait. » Décidément, ce type-là n’a aucun respect pour nous. On peut même se demander s’il méritait vraiment d’accéder à l’importante fonction présidentielle. Continuons de rappeler certaines de ses déclarations, surtout celles en réponse à une question d’un journaliste qui, non satisfait de la première, relance :
« Donc, des infrastructures, vous en réalisez, Monsieur le président de la République. Mais le tout n’est pas d’en construire. Il faut aussi tenir compte de leur pertinence et de leur coût. De ce double point de vue, vos infrastructures soulèvent beaucoup de questions ». Pertinente réplique à laquelle il répond sans sourcilier : « Ma première mission n’est pas de construire des routes, autoroutes et ponts, mais de reconstruire l’État de droit. Or l’État de droit, on va l’apprécier de façon immatérielle. L’État de droit, ce sont des valeurs, des principes ; c’est l’égalité des citoyens devant la loi, la lutte farouche contre la corruption. »
Est-ce vraiment ce qu’il fait depuis le 2 avril 2012 ? Que privilégie-t-il, la réalisation d’infrastructures ou la construction de l’État de droit ? Quelles valeurs, quels principes a-t-il contribué à améliorer ? Sommes-nous égaux devant la loi ? Quelle lutte, même minime, mène-t-il contre la corruption ? La réponse à ces dernières questions coule de source. Il déconstruit au contraire l’État de droit, piétine, par ses actes et propos de tous les jours nos valeurs et principes cardinaux. Khalifa Ababacar Sall et Cheikh Oumar Hanne sont-ils égaux devant la loi ? Samuel Sarr, Oumar Sarr, Ciré Dia, Abdoulaye Baldé, Mame Mbaye Niang et le pauvre Mody Niang sont-ils égaux devant la loi ? De ces différents points de vue, les exemples qui contredisent le président-politicien foisonnent. Je ne rallonge pas ce texte en les citant : ils sont suffisamment connus de toutes et de tous ou presque, même de ses milliers de courtisans.
Pour revenir aux infrastructures, il en réalise ; il en fait d’ailleurs son cheval de bataille. Il passe désormais le plus clair de son temps à en inaugurer de nouvelles, parfois loin d’être achevées. Malheureusement, les gens ne s’arrêtent pas un peu sur la réalisation de ces infrastructures, qui sont plus de prestige que de développement, plutôt destinées à manipuler les pauvres populations, surtout les moins informées d’entre elles, et elles sont malheureusement nombreuses. J’ai toujours eu de sérieuses réserves par rapport à leur pertinence, leur priorité, leurs coûts, et les ai toujours exprimées dans toutes mes modestes interventions publiques. Aujourd’hui, un grand économise, le Dr Makhtar Diouf me rassure et me conforte. Un de ses immenses articles est largement partagé dans la toile. Il a pour titre : « Le Pr Makhtar Diouf sur les tares de la politique économique des présidents Wade et Sall ». Ce texte devrait être lu et relu par le plus grand nombre de nos compatriotes, qui se laissent facilement manipuler par les réalisations du vieux président-politicien comme de celles de son successeur et sosie. Le Dr Diouf reconnaît, naturellement, que les quatre présidents qui se sont succédé à la tête du pays ont, à leur actif, des réalisations, mais . . . . . C’est sur ce « mais » que des compatriotes comme mon collègue et ami Lamine Bara Gaye et de nombreux autres inconditionnels de l’APR et du président-politicien ne s’arrêtent pas.
Il compare leurs réalisations à un pachyderme, éléphant blanc dont l’entretien est particulièrement coûteux : en moyenne, une ration alimentaire quotidienne de 200 à 400 kg de végétaux, 100 à 200 litres d’eau, sans rien à l’arrivée. Pour le Dr Diouf, « Il existe des éléphants blancs dans la région de Dakar, mais ils ne sont pas au jardin zoologique de Hann ». J’ajouterai qu’il en existe de nombreux autres sur l’ensemble du territoire national. Pour lui donc, les « méga- réalisations-infrastructures de Wade et de Macky ne sont pour l’essentiel que des éléphants blancs qui font de grosses ponctions sur le budget et aggravent l’endettement alors que les priorités sont ailleurs ».
Pour convaincre, il donne trois exemples : le TER, le Stade Abdoulaye Wade, l’Aéroport international de Diass, pour ne m’arrêter que sur ceux-là. Pour lui, « le TER défie toute rationalité par son coût et sa pertinence technique ». Et il se pose un certain nombre de questions : « Comment dépenser une telle somme d’argent pour une distance d’à peine une cinquantaine de kilomètres ? Pourquoi faire appel au constructeur français Alstom, alors que le gouvernement français en 2008 pour rénover son réseau parisien de trains de banlieue s’adresse non à Alstom mais au constructeur canadien Bombardier (…), plus spécialisé dans la construction de trains de banlieue ? ». « Y a-t-il eu appel international d’offres ? », se pose-t-il encore.
Et il ne s’arrête pas là, et se pose d’autres questions, les mêmes que le profane que je suis s’est toujours posées : « Quel Sénégalais aurait désapprouvé la réhabilitation du chemin de fer Dakar-Saint Louis (…) avec prolongement jusqu’à Matam, le prolongement du chemin de fer de Tambacounda à Ziguinchor via Vélingara, Kolda, et Tanaf ? Et pourquoi pas, une voie ferrée Tamba-Bakel-Ourossogui, et une autre Tamba-Kédougou ? » Et il répond : « Il est économiquement plus rationnel de commencer le désenclavement total du pays par voies ferrées que par autoroutes. » Ku ko mana wéddi ?
Encore une question pertinente sur ce fameux stade qui nous a coûté 156 milliards de francs CFA : « Comment peut-on envisager de construire de grands édifices sportifs dans un pays où l’on ne fabrique pas de ballons et de chaussures de football et de basket ? Les stades existants ne demandent qu’à être rénovés ». Et il donne l’exemple de l’actuel Parc des Princes de Paris construit à la fin du 19ème siècle et « rénové une première fois au début des années 1930, puis une seconde fois en 1970 ». Le Stade de France, précise-t-il, n’a été construit que pour l’organisation de la coupe du monde de 1998, et il est question de le vendre ». Puis, il stigmatise l’idée bassement politicienne qu’il y a derrière la coûteuse, très coûteuse construction de ce stade. Il l’exprime en ces termes sans équivoque : « Seulement, une rénovation bien que beaucoup moins coûteuse a l’ingratitude d’être moins visible, de moins faire dans le tonitruant, et de ne pas perpétuer le nom de son initiateur. Á la différence d’un nouvel édifice construit à grands frais et inauguré en grande pompe, avec tambours et trompettes. »
Pour ses encore sérieuses réserves par rapport de la réalisation de l’AIBD et d’autres méga- réalisations-infrastructures, je renvoie le lecteur à son excellent texte. Le Dr Diouf ne situe pas d’ailleurs les éléphants blancs uniquement au niveau des infrastructures. « L’économie sénégalaise plie aussi sous le poids d’éléphants blancs institutionnels », ajoute-t-il. « Depuis 2017, précise-t-il, un gouvernement mammouth (…) de 83 ministres : 40 ministres avec portefeuille, 43 ministres sans portefeuille ». Et, pour ironiser un peu, il rappelle la visite officielle à Dakar des présidents turc Erdogan et français Macron qui, lors de leur réception à l’aéroport, « ont diplomatiquement, sur ton d’ironie, fait état de leur surprise et aussi de leur exténuation à serrer autant de mains ministérielles ».
Nous devons donc rester vigilants, et ne pas tomber trop rapidement sous le charme des méga-réalisations du président-politicien. Leurs apparences bavardes et trompeuses ne devraient pas nous faire perdre facilement la tête. Elles vont nous laisser en héritage une lourde dette publique et privée que les générations futures auront bien du mal à payer. Pour des résultats endogènes loin, très loin d’être évidents. En outre, cet homme que nous avons à la tête de notre pays depuis déjà dix longues années n’est pas digne, sur le plan moral et éthique, de la fonction qu’il exerce. Il a renié sans état d’âme tous les engagements qu’il avait pris quand il sollicitait nos suffrages en février 2012 comme en février 2019. Tout le monde se rappelle qu’il nous promettait monts et merveilles, notamment de reconstruire l’État de droit, de redorer le blason de nos valeurs et principes alors profondément terni, de mener une lutte sans merci contre la corruption, la fraude, les détournements de deniers publics et tous autres actes de forfaitures. Qu’a-t-il fait de tout cela ? Pratiquement rien. Aujourd’hui, sa parole ne vaut plus un kopeck. Il pose son lourd coude sur les rapports des différents corps de contrôle et encourage, par une impunité insoutenable, le pillage systématique de nos maigres deniers publics par les hommes et les femmes de sa famille, de sa belle-famille, de son parti et de sa tonitruante coalition.
Peut-on seulement envisager de donner à cet homme une majorité de députés aux élections du 31 juillet 2022 ? Peut-on seulement envisager d’accepter sa probable candidature à la prochaine élection présidentielle ? L’idée peut-elle seulement nous effleurer d’élire, à sa place, si sa candidature est rejetée, un homme ou une femme sorti(e) de leur clan, de cette famille dite libérale qui est pratiquement responsable de tous les malheurs que nous vivons depuis le 1er avril 2000 ? Nous n’aurions vraiment pas mérité notre statut privilégié de créatures de Dieu, dotées de bon sens et de raison. Peut-être même, sans exagérer, mériterions-nous le sort de Sodome et Gomorrhe.
Dakar, le 30 mars 2022
Mody Niang
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