XALIMANEWS-Depuis trois semaines, le chef religieux malien Thierno Amadou Hady Tall a été enlevé près de Nioro du Sahel, à la frontière avec la Mauritanie, dans le sud du Mali. Le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Jnim) a revendiqué l’enlèvement et annoncé, dimanche 12 janvier, son décès. Cependant, la famille de Thierno Amadou Hady Tall et ses proches ne considèrent pas encore cette déclaration comme confirmée.
En 2012, les jihadistes d’al-Qaïda avaient détruit les mausolées de Tombouctou, provoquant un choc profond parmi les habitants et les Maliens en général, car ils considéraient ces lieux comme idolâtres.
Depuis, les jihadistes du Jnim imposent leurs pratiques religieuses par la violence dans les zones sous leur contrôle, mais ils évitaient d’attaquer directement les chefs et symboles religieux locaux.
« Les groupes terroristes essayaient de ménager les légitimités religieuses et traditionnelles pour ne pas perdre le soutien local des communautés« , expliquait, dans ses propos relayés par RFI, Bakary Sambe, directeur du Timbuktu Institute à Dakar et enseignant-chercheur au Centre d’étude des religions de l’université Gaston-Berger de Saint-Louis. Ils ont besoin de ce soutien parce que pour opérer, il leur faut toujours des couveuses locales.«
L’enlèvement et la probable mort du khalife soufi Thierno Amadou Hady Tall marquent un tournant. Le Jnim affirme qu’il aurait été ciblé pour ses liens présumés avec les autorités maliennes et l’armée.
Thierno Amadou Hady Tall avait récemment appelé les jeunes jihadistes à déposer les armes. Il aurait succombé à ses blessures en captivité avant de comparaître devant un tribunal jihadiste.
L’annonce de son décès par le Jnim est jugée crédible, mais sa famille et le Haut Conseil Islamique du Mali attendent des preuves concrètes pour la confirmer.