L’armée de terre a renforcé son stock de pièces de rechanges de première urgence en vue d’un déploiement de quatre Leclerc.
Chars Leclerc en manoeuvres – AFP
L’opération Serval monte en puissance, et ce n’est pas peu dire. Après les 3 hélicoptères de combat Tigre déjà sur place, les blindés d’infanterie dernier cri VBCI, qui viennent de prendre la route à bord d’un bâtiment de projection et de commandement, la France se met en position d’envoyer des chars Leclerc au Mali, a-t-on appris de sources concordantes.
A ce stade, les plans prévoiraient que quatre Leclerc soient projetés, mais le chiffre parait faible pour certains spécialistes. Signe qu’elle anticipe leur arrivée sur place, l’armée de terre a dérouté sur le Mali un stock de pièces de rechange de première urgence, un « AIP » dans le jargon militaire (autonomie initiale de projection). Cet AIP était en partance pour le Qatar où la deuxième brigade blindée doit participer à un exercice en avril.
Zéro risque ?
Le fleuron des blindés français n’a été projeté en opération extérieure qu’à deux reprises : au Kosovo à la fin des années 90 et au Liban en 2006. La France compte 250 Leclerc environ. Très peu servent dans les quatre régiments de chars lourds, car l’essentiel des exemplaires est affecté dans des parcs de manoeuvres, de maintenance ou de projection.
Si elle se confirme, la décision de l’Etat major de déployer un tel armement ne va pas manquer de surprendre et de changer la nature politique de l’opération Serval. Les rebelles djihadistes sont aguerris et disposent d’armements très dangereux. On évoque notamment des missiles anti-chars. Mais peut-être possèdent-ils des armements plus lourds et qu’à Paris on ne veut prendre aucun risque. A moins que les Leclerc soient avant tout utilisés pour occuper le terrain et envoyer un signal politico-militaire fort.
Contacté, l’Etat major n’a pas souhaité commenter.
ALAIN RUELLO lesechos.fr