Les chefs d’Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont décidé de s’allier pour intervenir militairement au Nord-Mali. Ils ont convenu, lors d’une rencontre ce dimanche au Nigeria de l’envoi de 3 300 soldats dans la zone aux mains des islamistes proches d’Al-Qaïda depuis plus de sept mois .
La décision d’intervenir militairement au Nord-Mali a été prise ce dimanche, lors du sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à Abuja, la capitale du Nigeria. Une rencontre à laquelle ont assisté les Etats de l’organisation ouest-africaine, mais également des experts militaires de l’Union européenne (UE), de l’Organisation des Nations unies et des ministres algériens. Les différents interlocuteurs se sont mis d’accord sur la nécessité d’une intervention armée au Nord-Mali. Ainsi, le plan prévoit-il le déploiement de 3 300 soldats issus des pays membres de la Cedeao dont la plus grande partie du Nigeria qui a accepté de fournir entre 600 et 700 militaires.
Par ailleurs, 5 000 soldats maliens seront également impliqués. Le Niger devrait, lui, participer à hauteur de 500 hommes. Cette opération menée par des forces africaines sera chapeautée avec le soutien logistique de la France et des Etats-Unis, restante soumise à une approbation du Conseil de sécurité de l’ONU qui devrait statuer ce mois-ci.
Si ce plan d’intervention militaire au Mali est approuvé, il pourrait marquer un tournant dans la gestion de la politique internationale du continent noir. Ce n’est certes pas la première fois que des pays africains apportent leur soutien militaire à un Etat voisin, ce fut le cas notamment au Liberia et en Sierra Léone, mais « cette opération dans le Nord-Mali pourrait se singulariser par l’ampleur de l’intervention », constate Philippe Hugon, spécialiste du Mali à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) joint par Afrik.com. En effet, des pays africains habituellement réticents à toute intervention armée pourraient donc se joindre à l’opération, « c’est le cas de la Mauritanie et de l’Algérie » précise Philippe Hugon.
Une opération d’envergure qui pour certains septique ne pourrait se mettre en place que plusieurs mois après le feu vert de l’ONU. De leurs côtés, les Etats africains affirment pouvoir intervenir très rapidement pour déloger les islamistes, qui après avoir renversé l’ancien président malien, Amadou Toumani Touré, contrôlent tout le nord du pays.