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Mamadou Diouf : ‘’Les Africains ont encore à choisir entre les guerres et le système démocratique’’

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Les Africains ont le choix entre les guerres et la société démocratique, a dit vendredi à Dakar l’universitaire sénégalais Mamadou Diouf, qui estime que l’orientation idéologique des Etats n’a pas d’importance.

‘’L’Afrique a le choix entre des guerres ethniques, tribales et tout ce qu’on veut, et une union autour d’un système démocratique’’, a affirmé Diouf, avant d’ajouter : ‘’Que ce système soit libéral ou non, la question n’est pas là. Mais une société démocratique et un système ouvert.’’

Mamadou Diouf donnait une conférence sur le thème : « Un demi siècle d’indépendance : bilan et perspectives des Etats africains ».

Les Africains, pour se sortir de la situation qu’ils ont vécu lors des 50 dernières années, doivent se donner ‘’la capacité de repenser (leurs) affiliations qui semblent figées’’. Ils ont aussi l’obligation, a-t-il dit, de ‘’repenser un monde très différent et imaginer une société avec de nouvelles catégories’’.

‘’Les Africains semblent grandir dans une logique de la tradition. On nous dit toujours qu’il suivre les traditions. (…) Si elles sont bonnes, oui. Si elles ne le sont pas, non. Le changement repose sur la remise en cause des vérités qui semblent être assises. C’est important’’, a commenté Diouf, directeur de l’Institut d’études africaines à l’Ecole des affaires internationales et publiques de l’université Columbia, aux Etats-Unis.

‘’L’indépendance de l’Afrique n’était pas seulement politique’’, a-t-il expliqué, soulignant que, dans certains pays encore, les systèmes éducatifs ont adopté des ‘’curricula (qui) ne sont pas bien’’, qu’’’il faut les oublier et avancer, en s’inventant des curricula’’.

‘’Malheureusement, en Afrique, on est figés dans des trucs extraordinaires’’, a-t-il déploré

Pour sortir de la situation économique qu’elle a vécue lors des 50 dernières années, l’Afrique doit se mettre à une ‘’transition démographique (…) qui n’affecte pas (sa) trajectoire’’ vers le développement et promouvoir ‘’une migration de la ville vers la campagne’’.

‘’Les Africains seront 1,86 milliard d’ici à 2050. (…) Cette expansion démographique s’accompagne d’une très forte urbanisation. (…) Cette urbanisation met sous-tension les offres de services publics’’, a analysé Mamadou Diouf, ancien professeur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire politique du Sénégal.

Pour réussir la transition démographique, les Etats africains doivent ‘’se poser les bonnes questions’’ à partir des ‘’bonnes informations’’, en faisant ‘’de la prospective’’, a-t-il ajouté.

‘’Cette population est très jeune, c’est cela qui fait peur. Deux Africains sur trois ont moins de 20 ans. En Europe, une personne sur trois a moins de 25 ans… Que faut-il faire avec ces populations ?’’, s’est-il interrogé.

‘’L’énorme problème de la démographie, a-t-il souligné, on ne peut pas la changer, c’est une tendance lourde. (…) Il faut y réfléchir et trouver des solutions.’’

Le continent a aussi besoin d’une ‘’transition politique’’ qui repose sur ‘’l’importance de la centralité des femmes et des jeunes, le retour aux règles éthiques et religieuses, pas seulement de l’islam, mais aussi du christianisme’’, a-t-il suggéré.

aps.sn

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