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Mamadou Lamine Diallo, président du mouvement Tekki : en septembre, il faudrait que le 9e anniversaire du naufrage du Joola soit transformé en un naufrage du Pds

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Dans le combat du Mouvement du 23 juin (M23) contre la candidature du Président Wade, septembre sera un mois décisif. Et ce 9e anniversaire du naufrage du bateau Le Joola  devrait sonner le glas du régime Wade. C’est en tout cas la conviction de Mamadou Lamine Diallo qui nous a accordé cet entretien samedi dernier, au lendemain de son retour de Clermont-Ferrand où il était invité aux Journées d’été d’Europe-Ecologie- Les Verts.Vous étiez invité aux Jour­nées d’été d’Europe- Ecologie- Les Verts à Clermont-Ferrand où vous avez tenu une communication sur  le «Prin­temps arabe». Quels ont été les grands axes de votre intervention sur ce thème ?
C’est vrai, nous avons fait une intervention intitulé : Printemps arabe : un nouveau souffle pour la démocratie ? Le but était d’évaluer les conséquences du «Printemps arabe» sur l’Afrique et le monde, du point de vue de la démocratie. J’ai essayé de montrer qu’il y a effectivement un lien avec ce qui se passe dans un pays comme le Sénégal notamment. Il y a eu une immolation devant le palais de la République ; il y a également eu un chauffeur de taxi qui a cherché à heurter les grilles du Palais…Tout cela montre qu’il y avait une atmosphère qui est là et qui est certainement partie de Mohamed Bouazizi. Dans le fond, elle traduit la tragédie que vit la jeunesse africaine qui n’a pas de perspectives, d’emplois. J’ai essayé de montrer également ce qu’est une dynamique citoyenne en Afrique et qui va forcément renouveler les ressorts de la démocratie représentative dans le monde, y compris dans les pays industrialisés. J’ai évidemment parlé de l’expérience du Sénégal avec ce qui s’est passé le 23 juin dernier où l’on a connu un sursaut citoyen. Le peuple est sorti pour bloquer, refuser et rejeter le projet de dévolution monarchique. Wade voulait transformer la République en monarchie républicaine. Son projet de loi constitutionnelle visait en fait deux choses. D’une part, comme la Constitution ne lui permet pas d’être candidat, Abdoulaye Wade voulait se donner la possibilité légale d’une candidature à la Présidentielle ; d’autre part, il voulait se faire élire avec 25%. Par la suite, les gens ont compris qu’en le faisant, il cherchait à transmettre le pouvoir à son Vice-président qui serait son fils. Ce serait en effet la réplique du fameux article 35 qui date de plus de 20 ans et par lequel Senghor avait transmis le pouvoir à Abdou Diouf. Ce que les Sénégalais ne vont pas accepter aujourd’hui, compte tenu de l’évolution de la démocratie et de notre conscience citoyenne.
J’ai expliqué cela à l’auditoire en leur signifiant que ce mouvement qui a démarré le 23 juin n’est pas terminé. Il a une plateforme dont le point essentiel est le fait que Wade ne doit pas être candidat. Il y a une obsession du troisième mandat en Afrique. D’une certaine façon, c’est ce qui a emporté Ben Ali en Tunisie, Moubarak en Egypte, ou encore avec ce qui s’est passé au Niger où le Président a voulu violer la Constitution. Et même en Côte d’Ivoire. Tout cela est porteur de déstabilisation dans nos pays. J’ai expliqué que nous, au Sénégal, nous voulons des élections transparentes et régulières, tout comme nous voulons approfondir notre démocratie dans la paix. Pour cela, ce ne sont pas ces ministres qui organisent la fraude à grande échelle qui doivent organiser ces élections.

Par rapport au M23, la presse fait état d’un certain malaise qui commence à s’y installer. On parle notamment d’un plan pour écarter Alioune Tine au profit de Bara Tall. Qu’en est-il exactement ?

Tout cela relève d’un mensonge ! Nous avons tenu un séminaire, la semaine dernière. Comme convenu, on a restructuré le mouvement, car il fallait le faire, en mettant en place un comité de coordination. Les personnalités un peu charismatiques du M23, ce sont Alioune Tine et Amath Dansokho. Nous sommes tous convenus sur ça. Prétendre donc qu’on va remplacer Alioune Tine n’a pas de sens. La façon même dont on va fonctionner montre qu’on n’a pas besoin de Secrétaire général ni de quoi que ce soit. C’est un mouvement qui a une plate-forme politique ; c’est un mouvement d’action. De ce point de vue, le mois de septembre va être décisif. Il faudrait donc qu’au 9e anniversaire du naufrage du Joo­la, que ce naufrage-là soit trans­formé en naufrage du Pds et de ses affidés, puisque ce sont eux qui en sont les responsables. C’est ce que nous voulons, car le 9 est un chiffre symbolique.

Quand on sait que le principal problème de Bennoo, ce sont les querelles de préséance. Ne faut-il pas craindre une transposition de ce climat dans le M23 ?

Je ne le crois pas, même s’il y a beaucoup de supputations à ce niveau-là. La plateforme du M23 est très claire. C’est la non-candidature de Wade, l’organisation d’élections transparentes et régulières, la démission des ministres de l’Intérieur et de la Justice, la prise en charge d’un certain nombre d’urgences, et le fait que la famille du Président ne soit pas impliquée dans la gestion des affaires de l’Etat. Il ne peut pas y avoir le même type de débat que dans Bennoo, qui cherche à avoir un programme de gouvernement, un programme de redressement na­tio­nal, un programme pour appliquer les conclusions des Assises nationales, une équipe et un capitaine d’équipe pour pouvoir gérer ce programme-là. Ce ne sont pas les mêmes perspectives.

Les candidatures déclarées se multiplient à mesure que l’on s’approche de l’échéance. Serez-vous candidat comme  en 2007 ?

Il faut voir ce qui se joue au Sénégal. Ce qui intéresse le mouvement Tekki, c’est l’émergence citoyenne, la transformation de notre société pour créer les conditions de satisfaction des besoins de notre société à la fois rurale et urbaine. C’est le sens de mon appel au sursaut citoyen en 2007 et c’est autour de cela que nous travaillons aujourd’hui. Dans la phase actuelle, ce qui me paraît plus important, c’est empêcher que Abdoulaye Wade soit candidat, parce que ce serait une violation de la Consti­tution et précipiter le Sénégal dans la déstabilisation. De ce point de vue, l’accent doit être mis sur les actions du M23. C’est pourquoi, j’ai dit que le mois de septembre sera décisif dans notre lutte contre la candidature de Wade. Main­tenant, il est vrai que Bennoo tarde à mettre en place cette équipe dont on a besoin pour mettre en application les conclusions des Assises. En ce qui nous concerne à Tekki, c’est ça qui sera déterminant dans les mois à venir. Quand le moment arrivera, nous allons faire une évaluation. Il y a déjà beaucoup de candidats. Mais nous, ce qui nous importe c’est le Sénégal, les difficultés des populations. Les carrières des uns et des autres, ce n’est pas important pour nous.

Les semaines passent et Wade est toujours déterminé à se représenter. Il semble même avoir repris du poil de la bête…

Effectivement, dans la communication, on peut penser que Ab­dou­laye Wade a repris du poil de la bête. Après le 23 juin, il est resté bloqué au Sénégal plus d’un mois, lui qui adore voyager. Vu sous cet angle, on peut donc estimer qu’il a repris du poil de la bête. Mais nous verrons au mois de septembre. En ce qui nous concerne, nous sommes en tout cas déterminés. Et la jeu­nesse sénégalaise est aussi dé­terminée à veiller au respect de la Constitution.

Il y a une polémique sur le nombre d’inscrits militaires révélé par le ministère des Elections. Qu’est ce que cela vous inspire ?

170 000 militaires inscrits, c’est quand même extraordinaire ! Manifestement il s’agit d’une tentative de fraude, mais ça ne passera pas. Ousmane Ngom et Cheikh Guèye ne peuvent pas organiser des élections régulières et transparentes. Ils doivent démissionner et se faire remplacer par une personnalité neutre. Nous avons eu une expérience en 2000, je ne vois pas pourquoi on ne peut pas le faire en 2012.
A trop insister sur la non-candidature de Wade, l’opposition n’est-elle pas en train de se tromper de combat, comp­te tenu de l’importance d’un fichier fiable ?
Non, nous menons les deux combats en même temps.

Sauf que vous vous focalisez plus sur le cas personnel de Wa­de…

Oui, parce que c’est la Consti­tution qui est en jeu. Il faut comprendre l’importance de la Cons­titution que Wade veut violer. Le respect de la Constitution est cardinal. Pour le fichier électoral, nous nous sommes toujours battus pour sa fiabilité. Mais ce qui reste fondamental dans les jours à venir, c’est le combat contre la candidature de Wade. C’est pourquoi, nous sommes allés à Touba pour dire au khalife général des mourides que la paix et la stabilité du Sénégal passe par une non candidature de Wade.

Comment expliquez-vous la sortie de Mame Mactar Guèye  de la Cap 21 soutenant que le M23 est infiltré par des lobbies homosexuels ?

Ils ont tenté de bloquer notre voyage à Touba par tous les moyens. Malheureusement pour eux, ils n’ont pas réussi. ll faut remercier le khalife général des mourides qui n’a pas cédé aux pressions. Ils nous ont fait l’honneur de nous recevoir. Le porte-parole du khalife a été très clair en disant qu’aucune pression ne peut les faire dévier de la voie de Serigne Touba, de la recherche de la paix et de la stabilité pour le Sénégal. Les accusations portées contre le M23 sont fausses. C’est une tentative de dénigrement. Il n’y a aucune organisation parmi les 123 du M23, qui se réclame de l’homosexualité ou de la franc-maçonnerie. Les activités du M23 sont financées par nous-mêmes, les sommes sont modiques, dans  l’ordre de 20, 30, ou 40 000 Cfa par organisation. Donc, c’était jus­te une tentative de dénigrement de la part d’un pouvoir paniqué, qui a perdu la main et qui, en réalité, manque non seulement de respect aux marabouts de Touba, mais é­galement à tous les musulmans du Sé­négal pour avoir tenu de tels pro­pos pendant le mois de ramadan.

Supposons que Wade ne se retire pas et qu’en fin janvier le Conseil constitutionnel valide sa candidature. Que va-t-il se passer ?

Ce sera la voie ouverte à la déstabilisation du Sénégal.

C’est-à-dire ?

Le Sénégal sera déstabilisé, parce qu’on n’acceptera pas ce coup d’Etat constitutionnel. C’est clair, net et précis. Nous ne sommes pas des esclaves de Wade.

1 COMMENTAIRE

  1. Je suis d’accord avec M.L.DIALLO qu’il faut l’anniversaire du bâteau le joola soit transformé au naufrage du PDS, du diable Abdoulaye WADE qui,malgré les 25OO morts du naufrage dans la conscience (il a préféré réparé réfectionner son avion à coût de 11 milliards que de donner quelques millions pour réparer le bâteau le joola alors en panne d’un moteur)marche encore sur terre,viole la constitution,ment à travers le monde.Ce vieux a une âme satanique

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