Médina Baye fait partie des cités religieuses qui battent les records d’affluence lors de chaque gamou célébrant la naissance du prophète Mouhamed (Psl). L’édition de cette année, la famille de Baye l’a placée sous le signe de l’Unité africaine et de la pacification, puisque l’évènement a été parrainé par la Mauritanie et une journée pour la paix entre Israéliens et Palestiniens a été instituée. Durant la cérémonie officielle, le gouvernement a failli briller par son absence car seule la ministre Ndèye Khady Diop est venue représenter l’Etat.
L’engagement de la cité de Baye aux côtés des Palestiniens
Autre temps fort du Gamou, c’est la journée « Al Khods ». Elle consiste essentiellement à regrouper la plupart des ambassadeurs des pays musulmans accrédités au Sénégal. Toujours dans ce registre de l’intégration des peuples du monde, les guides de Médina Baye se sont beaucoup appesantis sur le conflit israëlo-palestinien en dénonçant l’impérialisme des juifs sur les musulmans. Aussi, ont-ils réitéré leur engagement en faveur des Palestiniens qui, selon eux, doivent retrouver leur dignité et la liberté de pouvoir pratiquer leur religion. S’inspirant de la mission qu’il avait dirigée pour la paix au Darfour, Serigne Mamoune Niass se dit disposé à conduire volontiers une mission au Nigéria, en vue de trouver une solution au conflit qui oppose actuellement musulmans et chrétiens dans ce géant de l’Afrique de l’ouest.
L’Etat frôle le boycott de la cérémonie officielle
Contrairement à l’année dernière, Me Abdoulaye Wade et son gouvernement ont été à deux doigts d’adopter la politique de la chaise vide. Le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, encore moins le ministre de l’Intérieur Me Ousmane Ngom n’ont pas rehaussé de leur présence la cérémonie officielle tenue la veille du Gamou, au domicile du Khalife Serigne Cheikh Tidiane Niass. L’honneur a été sauvé par le ministre Ndèye Khady Diop. Cette dernière, accompagnée du gouverneur Amadou Sy et des chefs de services régionaux, a transmis le message de félicitation et de solidarité de l’Etat. « Je suis envoyée par M.le président de la République et le Premier ministre pour solliciter des prières de paix et de prospérité pour le pays. Nous vous prions de formuler des prières pour le chef de l’Etat pour une longévité et une santé de fer », a déclaré la ministre d’Etat, ministre de la Femme. Visiblement satisfait des mesures consenties par le gouvernement, le khalife général des Niassènes a soutenu que toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour un bon déroulement du gamou. Aussi, a-t-il formulé des prières pour les autorités étatiques.
Médina Baye lance la révolution islamique pour le changement du pays
Non loin de la place mythique de Médina Baye, à la devanture du domicile de Serigne Mamoune Niass, s’est tenu, le jour du Gamou, un rassemblement qui doit faire frémir les autorités étatiques. Il est initié par le fils ainé de Serigne Mamoune Niass du nom de Ibrahima Mamoune Niass, qui dénonce « l’oubli » et le « mépris » dont fait l’objet Médina Baye. « Je suis désolé, mais l’Etat n’a rien fait ici. Mais tout cela va quand même devenir un mauvais souvenir. En ce jour historique de la naissance du prophète, nous lançons la révolution islamique », a tonné Baye Mamoune sous l’acclamation d’une foule acquise à sa cause. Après avoir fait son mea culpa, le petit-fils de Baye s’en est violemment pris à tous les marabouts qui s’illustrent dans des faits en déphasage avec l’islam et l’intérêt des populations. « Je demande pardon à Dieu. Même si une fois j’ai fauté, je m’en excuse. Je lance un appel à tous les hommes de Dieu, pour un combat pour le bien-être des Musulmans », sérine le fils de Mamoune Niass.
Un événement malheureux va se produire bientôt avant le déclic…
Se prononçant sur la situation nationale, il a annoncé un événement malheureux pour bientôt. Mais, adoucit-il, « après cela, ce sera le déclic pour le Sénégal qui trônera sur tous les pays du monde ». Dans une sorte de défi à ceux qu’il considère comme les ennemis de l’islam, il affirme que les révolutions populaires constatées dans le Maghreb (Tunisie, Algérie, Libye) et en Egypte ne tombent pas du ciel. C’est pourquoi le leader de la « Nouvelle Génération Musulmane » exhorte Me Wade et son régime à un traitement plus humain des populations. Dans une sorte de mise en garde adressée au pouvoir, il clame que la souffrance des Sénégalais a atteint ses limites. Et « le combat est lancé », annonce-t-il.
Papa Samba SENE
lasquotidien.info