Avant d’évoquer et de savourer cet Argentine – Mexique version 2010, un léger retour en arrière s’impose. Car ces deux nations sont de vieilles connaissances. L’Albiceleste aime le Mexique. Surtout Maradona. C’est en 1986 lors de la Coupe du monde mexicaine que l’Argentine est devenue championne du monde pour la deuxième fois de son histoire (après 1978) avec, à sa tête, un certain Diego Armando Maradona. Ce Mondial restera comme celui d’El Pibe de oro (le gamin en or). Celui qui allait devenir l’idole argentine avait 25 ans. Il était capitaine. Il a ébloui la compétition de toute sa classe. Une légende est alors née. Les images les plus célèbres sont restées gravées à jamais dans l’histoire de la Coupe du monde. On se souvient de ce quart de finale mémorable contre l’Angleterre (2-1), que Maradona a mis à terre, d’abord aidé par la fameuse « Main de Dieu » puis en inscrivant un second but d’anthologie. Parti de son camp, il a traversé tout le terrain pour aller marquer. Seul contre tous.
La descendance est d’ailleurs assurée. Messi est le nouveau Maradona.
Dans un passé plus récent, l’Argentine et le Mexique se sont croisés lors du dernier Mondial en Allemagne. Ironie de l’histoire, c’était également en huitièmes de finale. Et le Mexique avait poussé l’Argentine jusqu’en prolongation. D’un but sublimissime, Maxi Rodriguez avait fini par donner la victoire à l’Albiceleste (2-1 a.p.), qui trébucha toutefois au tour suivant. En Afrique du Sud, Maradona en est à sa cinquième Coupe du monde après avoir participé et souvent marqué de son empreinte comme joueur celles de 1982, 1986, 1990 et 1994. Son Argentine, qui surfe sur une série de dix victoires consécutives (17 buts marqués et un seul encaissé lors des six derniers matches), a fait forte impression lors du 1er tour. La descendance est d’ailleurs assurée. Messi est le nouveau Maradona.
«Personne ne mise un peso sur notre avenir.» (Javier Aguirre)
Et comme il ne devrait y avoir que le Brésil pour empêcher l’Albiceleste d’être sacrée le 11 juillet, El Diez n’est d’ailleurs pas franchement impressionné par son adversaire du jour et le fait savoir. «Ils (les Mexicains) ont souffert pour atteindre les 8es de finale, ils n’ont pas vraiment fait forte impression dans un groupe pourtant plus facile que le nôtre, mais on va respecter le Mexique, car ils ont des joueurs de qualité comme Marquez, Guadardo et Giovani qui peuvent nous poser des soucis.» Le sélectionneur mexicain Javier Aguirre connaît bien Maradona. Pour avoir joué contre lui et pour avoir entraîné son gendre Kun Agüero à l’Atletico Madrid. Aguirre n’ignore pas que son équipe part de loin. «Nous ne sommes pas favoris. On va voir si en 90 minutes on peut changer le cours de l’histoire. Il y a quatre ans, ça ne nous avait pas souri. Il faut essayer de briser l’euphorie (argentine) et les paris. On va essayer de vaincre les statistiques. Personne ne mise un peso sur notre avenir. Beaucoup nous donnent pour morts, on va voir.» – David MICHEL, à Johannesburg
