Les transporteurs apprécient bien les réalisations de l’Etat qui facilitent leur travail. Cependant, ils ont égrené un chapelet de doléances qui si elles ne sont pas satisfaites risquent de se déteindre sur le vote en 2012.
Après les réalisations, l’heure est à la reconnaissance et à la gratitude à l’endroit du bienfaiteur. Et c’était au tour des chauffeurs et transporteurs de dérouler le tapis rouge pour le Président Abdoulaye Wade hier à la salle de l’unité africaine du Cices. Profitant du cadre et du contexte de la Foire placée cette année sous le thème : Problématique des transports dans l’espace Cedeao : défis pour une intégration régionale réussie, les acteurs du transport avec leur ministre de tutelle ont organisé une rencontre aux allures d’un meeting pour, disent-ils magnifier les réalisations du Président dans le sous-secteur. De l’hymne électoral concocté par les chanteurs Pape et Cheikh jusqu’au nouvel opus d’un jeune talent retraçant le parcours «héroïque» du Pape du Sopi, rien n’a été laissé en rade pour une ambiance de campagne électorale.
Sous une salve d’applaudissements, les réalisations de Wade dans le domaine des transports terrestres et ferroviaires ont été passées en revue à travers un film documentaire. Puis tour à tour, les représentants des chauffeurs venus de toutes les localités du Sénégal ont félicité le chef de l’Etat pour toutes ses initiatives allant dans le sens de faciliter et de moderniser le transport au Sénégal, et lui assurent leur soutien en 2012.
Des propos élogieux et un accueil chaleureux qui n’ont pas occulté leurs problèmes quotidiens. Mbargou Badiane, représentant les chauffeurs de gros porteur déplore : «Nous sommes des transporteurs internationaux ; mais lorsque nous faisons un voyage aller-retour, il ne nous reste rien, tellement le prix du carburant est cher.» Les taxis ne sont pas non plus épargnés par la cherté du carburant. «Tous les chauffeurs ont des problèmes à cause du prix élevé du carburant», ajoute Pape Mbaye. Ainsi les transporteurs sollicitent la baisse du prix du carburant, surtout que la liste de leurs problèmes s’allonge avec les assurances jugées elles aussi très élevées, et d’autres dépenses liées à la régularisation des véhicules. En outre les transporteurs font part de leurs difficultés à se procurer un permis de conduire ; et s’ils en ont, c’est souvent «confisqué dans les tribunaux».
Des réponses à ces doléances, dépend leur soutien. «Les transporteurs sont les quasiment seuls à avoir trois femmes et une trentaine d’enfants. Donc s’ils vous soutiennent, vous allez incontestablement gagner», fait savoir M. Mbaye. Mais prévient Gora Khouma, «si vous voulez faire le tour des régions sans voir de brassards rouges, il faudra régler ces problèmes».
Toutefois, d’autres affirment leur soutien sans condition au candidat Wade car estimant qu’il a fait tout ce qu’il fallait pour mettre les chauffeurs dans les meilleures conditions de vie et de travail.
