L’interdiction de la manifestation de la Société civile contre les conditions carcérales des prisonniers augure aussi un éventuel niet du préfet à la marche de l’opposition contre notamment la gestion des contrats pétroliers.
Le préfet de Dakar a interdit la marche de la société civile contre les longues détentions et les difficiles conditions de vie des prisonniers. Motif : risques de troubles à l’ordre public. Pour une cause moins politique que la manifestation de l’opposition, l’on peut présager le même leitmotiv. En effet, la coalition Mankoo wattu senegaal compte descendre dans la rue le 14 octobre prochain pour défendre les libertés, la sauvegarde de la démocratie, la protection des ressources naturelles du pays. Sans doute cette manifestation qui prend départ de la Rts à la Place Washington qui abrite le siège du ministère de l’Intérieur sera un procès contre le maintien de Abdoulaye Daouda Daillo, le passage «en force» de la refonte du fichier électoral, le «manque de transparence dans les contrats pétroliers et l’implication du frère du Président, Aliou Sall dans l’affaire Petro-Tim». Sans doute, avec une dose de pression sur le cas Ousmane Sonko, révoqué de ses fonctions d’inspecteur des impôts et domaines. C’est dire qu’il y a un gaz… d’interdiction qui se dégage dans les couloirs du préfet qui argue des «risques d’infiltration» dans la marche de la société civile. Et, il y a à craindre aussi du gaz lacrymogène puisque, comme la société civile, l’opposition a déjà averti qu’elle marchera «avec ou sans autorisation». «Nous avons déposé notre déclaration de marche aujourd’hui. Nous ne sommes pas des poltrons mais des responsables armés de courage, d’engagement et de convictions pour notre cher pays qu’est le Sénégal. Si le pouvoir cherche à nous refuser notre droit de s’opposer, il nous trouvera sur son chemin», avait mis en garde Malick Gackou, lors de la conférence de presse de Mankoo wattu senegaal le 20 septembre dernier.
Y en a marre, la Raddho, la Lsdh, Amnesty international voulaient occuper la Place de l’Obélisque. Et il est plus facile d’accepter ce rassemblement loin de Plateau que de laisser l’opposition devant le ministère de l’Intérieur. Et Assane Dioma Ndiaye semble flairer le coup. «Cette interdiction augure de celle de la marche programmée par l’opposition», a-t-il dit, dans l’édition de l’EnQuête d’hier. Cette éventualité pourrait favoriser la jonction des forces. Avant la société civile, il y a eu la semaine dernière l’arrestation de Guy Marius Sagna lors de la manifestation de la coalition «Non aux Ape». C’est une marmite bouillante qui risque de servir un plat très chaud pour le pouvoir.
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