A quelques heures de la fête de Korité, le marché Hlm 5 brouille de monde. Au moment où l’offre et la demande se bousculent, les déchets plastiques ornent, partout le décor. Ces ordures dictent leur loi dans les ruelles, inondent les magasines.
Lundi 29 août, nous sommes au marché des Hlm. La circulation est dense sur l’avenue Cheikh Ahmadou Bamba à hauteur du marché Hlm. Le marché est animé. Le soleil au zénith darde ses rayons impitoyablement sur terre. Il fait chaud. Les piétons transpirent. Des commerçants assis devant leurs étals se servent d’éventails pour lutter contre la chaleur. Certains surveillent les étals en faisant des clins d’œil aux différents clients qui passent.
D’autres cherchent des moyens pour se débarrasser des ordures qui bloquent la passage aux clients. Les visiteurs se frayent difficilement un passage. Les déplacements sont rendus plus ardus par l’occupation des voies piétonnes par des ordures ménagères.
Malgré le Ramadan, des vendeurs d’eau fraîche proposent de petits sachets qui s’achètent comme de petits pains. Les femmes vendeuses de « fataya » ne sont pas en restes. Tout comme les commerçants, elles aussi crient à tue-tête.
Comme pour dire que chaque marché a sa spécificité, pour cette année, ce sont les tas d’ordures qui se signalent partout qui fait la particularité du marché Hlm 5, du garage Guédiawaye à « guouy gui » des Hlm. Au niveau de l’arrêt du bus, les passagers « cohabitent » avec les ordures ménagères en attendant l’arrivée d’un car.
De ces ordures, ce sont les déchets plastiques qui ravissent la vedette. Un constat fait par Cheikh Dia natif du Saloum. Ce jeune homme habillé en Lacoste marron et jean, balaie entre les mains, s’apprête à enlever les saletés devant son magasin. «Je nettoie pour attirer la clientèle, car il y a des acheteurs, dés qu’ils voient de la saleté, changent de direction ».
Il estime par ailleurs que les commerçants doivent faire de sorte qu’il y ait moins de plastiques dans le marché. Car, selon toujours ce natif de Saloum, « ces déchets empêchent l’eau de pluie de circuler normalement et en plus de cela ils peuvent générer des maladies comme le cancer ».
Pour Marème Ndour, habitante de Grand Médine et vendeuse de « fataya » devant un tas d’ordures, « cela dérange, mais on est contraint de se contenter de cela ». Avant d’ajouter que « la vie est dure et on en a pour deux jours seulement, après c’est la fin ».
Marème Ndour rappelle par ailleurs que parfois ce sont les clients qui leur imposent à nettoyer les environs et à couvrir les aliments car il y va de la santé de ces derniers. « Il nous arrive de chercher des ramasseurs d’ordures, mais on n’en trouve pas. Il y a aussi un manque de civisme chez certains qui viennent jusque devant nos étales pour déverser leurs ordures ».
Même son de cloche chez Oumy Gueye qui estime qu’il faut rééduquer les gens sur le problème de l’insalubrité. Elle, aussi habitant de Grand Médine, note que « certaines personnes ne respectent pas les vendeurs de rue. Elles donnent plus de considération aux commerçants qui sont dans leur cantines et ce n’est pas juste » laisse entendre Oumy Gueye. Et d’ajouter « je me suis installée ici du fait qu’on est obligé de travailler pour nourrir notre famille. Je n’ai pas le choix ».