Une vive tension a été notée hier à l’Université Gaston Berger où des échauffourées ont été notées entre étudiants et forces de l’ordre. Le bilan est lourd. Plusieurs portes ont été défoncées dans divers villages. Des étudiants ont été tabassés et plusieurs blessés ont été dénombrés. Des vitres sont cassées dans le village F. Des ordinateurs portables auraient été emportés dans le village C. Les filles se sont séquestrées dans la chambre 24 G5 F. Les étudiants indexent le Recteur Mary Teuw Niane. D’ailleurs, ils réclament son départ dans les meilleurs délais.
Il faisait chaud hier à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Cette journée noire sera gravée dans les mémoires. De violents affrontements ont été notés entre étudiants et forces de l’ordre.
Les forces de l’ordre assiègent le campus social
Après l’Assemblée générale, les étudiants ont quitté le campus social pour le campus pédagogique pour, disent-ils, organiser une marche pacifique. Mais c’était sans compter avec la détermination des forces de l’ordre présentes sur les lieux. Il y a eu un premier affrontement « remporté » par les étudiants. Les forces de l’ordre ont alors appelé des renforts. « Les étudiants ont replié, mais les forces de l’ordre étaient derrière nous. Elles sont entrées dans les villages L et H et ont tabassé une dizaine d’étudiants dont quelqu’un au niveau du crâne. C’est déplorable », peste Cheikh Mbacké Guissé, président de la coordination des étudiants. Cette thèse a été corroborée par la déléguée adjointe du G5 du village F. « Nous sommes terrifiés. Ce que nous avons vu aujourd’hui nous déshonore. Nous ne pouvons même pas nous déplacer. Partout, il y a des grenades lacrymogènes qui sont lancées. La seule alternative pour les étudiants, ce sont les jets de pierres contre les forces de l’ordre qui nous ont poursuivis jusqu’au niveau du campus social », a indiqué la déléguée adjointe du village F. En pleurs, elle décrit la situation. « Les forces de l’ordre sont venues dans les villages en violant les franchises universitaires. Elles ont défoncé des portes, saccagé des chambres et tabassé les étudiants à mort », crie-t-elle de rage. Poursuivant son récit, elle révèle qu’un étudiant qui faisait sa prière de takussan a été surpris. « Il était en train de prier lorsque trois agents des forces de l’ordre sont venus le tirer par la tête et par les oreilles. Ils l’ont battu de toutes leurs forces. C’est méchant », a-t-elle encore dit.
« Nous étions dans l’obligation de nous enfermer dans une chambre »
Dans le village F, plus précisément au G5, les filles ont eu une peur bleue. Ce qui les a poussées à s’enfermer dans une chambre trouvée au troisième étage. « Nous étions dans l’obligation de nous séquestrer. On avait peur. En haut, on les voyait défoncer les portes des villages, C, G, H et M. Ils avaient défoncé les portes, mais ils ne nous ont pas trouvées. Les vitres des deux chambres 7G5F et 14G5F ont été cassées », a-t-elle souligné. Face à cette situation, elles indexent le recteur, Mary Teuw Niane. Dans la même veine, le coordinateur des étudiants, Cheikh Mbacké Guissé enfonce le clou. « Sans autorisation du recteur, les forces de l’ordre n’auraient jamais pénétré dans le campus social. Nous indexons le recteur et demandons son départ. C’est comme si nous ne sommes pas dans un pays de droit. Nous ne sommes plus libres d’être dans notre campus universitaire », a-t-il expliqué. Très remontés, les étudiants déclarent Mary Teuw Niane persona non grata. « Nous demandons son départ. Nous sommes prêts à y laisser notre vie. Nous avons demandé à tous les étudiants de sortir et nous n’allons pas leur donner l’ordre de regagner leurs chambres », a-t-il annoncé. Les étudiants promettent de réagir ce mercredi avec la cérémonie de graduation de l’Ufr/ sciences Juridiques et Politiques, dont le parrain est le médiateur de la République, Serigne Diop.
Gallaye Sène
lasquotidien.info