La consternation, la tristesse et l’incompréhension règnent à la morgue de l’hôpital régional de Ziguinchor (Sud), où ont été déposés les dix corps des exploitants de bois d’œuvre, tués lundi par une bande armée dans la forêt de Diagnon, a constaté le correspondant de l’APS.
Plusieurs membres des familles des victimes venus de Diagnon (3Okm de Ziguinchor) et d’autres localités de la région Sud ont pris d’assaut les lieux.
2stv – tristesse a marque le lever des corps des dix victimes de diagno
Tristesse, consternation et incompréhension se lisent sur les visages. Les familles des victimes, accompagnées par le président de la communauté rurale d’Adéane, Ibrahima Diédhiou, ont été entendues par la gendarmerie.
‘’C’est vraiment une disparition qui m’a beaucoup touché. Quand on a raconté l’état dans lequel ils ont été tués, c’est vraiment pénible’’, déclare Sékou Badji, enseignant au lycée de Tanaff dont le frère fait partie des victimes.
‘’Il vient de se marier, il y a tout juste deux mois. Vous devinez que son épouse est vraiment peinée par cette disparition parce qu’elle vient juste de consommer son mariage. C’est extrêmement difficile pour l’ensemble des autres membres de la famille’’, poursuit-il, ajoutant : ’’C’était notre frère cadet. Il s’est installé à Diagnon il y a tout juste deux ans’’.
Selon lui, la victime était pêcheur à Diouloulou, son village natal dans le département de Bignona.
C’est par la suite, a-t-il expliqué, que ses amis l’ont convaincu de venir s’établir à Diagnon pour l’exploitation du bois d’œuvre.
‘’Je n’ai pas encore vu son corps. Je me demande même si j’aurai le courage de le voir en raison de l’état dans lequel ils ont été tués’’, ajoute-t-il.
Ansoumana Dramé, rescapé de l’attaque, est sous surveillance à l’hôpital régional de Ziguinchor, en raison du traumatisme qu’il a subi, indique-t-on.
‘’Depuis trois ans, les jeunes des villages exploitent le bois dans cette forêt. Mais jamais ils n’ont été confrontés à une pareille situation. Ils n’ont jamais reçu de menaces de la part de quelqu’un’’, confie le président de l’Association des jeunes de Diagnon, Sékouba Mané.
M. Mané, qui était parti récupérer les corps dans la forêt de Bissine (7 km de Diagnon), souligne que les exploitants n’avaient jamais rencontré de bandes armées et travaillaient jusque-tard dans la nuit sans être inquiétés.
‘’Le PCR nous a appelés pour nous dire qu’il est dans le bureau du commandant de la gendarmerie pour discuter des modalités de libération des corps. Jusqu’a présent, on n’a pas encore reçu des informations sur la libération des corps’’, a-t-il expliqué.
Il a indiqué que c’est lundi vers dix heures que les habitant s de Diagnon ont été informés de la mort des jeunes du village par leur patron qui a découvert deux corps sur place.
Une vingtaine de personnes était partie à la recherche du bois d’œuvre, dans la forêt de Bissine. Mais seuls 12 reviendront au village. Les 11 autres seront portés disparus.
Parmi les victimes, cinq sont de Diagnon et jouaient pour l’équipe de football du village. Les autres sont des ressortissants de Bignona, Sédhiou et Ziguinchor, selon une source médicale.
C’est lundi matin que les corps de cinq individus ont été découverts dans la forêt de la localité, selon diverses personnes contactées sur place.
Mais le bilan est ensuite monté vers l’après-midi, avec des sources militaires et médicales faisant état d’une dizaine de morts.