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Mbour Concurrence déloyale des hôteliers : Les artisans de Mbour ne voient pas les touristes

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Les artisans du secteur informel du département de Mbour ne savent plus à quel saint se vouer, car ils ne ressentent pas l’impact du secteur touristique. Au niveau des hôtels de la Petite-côte, des boutiques ouvertes au sein de ces structures et qui se sont spécialisées dans la vente des objets d’art poussent comme des champignons. Ainsi, une concurrence déloyale se mène contre les vendeurs du village artisanal, en emmenant les touristes à s’approvisionner chez eux, plutôt que de se rendre chez les artisans. Boly Guèye, membre du syndicat d’initiative, se plaint : «Ce n’est pas normal, les retombées du tourisme doivent aller aux populations. C’est cette situation qui explique d’ailleurs que pendant ces deux dernières années, le tourisme n’a pas bien marché dans la station balnéaire de Saly.»
Dans le village artisanal de Mbour, cela fait quasiment cinq ans que les professionnels du bois se tournent les pouces, en guettant l’ombre du moindre touriste, confie Bathie Sall sculpteur. «Nous sommes dans un endroit qui porte le nom de village artisanal, mais qui ne l’est pas en réalité. La plupart des cantines est occupée par des artisans devenus par la force des choses des commerçants», explique ce sculpteur. Certains tentent d’expliquer le manque d’animation du village par l’architecture du bâtiment, qui fait plutôt penser à un édifice public, du genre dispensaire, ou bureau de préfecture. Pourtant, un tour à l’intérieur du site suffirait à faire comprendre que la Petite-côte regorge de talents dans l’artisanat.
La municipalité de Mbour, qui a en charge la gestion de ce site, ne passe sur les lieux qu’une fois par mois. Et ceci, pour procéder au recouvrement de la patente. Or, la Chambre des métiers peine à honorer le payement de la location des cantines, estimée à 10 000 francs le mois pour chaque espace. Malgré les multiples doléances posées sur la table de la mairie, des débuts de solution ne sont pas encore trouvés.
A Saly, la situation empire se plaint Boly Guèye. «Les agences de voyage et de tourisme ne travaillent plus. Il y a même des Européens qui achètent des taxis clandos et les donnent à des Sénégalais pour qu’ils travaillent pour eux», se désole le Secrétaire général du syndicat d’initiative. Il reconnaît néanmoins que le ministre du Tourisme a commencé à réagir contre cette concurrence déloyale qui prend de plus en plus d’ampleur.

Correspondant

lequotidien.sn

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