Me Abdoulaye Babou a vite fait d’évacuer la résonance sémantique de son parti (Alal, biens en wolof), toutefois les questions d’argent ont été présentes tout au long de l’émission « Point de vue » de la RTS 1. Le président de la commission des lois de l’Assemblée nationale a joint sa voix au débat suscité par la création de la commission contre l’enrichissement illicite.
Me Babou a d’abord rappelé que sous Abdou Diouf, une commission contre l’enrichissement explicite avait été créée avant de regretter que cet instrument ait été vite enterré. « La commission n’a instruit que deux affaires et on n’en a plus parlé », fait observer le Président de la commission des lois de l’Assemblée nationale sous la 11ème législature. Selon lui, « les dirigeants pour l’essentiel se sont toujours enrichis indûment sur le dos du peuple ». Il se fonde donc sur l’histoire pour douter de l’efficacité de la commission créée il y a peu et dirigée par le magistrat Mandiogou Ndiaye. Me Babou n’a pas manqué de souligner la séquence des audits aux premières heures de l’alternance qui ont été utilisés « comme moyen de chantage ».
Me Abdoulaye Babou a fait par ailleurs quelques observations sur l’accusation que peut brandir la commission, fondée sur le patrimoine ou le train de vie. « Le demandeur (terme selon lui consacré en droit pour désigner celui qui accuse) doit toujours apporter ses preuves », fait-il savoir.
Le Secrétaire général d’Alliance pour l’Alternance (Alal, parti qu’l vient de créer) se demande pourquoi le gouvernement Macky Sall laisse de côté les audits déjà faits pour créer un autre instrument de contrôle. Il s’étonne au demeurant que les magistrats qui le composent n’aient pas été nommés en Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
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