Me El Hadji Diouf tire encore sur la loi instituant la parité : «Ces féministes qui prennent le pays en otage sont financés par des lobbies»

Me El hadji Diouf n’en démord pas. Il tient à sa proposition de loi annulant la parité comme à la prunelle de ses yeux. Malgré les réserves, les chances quasi nulles de voir cette proposition passer, il a réitéré sa ferme volonté de la déposer sur la table du président de l’Assemblée nationale. Sachant qu’il va trouver sur sa route des femmes engagées pour sauvegarder leurs acquis, le leader du Parti des travailleurs et du peuple (Ppt) s’est montré revigoré par leurs critiques acerbes. «La parité n’est qu’une fumisterie. Elle n’est faite que pour les sénatrices, députés, des millions de femmes ne sont pas concernées.
C’est de l’exclusion. Si elles ne font pas de la politique, est-ce qu’elles vont profiter de la parité ? On ne doit pas tomber sous la domination des groupes féministes qui prennent en otage notre pays», ressasse Me Diouf. Très acerbe, il voit justement la main des puissants lobbies derrière cette loi : «Ces femmes n’existent que parce que ces groupes-là existent. Ces groupes qui sont financés par des lobbies que je connais. Les motivations de ces femmes diffèrent des préoccupations des femmes sénégalaises.» Sans aucun doute, ce sera la première proposition de loi de la 12ème Législature qui va faire monter l’adrénaline de l’Hémicycle déjà chauffé par ce débat entretenu dans les coulisses.
Les femmes ont récemment reproché à Me Elhadji Diouf, qui s’agite pour l’abroger, son silence lors du vote de la loi sur la parité. Selon elle, il était surtout préoccupé à l’époque par la sauvegarde de ses privilèges de président de la Commission de l’urbanisme de la Législature sortante. Faux, rétorque Me Diouf. Il rétablit sa vérité avec véhémence : «N’ayant pas d’argument contre ma proposition de loi que je vais déposer incessamment sur le bureau de l’assemblée pour combattre cette fumisterie politique, Mme Mbodj (Aïda) dit que Me El hadj Diouf était là. Mais, seul Mbaye Niang n’avait pas voté la loi, ce qui est faux. Elle a dit que je n’avais pas bronché sur la parité parce que j’étais président de la commission de l’urbanisme. C’est faux ! Le 23 juin j’étais président de la commission de l’urbanisme et j’étais le héros du jour pour avoir fait face à Abdoulaye Wade et à sa loi. J’ai toujours dit non quand il le fallait. C’est pourquoi le 14 octobre 2011 j’étais enlevé de la présidence de la commission de l’urbanisme parce que je n’étais pas avec Wade.» Me El hadji Diouf soutient qu’il préfère la compétence et le mérite à la «juxtaposition mécanique d’hommes et de femmes».