L’avocat à la Cour, Me Khassimou Touré, qui a déclaré dimanche que le Procureur de la République a violé le secteur de l’instruction dans l’affaire d’Aïda Ndiongue, estime que si les conseils de la libérale sont courageux, ils doivent porter plainte contre Serigne Bassirou Guèye.
« Si les avocats de Aïda Ndiongue sont courageux, une occasion en or leur est offerte de porter plainte contre le Procureur de la République en empruntant les voies de recours qui leur sont offertes », a-t-il dit sur RFM (privée). « Le mérite de cette plainte, c’est d’édifier une bonne foi pour toutes, de tracer une jurisprudence pour permettre d’apprécier la portée et les limites du droit à l’information et du secret de l’instruction. Car, il y a une tension permanente entre ces deux, un souci de mener et de gagner la bataille de l’opinion publique ou de l’éclairer et un souci aussi de ne pas piétiner, de ne pas décrédibiliser ce principe sacro saint du secret de l’instruction. Parce qu’il l’a violé », a poursuivi l’avocat.Vendredi dernier, Serigne Bassirou Guèye a organisé un point de presse pour annoncer qu’une valeur estimée à 47 milliards de FCFA appartenant à Aïda Ndiongue ont été trouvés dans une banque de la place. Le Procureur est revenu suir les moindres détails.
Ferloo
Pratiquement, dans tous mes textes, j’ai laissé comprendre que je soupçonne fort que le Sénégal ne soit tombé dans un piège aux conséquences désastreuses, et pour des années encore. Le piège dans lequel est tombé le Sénégal des légionnaires est dû au populisme nauséabond qui suinte de tous les actes qu’ils posent. Et c’est parce qu’ils ont eu le pouvoir comme à la chasse à battue, à la pêche en eau trouble, ils ont voulu maintenir (et ils sont absolument obligés de le faire) la battue qui excite la haine pour pouvoir justifier les mensonges qui les ont élus. A défaut de pouvoir justifier, maintenir la pression médiatique, par des offres de titres périodiques, chaque titre relançant le débat qui occupe et qui fait oublier le retour de Bolloré et l’échec sur toutes les promesses (inutile de faire un listing). Mais cette difficulté à faire aboutir les mensonges sur du concret permet quand même au citoyen, quelque partisan qu’il soit, de comprendre que les reproches et accusations ne visent que certaines personnes et elles seules. On peut facilement trouver de l’identique à tout point de vue dans l’autre camp, mais ce n’est pas eux qu’on vise. Alors, le grand piège qui est ainsi ouvert est que ceux qui sont actuellement au pouvoir et qui sélectionnent ceux qu’ils veulent accuser, les jettent à la vindicte populaire par conférences de presse, racontent ce qu’ils veulent dans les médias, assurés qu’ils sont d’être relayés, ces gens, donc, qui ont le pouvoir, aujourd’hui, savent ce qui les attend si jamais ils perdent le pouvoir. Cette vérité, je pense, est trop flagrante pour être contestatée. Puisqu’ils savent cela, deux options s’offrent à eux:
– Détruire irrémédiablement, broyer, anéantir ceux qui sont susceptibles de leur reprendre le pouvoir, pour s’assurer un pouvoir à vie.
– S’accrocher au pouvoir à n’importe quel prix. Aucun prix n’est à exclure.
Dans les deux cas, on s’éloigne de ce qui était chanté comme démocratie.
Le piège est ouvert au Sénégal. Ne pas le voir, ne rien redouter, c’est faire trop preuve d’insouciance. Le piège est ouvert parce que des fils du Sénégal, pour des buts politiques, ont trouvé nécessaire d’exciter la haine de sénégalais envers d’autres sénégalais, seulement pour gagner des élections. La machine s’est emballée, et même s’ils le veulent, ils ne peuvent plus l’arrêter.
Je rappelle qu’en 1938, le journaliste américain de la CBS tenta une expérience, ou une bourde (c’est selon), devenue célèbre sous le nom de canular d’Orson Welles. Il diffusa à une heure de grande écoute le mensonge selon lequel une armée de martiens est entrain d’envahir l’Amérique. La panique qui suivit entraîna suicides et accidents. Welles fut arrêté et jugé. Il paya une amende pour s’en tirer. La morale de cela est qu’aucun de ceux qui ont fait des accidents dans leur affolement n’est un con ou un idiot. Mais il a subit les effets d’un média.
Et il se trouve qu’au Sénégal actuel, des politiciens, rien que pour gagner des élections, ont multiplié par 10 000 le canular d’Orson Welles. Le piège est grandement ouvert au Sénégal.