Me Massokhna Kane assène ses vérités. L’ancien responsable du Parti démocratique sénégalais (Pds) qui avait contesté la dernière candidature de Wade, revient à la charge. Pour lui, ses ex-frères ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Cela, à cause de leurs «richesses subites, immenses et inexpliquées». Le président de Sos Consommateurs, est aussi d’avis que l’électricité constitue le pire malheur des Sénégalais.
Quelle appréciation faites-vous de la convocation de vos ex-camarades du Pds ?
C’est la prédiction de Serigne Mbacké Ndiaye qui est en train de se réaliser. Il les avait mis en garde en leur disant, si nous perdons le pouvoir nous irons tous en prison. En tout état de cause, ils ont géré pendant 12 ans. Et, il y a eu énormément de richesses subites inexpliquées et immenses pour des gens qui n’avaient absolument rien. Je peux en témoigner. A part une seule personne qui avait des revenus normaux, je veux nommer Pape Diop, y en a pas un qui avait des richesses. Quoi qu’ils puissent dire, ils étaient dans la dèche la plus noire. Ils se sont trouvés immensément riches. C’est normal qu’ils répondent de leur gestion. C’est la moindre des choses. Ils ont l’obligation de s’expliquer parce qu’ils ont géré des deniers publics.
Ils accusent le pouvoir de faire des convocations sélectives…
Ça c’est des réactions. Les populations ne peuvent pas les suivre dans cette voie. Ils sont devenus immensément riches, il faudrait qu’ils s’expliquent sur leurs richesses que leurs revenus normaux ne peuvent pas permettre. Les enquêteurs ne vont pas mettre sur eux des choses qui ne sont pas vraies. Qu’ils essaient de dire que c’est Macky Sall qui s’acharne sur eux ou bien qu’ils essaient de manifester, cela ne va pas divertir les gens.
Pensez-vous que la Cour de répression et de l’enrichissement illicite est compétente pour les juger ?
Mais bien entendu. Ils disent que l’on a renversé la charge de la preuve. Et qu’on leur demande de venir s’expliquer sur la licicité de leur fortune. Je dois dire que c’est tout à fait normal. C’est un moyen de lutter contre le blanchiment de l’argent sale.
Le Pds, par la voie de son coordonnateur, compte aller aux primaires. Qu’est ce que cela vous inspire ?
Je pense que c’est très minable de sa part de parler maintenant de primaires. J’ai parlé de primaires au Pds depuis l’année dernière, alors que Wade était là. J’avais contesté sa candidature et j’avais demandé au parti de chercher un candidat en organisant des primaires. Personne n’avait osé me suivre. Ils avaient tous peur de Wade. Ils étaient persuadés qu’il allait gagner. J’avais dit que le jour où Wade partira, le Pds va éclater et chacun partira avec sa part. C’est ce que nous sommes en train d’assister avec les départs, d’Idrissa Seck, d’Aminata Tall et moi-même.
Aujourd’hui, on parle de plus en plus de la vie chère. En tant que président d’une association de consommateurs, quelle lecture faites-vous de la situation des prix?
Les Sénégalais ont raison de parler de la vie chère. Les denrées de première nécessité coûtent chères. Le président de la République avait promis la réduction de ces prix. Je rappelle que les denrées de première nécessité sont : l’huile, le sucre, le riz, le lait, la farine, les soins médicaux, le loyer, l’électricité, etc. Macky Sall avait fait des promesses dans ce sens. Et, je pense qu’il y a des efforts qui sont en cours. Cela n’a pas encore donné les résultats escomptés, mais il y a des efforts. Mais, c’est fondamental que le nouveau régime réussisse à faire baisser les prix. Une denrée comme l’électricité coûte trop chère et les autorités pensent à son augmentation. Ce que les Sénégalais ne vont pas accepter. Franchement, c’est un grand chantier, une promesse électorale de réduire les prix. Et je dois dire que les Sénégalais ne peuvent plus beaucoup patienter. Il faudrait une politique hardie pour réussir à faire baisser ces prix.
Est-ce que vous pensez réellement que le Président pourrait tenir sa promesse de baisse des prix ?
Je pense qu’il a déjà la volonté de le faire. Maintenant, il faudrait qu’il se donne les moyens. C’est d’abord de définir une politique dans ce sens. Ensuite, les confier à des hommes compétents. Nous avons toutes les compétences qu’il faut pour construire ce pays. Alors, il faudrait recruter ces compétences, les mettre dans de bonnes conditions et les juger aux résultats. Tout le monde, y compris le Président, sera jugé aux résultats. Même les électeurs se détermineront à travers les résultats que le Président va présenter.
Selon vous, quel est le secteur de la vie qui n’a pas connu de grand changement en matière de prix ?
La première calamité nationale, c’est l’électricité. C’est un drame. Il est le problème numéro un des Sénégalais à tous les niveaux. Que ça soit les personnes physiques, morales, les familles, les hôpitaux, partout, le seul problème, c’est l’électricité. Malheureusement, cela fait dix ans que les gens essaient de changer, mais ça ne marche pas. Et, avec la situation actuelle, la Senelec ne marchera pas. C’est l’existence de cette société qu’il faut remettre en cause. Le Gouvernement sortant avait commandité des études pour l’amélioration de la Senelec. Les résultats de ces études sont disponibles. Mon avis est qu’il faudrait éclater cette société. Tant que la Senelec existe comme elle est actuellement, cette société ne marchera jamais.
Eclater la Senelec, comment ?
C’est comme on a fait avec l’eau. C’est une belle expérience. Il faut une société de patrimoine qui va faire des emprunts sur le plan international et qui va construire des centrales (charbon, hydraulique, électrique…). Ensuite, une société qui va faire la production et le transport. Et une société qui va faire la commercialisation. Cette dernière va payer à la société de patrimoine. C’est, exactement, ce que l’on fait dans le domaine de l’eau. Mais en tout cas avec l’électricité, c’est le seul schéma qui me semble être le bon. D’ailleurs, sur les études que l’Etat avait commanditées, ce dernier suggérait une restructuration en éclatant la Senelec. Mais jusqu’à présent, il n’y a aucune réalisation. Mais ce qui est sûr, tant que la Senelec est là on aura dépensé des milliards qui ne vont servir à rien. L’exemple du plan Takkal est là. Il a bouffé 200 à 400 milliards sans résultat. Source : La Tribune
Si notre frère Massokhna en sait plus que nous, et qu’il connaisse d’anciens dignitaires qui seraient riches comme crésus, en bon citoyens, rien ne l’emêche d’écrire à monsieur le Procureur de la République pour révéler, dans le strict secret de son bureau , out, tout ce qu’il sait !