Le bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Mbaye Guèye a fait un diagnostique sans complaisance de l’environnement judiciaire au Sénégal. Sur les antennes de la RFM, ce dimanche, le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Mbaye Guèye, a dénoncé, entre autres sujets : les pouvoirs exorbitants du Procureur de la République, les conditions de détentions inhumaines, les mandats de dépôt, la question de liberté …
« Aujourd’hui, l’encombrement des prisons est causé par les mandats de dépôt excessifs. Systématiquement, tous ceux qui sont déférés par les commissariats et les brigades sont placés sous mandat de dépôt. C’est par là qu’il faut démarrer l’indépendance de la justice. Je trouve que le Procureur de la République a trop de pouvoirs au Sénégal », fait-il constater, avant d’ajouter : «La réunion de parquet se tient presque chaque jour. C’est elle qui décide des mandats de dépôt et de la date du jugement ».
C’est ainsi qu’il prône la création d’un juge des libertés. Et le bâtonnier Me Mbaye Guèye de rappeler les dispositions de la loi dans ce sens : « le texte dit : personne ne peut être placé sous mandat de dépôt s’il n’est pas entendu ou si son avocat n’est pas entendu. C’est normal, avant d’envoyer quelqu’un en prison, de l’écouter. On n’écoute personne. C’est une réunion appelée réunion du Parquet qui se tient au niveau de leur service. Durant ces réunions, le sort des gens est scellé et décidé. Cette tâche doit être laissée à un juge des libertés. C’est ça qui existe dans les démocraties avancées ».
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Au Sénégal, même le planton a trop de pouvoirs. Et cela a commencé au sommet de l’état avec le président de la république qui concentre trop de pouvoirs.