XALIMA NEWS – Maître Mbaye Sène, un des avocats commis d’office mardi pour défendre Hissein Habré, affirme que lui et ses confrères ne sont pas dans une logique de ’’défense défense au rabais’’ et comptent s’acquitter de leur mission du mieux possible.
« Rassurez-vous bien, nous n’entendons pas faire une défense au rabais et bien qu’étant commis, nous restons des avocats et nous assumons la mission dont on nous chargée qui nous a été chargé’’ a-t-il dit après la suspension du procès.
Le procès de l’ancien président tchadien Hissein Habré, ouvert lundi à Dakar, devant des Chambres africaines extraordinaires (CAE), a été suspendu jusqu’au 7 septembre, sur décision du président de la juridiction, le Burkinabé Gberdao Gustave Kam.
Cette décision vise à permettre aux trois avocats commis d’office – Mes Mbaye Sène, Mounirou Balane et Abdou Nging – de prendre connaissance du dossier. Hissein Habré est poursuivi pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture.
« Nous avons accepté la désignation, nous ne pouvions pas faire autrement de toute façon. Aujourd’hui nous allons commencer le travail, immédiatement, nous prendrons toutes les dispositions pour assurer la défense des intérêts de Habré », a annoncé Me Sène.
Se disant conscient de l’importance de cette affaire, Me Mbaye Sène a reconnu que leur « tâche ne sera pas facile » pour lui et ses confrères.
« Voila un dossier qui a fait l’objet d’une instruction pendant 19 mois, une pile de dossiers d’au moins 16 gigas, nous avons besoin d’au moins l’équivalent de ce temps accordé par la Cour, même si ce sera difficile », a-t-il poursuivi.
Il a rappelé que dans le cadre de cette juridiction spéciale internationale, « lorsque l’accusé comparaissant en assises n’a pas d’avocat, la loi fait obligation à la Chambre africaine de commettre des avocats choisis sur une liste proposée par le Bâtonnier de l’ordre des avocats qui ont obligation de défendre l’accusé ».
L’ancien président tchadien, en dépit de son refus de comparaître devant les CAE, avait été conduit tôt ce matin dans la salle d’audience du Palais de Justice de Dakar, entouré d’éléments pénitentiaires d’intervention.
Lundi, au premier jour de son procès, il a fait montre d’une grande détermination à ne pas comparaître, poussant les juges des Chambres africaines extraordinaires (CAE) à ordonner qu’il soit conduit de force à l’audience de la chambre d’assises, à 9 heures.
A son arrivée, il avait crié sa colère, se disant victime d’une « parodie de justice ».
APS