La sortie d’Aïssata Tall Sall sur la question de la candidature à la prochaine présidentielle laisse de marbre le Parti socialiste. Joint par EnQuête, le porte-parole adjoint des verts déclare que son parti se focalise plus sur les législatives prévues en 2017 que sur la présidentielle de 2019.
Le Parti socialiste accorde peu d’intérêt à la sortie avant-hier de son ex-porte-parole. Depuis la France où elle séjourne, Me Aïssata Tall Sall a remis au goût du jour la lancinante question de la candidature du Ps à la prochaine élection présidentielle. Selon elle, le parti aura bel et bien un candidat issu de ses rangs en 2019. Maintenant toujours le flou sur sa probable candidature, l’avocate souligne tout de même qu’au moment venu, elle prendra sa décision qu’elle assumera.
Cette déclaration, aux yeux de ses camarades socialistes, n’a aucun crédit. Selon Me Moussa Bocar Thiam, elle n’engage en rien le Ps qui se focalise plus sur les préparatifs des législatives de 2017 que sur la présidentielle de 2019. « Les propos de Aïssata Tall Sall sont purement personnels et l’engagent individuellement », a déclaré au bout du fil le porte-parole adjoint du Ps pour qui le débat sur la candidature à la prochaine présidentielle n’est pas encore posé.
Selon le maire de Ouroussogui, il est temps de revoir l’appartenance d’Aïssata Tall Sall aux instances du Parti socialiste. A l’en croire, depuis deux ans, le maire de Podor ne prend part à aucune activité de leur formation politique. « Je fais partie de ceux qui demandent au parti de prendre ses responsabilités par rapport à cette position. Il faut qu’on sache qui est membre du parti et qui ne l’est pas. D’autant plus qu’elle parle trop souvent au nom du Ps, il est grand temps de siffler la fin de la récréation », a-t-il soutenu. Toutefois, Me Thiam précise que « tant qu’Aïssata Tall Sall n’a pas démissionné ou n’est pas exclue du parti, elle est toujours considérée comme membre du Ps ».
Tout en recadrant les propos de son camarade de parti, le porte-parole adjoint du Ps rappelle la position de son Secrétaire général sur cette question. « Ousmane Tanor Dieng part du constat qu’au Sénégal, aucune formation politique ne peut à elle seule remporter des élections législatives. Chaque parti est obligé de participer aux élections dans le cadre d’une coalition soit de l’opposition soit de la majorité présidentielle. Étant donné que nous sommes dans la coalition Benno Bokk Yakaar, le Ps devra nécessairement participer aux élections avec cette coalition », souligne-t-il. Non sans préciser que « cette question sera débattue dans les instances du Secrétariat exécutif, du Bureau politique et éventuellement au niveau du Comité central ».
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