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Mécontents de leur nouveau statut : Les flics verbalisent leur hiérarchie – Ils menacent de porter plainte contre l’Etat

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La frustration gagne les rangs des policiers qui, avec l’application de la loi n° 2009-8 du 9 mars 2009, depuis le 1er janvier dernier, s’estiment lésés par les nouvelles mesures sanctionnant leur plan de carrière. Dans un rapport dont Le Quotidien a obtenu copie, ils annoncent même, sous le couvert de leurs collègues à la retraite, une plainte contre l’Etat. Les policiers ne sont pas contents de leur nouveau statut qui est entré en vigueur, le 1er janvier dernier. L’application de la loi n° 2009-8 du 9 mars 2009 vient en effet, chambouler leur fonctionnement et leur plan de carrière professionnel. Ainsi, certains ont vu leur situation graduelle décroître, faisant d’eux de simples agents, malgré leur ancienneté dans la corporation. C’est le cas notamment des brigadiers-chefs de 4e échelon, un grade pourtant acquis, après 26 ans de service. Un rapport de la Police dont Le Quotidien a obtenu copie relève que ces agents «se retrouvent dans le nouveau statut, au grade de brigadier des agents de Police 2e échelon avec la certitude d’aller en retraite sans atteindre le grade le plus élevé dans leur corps actuel, malgré leur ancienneté».

Mais ces chefs de 4e échelon ne sont pas les seuls à devoir régresser, du point de vue de leur grade. Le rapport indique que «ces cas de frustration sont (également) enregistrés dans le corps des inspecteurs qui deviennent adjudants de Police». Pis, en plus de porter cette nouvelle appellation, ces désormais adjudants de Police verront la configuration de leurs épaulettes changée, en allant de fait, au rabais. D’où leur courroux à l’égard de certains de leurs collègues qui ont planché sur ce statut, sans prendre en compte leur plan de carrière. D’ailleurs le rapport relève que ces policiers dépossédés contestent vigoureusement «les capacités managériales» de ceux qui ont mal négocié, en leur faveur. C’est-à-dire les commissaires de Police que les agents subalternes accusent de s’être «réservé la part belle des négociations».
Aussi, avec l’application des arrêtés n° 7367 et 7369 du 17 août 2010 portant respectivement reclassement, d’une part des inspecteurs et sous-officiers de paix et, d’autre part, des gardiens dans leur nouveau corps, les anciens brigadiers-chefs et inspecteurs de Police principaux et divisionnaires estiment qu’«ils ont été dégradés, bien que leurs indices correspondant aux nouveaux grades soient relativement plus élevés que les précédents». Ils fondent leur conviction sur le fait que «la dégradation ne peut procéder que d’une sanction disciplinaire et non d’un changement de corps, par l’effet d’un nouveau statut».

LE MINISTÈRE DE L’INTERIEUR REUNIT L’ETAT-MAJOR
Outre ces frustrations, le document, estampillé confidentiel, mentionne que «la substitution au tableau d’attribution de l’indemnité pour charge de Police fixée à 50% du traitement indiciaire de base a été une pilule amère après des espoirs entretenus par le personnel suite au discours à la Nation, du chef de l’Etat, le 31 décembre 2009, qui augurait des lendemains meilleurs pour rétablir les policiers dans leurs droits».

Aujourd’hui, même s’ils bénéficient des indemnités de logement, les policiers se disent néanmoins déçus d’avoir attendu pendant 4 longues années, alors que leurs collègues de la Gendarmerie jouissent de ces acquis depuis 2006. Toutes choses qui font que «le sentiment d’insatisfaction (est) quasi général», au point de perturber à petites doses, le fonctionnement normal de la Police et d’inquiéter sérieusement la hiérarchie.

Ainsi, conscients des dysfonctionnements qui pourront éventuellement s’en suivre, l’état-major a tenu trois réunions au niveau du ministère de l’Intérieur, pour trouver des solutions à la crise, qui guette la Police. Mieux, de hauts responsables de la corporation ont été dépêchés dans les commissariats de Police aux fins d’étouffer les mouvements d’humeur. Ils ont, en effet, promis aux policiers frustrés de plaider pour la révision des textes, parce qu’il y aurait eu des erreurs dans le libellé. Des propos qui semblent entrer dans les oreilles de sourds, puisque ces policiers «dépouillés» entendent, sous le couvert de leurs collègues à la retraite, déposer une plainte contre l’Etat, pour rentrer dans leurs droits.
lequotidien.sn

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