Le Premier ministre, qui rendait une visite aux pèlerins sénégalais, donne rendez-vous au Sénégal pour le bilan du Hajj à la fin du pèlerinage. Mais d’emblée, Souleymane Ndéné Ndiaye a dit à ses compatriotes, qui ont souffert pendant 72 heures, que le Hajj n’est pas une promenade de santé et que la difficulté fait même l’essence du pèlerinage. La rencontre, qui a pris les allures d’un meeting politique, était l’occasion pour lui de solliciter des prières pour la réélection de Wade en 2012.
(Envoyé spécial) – Le Premier ministre a rendu visite aux pèlerins sénégalais le lendemain d’Arafat coïncidant avec la fête du sacrifice aux lieux saints de l’islam. Arrivé vers 21 h locale, Souleymane Ndéné Ndiaye a été dans l’espace de la mosquée qui sert de lieu de prières à nos compatriotes à Mina. L’endroit a été aménagé, juste après la prière du soir, pour accueillir le directeur de campagne de Wade et sa délégation, composée des ministres Aminata Lô Dieng, Sokhna Dieng Mbacké, Fatou Taya Ndiaye et Amadou Bâ.
La visite, qui a vite pris les allures d’une campagne déguisée, s’est transformée en meeting politique où les éloges et louanges envers le président Wade, son Premier ministre et son ministre des Affaires étrangères ont dominé les allocations des différents orateurs. Les questions essentielles liées aux difficultés rencontrées à Mina et Arafat n’ont pas été trop abordées ; sauf lors de l’intervention du commissaire au pèlerinage qui accuse les responsables du transport saoudien d’être à l’origine de l’échec du nouveau plan de circulation qu’ils tentaient d’expérimenter cette année. ‘Nous reconnaissons que le transport a connu des imperfections qui ne sont pas de notre ressort’, dira Mansour Diop qui ajoutera : ‘Comme c’est une première, peut-être que l’année prochaine, ils vont corriger’.
Pourtant, depuis l’étape de Médine, le commissaire au pèlerinage n’a cessé de magnifier le nouveau système de transport qu’il décrivait comme ‘un circuit fermé moderne à sens unique avec rotation des bus qui ramassent les pèlerins par groupe de 50’. Au finish, les pèlerins ont même passé trois fois plus de temps que les années précédentes. Devant quitter Arafat au coucher du soleil, les derniers pèlerins sénégalais sont arrivés à Mousdalifa au petit matin. Plus grave, les restauratrices n’ont pas été trouvées sur les lieux ; ce qui fait que plusieurs pèlerins n’ont pas déjeuné convenablement le jour de la station d’Arafat. Et après le ramassage des pierres, au moins quatre pèlerins sénégalais sur cinq ont battu le macadam jusqu’au Jamaratoul Aqabah pour la première lapidation.
Devant le Premier ministre, Mansour Diop a tenté d’expliquer tous ces manquements par une rigueur appliquée aux commerçantes sénégalaises qui abusaient souvent de l’indulgence des autorités saoudiennes. Il a ensuite annoncé l’arrivée de macaron pouvant aider à l’identification des bus par la police saoudienne.
Prenant la parole à la fin de la cérémonie, le Premier ministre, qui reconnaît les manquements qu’il justifie par la forte affluence et l’imperfection de l’œuvre humaine, promet, une fois le Hajj terminé, de réunir les acteurs à Dakar pour évaluer et corriger. Toutefois, il a salué les efforts consentis par les autorités sénégalaises et le travail du commissariat qui ont abouti à moins de difficultés comme l’année dernière. ’Le Hajj n’est pas une promenade de santé, le pèlerin doit sentir qu’il est venu pour se recueillir et affronter la difficulté’, dira Souleymane Ndéné Ndiaye, avant de battre campagne pour la réélection de Wade en 2012. ‘Je demande à tous les Hajj de prier pour le pays et de prier surtout pour la réélection du président Wade en 2012’, conclut le Premier ministre qui offrira ensuite un déjeuner gratuit à tous les pèlerins du Sénégal.
Pour rappel, les Sénégalais ont bouclé le Hajj, ce jeudi, dans la tristesse avec la disparition à Arafat d’une Sénégalaise du nom de Marème Soda Guène de Rufisque. Ce qui porte à deux le nombre de décès enregistrés chez nos pèlerins après celui d’Alioune Mbaye en fin de semaine dernière.
walf.sn
El Modou Guèye
