Cultivateur depuis sa tendre enfance, Mamadou Camara a aujourd’hui vu ses revenus connaître une amélioration substantielle grâce à son nouveau gagne-pain, la recharge des batteries des téléphones portables, dans la zone de Médina Yoro Foula, où de nombreux villages sont encore sans électricité.
‘’Depuis mon enfance, je n’ai connu que la terre. Je cultivais pour faire vivre ma famille et pendant la saison sèche, je faisais du commerce. Nous ne sommes pas loin de la Gambie et j’y allais chaque semaine pour chercher de la petite marchandise à revendre. Et ensuite dès l’hivernage, je reprenais mon activité’’, explique cet homme originaire de Hamdallaye Alpha (département de Médina Yoro Foula).
Aujourd’hui, avec l’accroissement du nombre d’utilisateurs de téléphones portables, le cultivateur vient de trouver un nouveau.
‘’(…) aujourd’hui, j’ai trouvé un autre métier : celui qui consiste à recharger des portables des populations de la zone. Et je suis fier, car je remercie le tout-puissant et je gagne ma vie. C’est un plus pour moi. Maintenant, je peux allier les deux, c’est-à-dire l’agriculture et la recharge des portables’’, confie-t-il le visage radieux.
C’est pour les besoins de ce nouveau job que l’homme a acquis électrogène avec lequel il fait le tour des marchés hebdomadaires de la zone.
Lorsque nous le rencontrions au marché hebdomadaire de Médina Yoro Foula qui se tient chaque dimanche, l’homme veillait sur une trentaine de portables posés sur une table, tout en discutant avec des clients venus récupérer leurs appareils.
De temps à autre, il jetait un regard lointain vers les étales de marchandises qui jonchent les rues du marché.
‘’Je viens à chaque louma de Médina Yoro Foula pour recharger les portables des clients. Parmi eux, certains viennent même de la Gambie. Y en a qui viennent uniquement pour recharger leurs portables’’, explique-t-il.
Selon lui, certains n’attendent pas le jour du marché hebdomadaire, préférant s’y prendre tôt en envoyant leurs portables à Hamdalaye Alpha.
‘’Il y a certains qui envoient leurs portables jusqu’à mon village. Et le jour du marché, ils viennent les récupérer. Sur chaque portable, je mets une étiquettes qui porte le nom du propriétaire et la marque de son portable pour éviter des erreurs et également les personnes qui auraient une mauvaise volonté’’.
L’agriculteur explique que pour chaque recharge, le client paye 200 francs Cfa ou 100 dalassis. Un prix qui est cependant loin de décourager les villageois.
‘’Comme vous le voyez, il y en a beaucoup ici sur ma table. Actuellement, j’ai 32 portables qui sont en charge’’, se réjouit-il.
Mais malgré l’argent qu’il dépense pour acheter du carburant pour faire fonctionner son groupe électrogène et des prises pour le branchement des dizaines de portables qu’il reçoit, Mamadou Camara dit bien s’en sortir.
Bien plus, il lui arrive même de venir en aide à certaines personnes en rechargeant gratuitement leurs téléphones.
Grâce à cette activité, il est aujourd’hui devenu un homme très célèbre dans la zone.