Alors que la Russie menace de manière à peine voilée d’utiliser ses armes nucléaires dans la guerre en Ukraine, le président américain Joe Biden a estimé, jeudi 6 octobre, qu’il « ne plaisantait pas » et rappelé que le monde n’avait « pas été confronté à la possibilité d’une apocalypse depuis Kennedy et la crise des missiles cubains ».
Vladimir Poutine ne plaisante pas, a affirmé Joe Biden, lorsqu’il parle « d’une possible utilisation d’armes nucléaires tactiques ou d’armes biologiques ou chimiques », parce que son armée « est très peu performante ». Et le président américain d’évoquer « un risque d’utilisation de l’arme nucléaire pour la première fois depuis la crise des missiles cubains, si les choses continuent de suivre la voie qu’elles empruntent actuellement ».
Quelques heures plus tard, la porte-parole de la Maison Blanche a fait un pas de côté : « Nous n’avons pas de raison d’ajuster notre propre posture nucléaire stratégique, pas plus que nous n’avons d’indications que la Russie se prépare à utiliser de manière imminente des armes nucléaires. » Interrogée pour savoir si ce ton plus alarmiste était lié à de nouveaux renseignements obtenus par les Etats-Unis, la porte-parole a répondu « non », lors d’une brève session de questions-réponses à bord de l’avion emmenant Joe Biden pour un déplacement au nord-ouest de Washington.
« Quelle est la porte de sortie pour Poutine »
Le New York Times souligne que, depuis soixante ans, les présidents américains ne parlent qu’extrêmement rarement et sur un ton aussi sombre d’une possible utilisation d’armes nucléaires. Joe Biden l’a fait lors d’une collecte de fonds pour les candidats démocrates au Sénat. Lors de ce type d’événements, souligne l’agence Associated Press, le chef de l’État a tendance à être moins sur ses gardes, plus direct.
Fin septembre, son conseiller à la sécurité avait déjà souligné que toute utilisation de l’arme nucléaire aurait des conséquences catastrophiques pour la Russie. « Nous essayons de comprendre quelle est la porte de sortie pour Poutine », a expliqué jeudi le président américain. « Comment peut-il s’en sortir, se positionner de façon à ne pas perdre la face ou une portion significative de son pouvoir en Russie ? »