Mercatoland…

– La politique nous a amusés aussi ces derniers temps avec la saison ouverte du mercato des seconds couteaux politiques. On apprend que Maître Nafissatou Diop a quitté Idrissa Seck, parce que ce dernier n’avait jamais mis les pieds chez elle. Quel ingrat ! Le hic, c’est qu’elle s’en rend compte seulement au bout d’un peu plus de dix ans, la pauvre. Souffrir autant de ce manque de considération et découvrir tout d’un coup de l’ « admiration » pour Macky Sall ! On en rirait presque.

De qui se moque-t-on au juste ? Thierno Bocoum, le député de Rewmi a démenti la notaire affirmant qu’Idrissa seck séjournait chez Me Nafissatou Diop à Kaolack à chaque fois que l’occasion lui était donnée ? Celui-ci de se dire que cette dame ne pèse rien dans le fond. Une manière de dire que ce n’est pas en réalité une grosse perte.

Une question qui peut toutefois être posée, est de savoir qui on veut amuser avec ces feuilletons d’été insipides du fait d’un manque d’actualités criard ? C’est la sinistrose dans ce pays ! Alors un rien nous amuse et nous fait sortir des émotions comme on les aime et comme on adore les commenter. Mais la démission de Maître Nafissatou Diop, ça tient combien de jours dans nos quotidiens ? On est en plein navétanes de la politique.

C’est en tout cas vachement clair que ce spectacle qui s’est produit, n’est pas du débauchage, mais de la transhumance planifiée. Quelqu’un chercherait-il à dépouiller le maire de Thies de son entourage proche ? A l’atteindre ?

L’on a en tout cas entendu le Président Sall, le grand pote d’Idrissa Seck, se défendre dans les médias, de n’avoir débauché personne. Et imperturbable, il a fait une mise au point : « Je n’ai débauché personne (…) On a discuté et elle m’a indiqué qu’elle voulait travailler avec moi. Ce que moi-même je souhaitais aussi. Nos voeux se sont croisés et elle a accepté de venir travailler à mes côtés (…) On a besoin de compétences dans tous les domaines. J’ai déjà fait un appel. Que tous ceux qui veulent venir travailler avec moi le fassent dans l’intérêt du pays’’.

Sacré politique ce Macky, on ne s’est même rendus compte qu’il creusait ses sillons en douce. Comme il a du reste surpris son monde en remportant l’élection présidentielle sous le nez et la barbe de tous les opposants de l’époque qui avaient choisi de faire campagne à la place de l’indépendance et de l’Obélisque. Un fait qui rappelle à quelques égards l’époque Wade où la transhumance fonctionnait à plein régime et qui ne correspond pas du tout à ce qu’on attend en termes de rupture.

Ce qu’on espère sans doute, au-delà des personnes d’Idrissa Seck et de Macky qui ne sont pas les plus importantes, ce sont des institutions fortes, une démocratie qui fonctionne à plein régime avec des partis politiques qui concourent au suffrage et des militants fidèles à leur partis et qui croient à des idéaux. La rupture est à ce prix.

Un autre mercato, c’est celui qui s’opère pendant le Ramadan, a vu se dérouler un nombre incalculable de « Conférences religieuses  ». C’est un genre pas si nouveau que ça mais il prend ces dernières années des allures assez singulières et déformantes d’une réalité sénégalaise. Il y a les « sénégalais version Ramadan » et les « sénégalais version jouisseurs ». Disons hors Ramadan.

Il ne se passe pas en effet de semaine sans qu’un groupement féminin n’organise sa soirée religieuse, sa conférence de Ramadan. C’est très bien et bien pensé et même encourageant. Le « Hic », c’est ce que ces dames nous donnent à voir lors de ces soirées.

D’abord la débauche d’argent qui circule, mais aussi, ce défilé de mode et d’exposition de parures en or qui se fait voir dans des lieux que la sobriété devrait plutôt entourer. Les sommes dépensées lors de conférences religieuses par ces groupements ne peuvent-elles pas servir à d’autres choses et d’autres gens, plus nécessiteux ? Le faste qui préside à ces conférences, n’est-il pas gênant, lorsqu’on est en mois de carême ?

D’autant que ces groupements sont souvent l’occasion de mettre en place des groupements plus politiques. Mais c’est bientôt la Korité et le Ramadan tire à sa fin, mais le compte n’y est pas, la fête ne prend pas, le marasme a l’air de s’installer sur notre pays, malgré ces cérémonies qui donnent à penser que la religion nous comble. Ces femmes sont bien habillées, richement vêtues, mais elles semblent tristes de faire la fête au Bon Dieu, comme si elles n’étaient qu’en représentation, voire en défilé de mode. Nous ne parlons même pas du business des prédicateurs qui leur facturent ces conférences religieuse sur le mode prohibitif, alors que bon, cela aurait dû être gratuit non ?

Alors on aimerait bien se mettre à jouir de vraies sensations, comme le basket où nous azurions dû faire preuve d’une grande humilité avant de recevoir une équipe de France diminuée, qu’on a minimisée avant qu’elle ne nous ridiculise. Les commentateurs se sont fourvoyés honteusement en disant avant le premier match qu’on se devait de trouver de meilleurs sparring-partners, pour notre équipe nationale qui doit aller à Abidjan pour une Can de Basket périlleuse.

Le basket qui nous a donné de belles sensations avec une finale des filles à imbroglio de licences trafiquées et une finale des hommes qui a donné lieu à révéler notre sport favori : le vol dans les vestiaires. Pauvre Tandian… Cet homme est poursuivi malgré lui par toutes sortes de problèmes. En attendant on s’ennuie ferme. Vivement que Wade revienne au Sénégal qu’on s’amuse un peu au moins…