Merci TRUMP !

Y avez-vous pensé ? Tout fou qu’il soit Trump n’ose pas traiter de merdes la Corée du Nord et Kim Jon-un, son Président. Par le nucléaire, par leur patriotisme, par leur propre génie, comme des grands, malgré un isolement diplomatique remontant à la fin de la guerre ayant scindé en 2 la Corée, en 1953, les Nord-Coréens se font respecter. À la différence des nôtres dont les génuflexions, depuis nos indépendances nominales des années 60, ne changent rien au mépris qu’ils suscitent auprès des différents maîtres qu’ils se donnent en prostitués de bas étage.
Avec Donald Trump, c’est la curée: il a même refusé ostensiblement de mettre un casque pour écouter leurs propos quand les dirigeants des pays industrialisés recevaient ceux d’Afrique, à Taormine, en Sicile, en Mai dernier, à l’occasion d’un Sommet des 7 pays les plus industrialisés.
Malgré cette humiliation, ces damnés de la terre n’eurent pas honte, quelques mois plus tard, de se bousculer dans une petite salle, en marge de l’Assemblee générale de l’ONU, où le président américain, ajoutant l’insulte à l’injure, les reçut collectivement. Il faut même observer la main presque inclinée de Macky Sall que Trump, sourire méprisant, serre du bout des doigts lors d’une autre convocation de ces laquais à une rencontre décidée par lui et l’Arabie Saoudite, contre l’Iran, pour deviner ce qu’il pense de ce type d’individus, à quoi se rapporte sa définition de pays de merde!
En réalité, la plus forte des écoles de relations internationales, l’école réaliste, enseigne, depuis Thucydides et la guerre de Péloponnèse, que le rapport de forces gouverne les relations entre souverains. Or, mains tendues, mendiants, ailleurs, dictateurs et voleurs chez eux, les dirigeants africains ne meRrritE, selon le nouveau Larousse-Macky, (aucun) respect. Même si je déteste le racisme inné en ce loufoque Président (dont j’ai été l’un des rares par écrit à prédire la victoire sur Hillary en Novembre 2016), même si je suis conscient du racisme largement prévalent outreAtlantique, je ne peux que saluer Trump pour avoir dit tout haut, sans hypocrisie, ce que ses compatriotes et ceux d’autres nations pensent de nos pays et surtout de nos méprisables présidents, dont beaucoup sont non seulement des caniches galeux mais aussi les principales causes du dédain que les peuples noirs africains subissent.
Dans les pays ayant fait leur développement national, il n’est même pas besoin d’armes nucléaires pour se faire respecter.
Ainsi de la Chine qui a décidé de reprendre son destin en mains après un siècle d’humiliation déclenché en 1840 avec sa défaite dans les deux guerres de l’Opium (contre la GrandeBretagne). Jusqu’en 1945, elle fut une quasi-colonie de puissances européennes et de l’américaine qui lui imposèrent l’extraterritorialité judiciaire sur des concessions qu’elles s’étaient arrogées. Depuis lors, bien avant le triomphe de sa révolution en 1949, grâce à des dirigeants patriotiques comme Sun-Yat-Sen et Mao, la Chine s’est réveillée, et, comme prophétisé par Alain Peyrefitte, le monde tremble: qui, dès lors, ose aujourd’hui la traiter de pays de merde?
Ainsi du Japon, auteur de deux fantastiques remontadas économiques: après avoir été forcé, par les canons du Commodore Perry, d’ouvrir ses portes au commerce international, en 1853, il sut, quinze ans plus tard, en 1868, initier son ère Meiji, rampe de son décollage sur ses propres valeurs; puis après 1945, sujet à deux bombes nucléaires, à Nagasaki et Hiroshima, il revint vite pour être la puissance industrielle qui étonne le monde. Qui ose le traiter de merde?
Parlons de la Corée du Sud. Dans la crise asiatique, celle de 1996, alors que son économie se délitait, ses peuples, en larmes, firent la queue avec leurs bijoux pour payer la dette de leur pays pendant cette journée décrétée celle de la honte qui ne devrait plus se reproduire. Qui ose la traiter de pays de merde?
On ne compte pas, de l’Asie à l’Amerique latine, même dans l’ex-Europe de l’Est, les pays qui ont acquis, à force de rigueur et patriotisme, leurs galons de noblesse, qui forcent le respect…
En face, chez nous, en Afrique que voyons-nous? Des peuples assoupis ne rêvant que d’exil doré, rarement prêts à consentir quelque sacrifice pour les générations présentes et futures, mais surtout des dirigeants, irresponsables et voleurs de leurs ressources nationales, de mèche avec des escrocs comme Timis, une classe politique égoïste, et le mal vivre généralisé, sauf sur les îlots de la criminalité financière nationale, comme unique perspective.
Je ne partage donc pas les réactions outrées contre ce fou et raciste Donald Trump.
À quelque chose malheur étant bon, j’espère que ses propos nous serviront à une prise de conscience salvatrice.
Il ne sert à rien de nier l’évidence. La merde nous entoure. Le tort du raciste en chef est de la nommer pour certains tweeters agrégés en fautes émergentes, qui ont ainsi prouvé par leur nullité que nous sommes loin d’en sortir.
Ressaisissons nous pour ne pas meRritteR ce leadership qui nous maintient précisément dans cette merde si justement décrite par le nouveau fou du village planétaire.
Rien que pour avoir crevé l’abcès et, selon le mot de Brecht, déchiré violemment les voiles de l’inconscience pour dire les choses par leur nom, il a fait œuvre utile.
Refusons de suivre les moutons de panurge qui bêlent à tue-tête contre lui et disons à haute, intelligible voix: Merci…Trump! Merci même par bêtise d’avoir pointé le doigt sur ce tas de merde qui tue les peuples africains, en silence.
Ps: Comment peut-on appeler autrement un pays, comme le nôtre, qui n’a même pas, jusqu’à une date récente du moins, une seule machine de radiothérapie pour soigner ses cancéreux ?

Par Adama Gaye