Message au Président Gbagbo
Monsieur le Président,
En cette bien sinistre fin d’année, je vous adresse ce message de détresse.
Au delà de l’homme politique, ancien candidat à l’élection présidentielle ivoirienne, je sollicite l’attention de l’homme, du croyant.
Me viennent à l’esprit les paroles d’un cantique parlant du Christ: » attaché à la croix pour moi il a pris mon péché et il m’a délivré… Il RENONCE un moment à SON TRONE pour le plan rédempteur de Dieu, déposant pour moi SA COURONNE, un tel prix pour me rendre heureux… »
Chaque ivoirienne, chaque ivoirien quel que soit son parti est un enfant du Seigneur confié aux dirigeants de ce grand pays de notre continent et de notre région Ouest africaine.
Certains d’entre les ivoiriens donneraient leurs vies pour que vous restiez au pouvoir.
Vous le savez!
Vous savez également que chaque vie est sacrée.
Chaque jour qui se lève et se couche sans sang versé sur le champ friable de la politique est, en vérité, savouré par vos compatriotes comme une espèce précieuse en voie de disparition.
Les sombres nuits qui s’annoncent ne peuvent accoucher que de déchirures et douleurs dont les séquelles indélébiles pourraient anéantir tout effort ultérieur de construction d’une Nation solidaire.
En entrant dans la politique et plus tard dans des sphères régaliennes vous aviez fait le vœux et la promesse de protéger les ivoiriens.
Renoncez alors à ce pouvoir!
Déposez les armes et TOUT devient possible!
Mêmes les plus virulents d’entre vos partisans vous en seraient reconnaissants plus tard.
Vous avez placé la balle très haut et pouvez donc obtenir de cette même Communauté internationale qu’elle veille au grain. Elle serait forcée, par sa diversité qui, en elle-même est une garantie, de contribuer à instaurer, maintenir et consolider une paix dont nous avons tous besoin pour rebâtir nos économies et sociétés délabrées.
Trop d’âmes flottent déjà dans la lagune à la recherche de quiétude.
Vous pouvez par un seul mot, un unique geste soulager des cœurs meurtris: Partir!
Loin de toute naïveté et bien que sachant faire la différence entre la voix du rossignol et celle du corbeau, je vous adresse cette ultime prière pour que seul s’élève le chant de la COLOMBE en 2011 et que vive la Côte d’Ivoire.
Et le cantique d’ajouter: » méprisé, rejeté par les hommes, pour mes iniquités brisé… Il meurt pour me RENDRE HEUREUX. »
Talla SYLLA
Président du Congrès Africain pour la Démocratie et le Développement