XALIMANEWS- Les Sénégalais de l’extérieur ne sont pas contents. Plus particulièrement ceux rassemblés dans le Collectif pour le rapatriement des corps des sénégalais décédés de Covid 19. Ils dénoncent notamment les mesures annoncées par le ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Amadou Ba.
Il y a quelques jours, ce dernier avait annoncé une mesure gouvernementale visant à ne pas transférer les dépouilles de nos compatriotes, emportés par le coronavirus en terre étrangère.
« Le Ministre des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Amadou Ba, a récemment annoncé l’interdiction du rapatriement des Sénégalais décédés du covid-19 à l’étranger. Défendant cette mesure, le Ministre affirme que celle-ci s’inspire des « directives sanitaires émises par les autorités des pays d’accueil », « de l’OMS » et celles du « Comité national de lutte contre les épidémies au Sénégal ». Une radioscopie de cette mesure à l’aune des orientations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des directives des autorités sanitaires de la France, un pays d’accueil démontre que la décision des autorités sénégalaises ne règle aucune question sanitaire », lit –on dans un communiqué du Collectif, parvenu à la rédaction de Xalima.
Pire, précise le document, cette mesure s’inscrit dans une logique de stigmatisation de tous nos compatriotes décédés « officiellement » de covid-19 à l’étranger.
Par ailleurs, le Collectif rappelle les orientations provisoires du 24 mars 2020 émises par l’OMS. D’après le communiqué, les textes de l’institution internationale de veille sanitaire ne contiennent aucune préoccupation relative au transport international de corps décédés de covid-19 ; l’essentiel, relève-t-il, en matière de personnes décédées suite à cette maladie se jouant en amont de la question de mise en cercueil hermétique.
Aussi, ces sénégalais, soucieux de la fin de leurs proches, interpelle l’Etat du Sénégal à revoir cette mesure d’autant plus qu’elle ne répond aucunement, selon eux, aux préoccupations au regard des directives des autorités sanitaires françaises et du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) qui, note-t-on, n’a relevé aucune raison de modifier la réglementation du transport international de corps quelle que soit la cause du décès.
« Le transport international de corps n’est pas non plus un sujet à traiter de manière spécifique au regard du droit commun. La délivrance d’un laissez-passer mortuaire pour l’étranger, ou selon le pays de destination, d’une autorisation de sortie du territoire français (article R. 2213-22 du CGCT) reste autorisée dès lors que le défunt est placé dans un cercueil hermétique qui prémunit de toute contagiosité, quel que soit le motif du décès. », Ont-ils ajouté, citant une communication récente du HCSP. Ces propos, selon eux, les conforte dans leur posture.