MEURTRE DE LA PHARMACIENNE Bineta Dia en Avril 2005 Le film de l’horreur

La troisième session de la cour d’assises de Dakar a démarré hier. Au menu de cette session, une affaire d’assassinat commis sur une pharmacienne du nom de Bineta Dia. Les faits ont eu lieu en 2005. D’ores et déjà, le ministère public a annoncé la couleur en sollicitant la perpétuité contre l’accusé Germain Bazemo. De quoi susciter l’inquiétude pour les autres accusés qui devront passer à l’audience. Toutefois, autant le représentant du Parquet a requis la prison à perpétuité pour un des accusés, autant il a demandé l’acquittement pour le second accusé, en l’occurrence Franck Babatoundé qui est d’origine béninoise. Ce dernier a été mouillé depuis le début de l’enquête par son co-accusé Germain Bazémo.

Selon Bazemo, c’est le Béninois Franck Babatoundé qui a orchestré l’assassinat de la pharmacienne Bineta Dia à son domicile à Fann Résidence, le 3 Avril de l’année 2005. Il soutient que pour commettre cet acte barbare, le Béninois a conclu un marché avec lui. Ainsi, en échange de sa complicité, Babatoundé, après lui avoir assuré qu’il va hériter de la pharmacienne, lui a promis un téléphone portable, ainsi que 250.000 francs. Qui plus est, il va l’embaucher et lui assurer un très bon salaire. Suffisant pour que Germain Bazémo accepte de participer à l’assassinant de la pharmacienne. Ainsi, le dimanche 3 avril, il s’est rendu au domicile de la victime qui l’avait engagé comme cuisinier.

Le film de l’horreur

Quelques minutes après, il a ouvert la porte à son complice qui l’a rejoint à l’intérieur de l’appartement. La victime est venue au niveau de la cuisine pour lui demander la raison de sa présence puisque c’était son jour de repos. C’est à ce moment que le Béninois, qui se trouvait derrière sa patronne, s’est saisi d’un chevron pour lui en assener violemment un coup à la nuque. La victime n’a pas eu le temps de crier à cause de la violence du coup. Et lorsqu’elle s’est affalée sur le sol, Babatoundé, si l’on en croit Germain Bazémo, s’est emparé d’un pilon pour porter encore deux autres coups à la pharmacienne qui était déjà inerte. La barbarie de l’acte est telle que le sang a giclé de partout. Pire, selon les déclarations du docteur Yahya Diop de Sos médecin, des morceaux de cerveau étaient éparpillés sur le sol de la cuisine. La scène était tellement horrible que le docteur avait même des difficultés pour regarder la victime. Pour autant, malgré tout, cela n’a manifestement pas ébranlé Germain Bazémo. Il avoue à la barre avoir pris les 35.000 francs qui constituaient une paie pour deux semaines et qu’il s’est rendu dans un bar pour payer un pot à des amis. Il faut dire que Bazémo semble être un habitué de la mort, puisqu’il a avoué avoir assisté à la tuerie en Côte d’Ivoire, du temps de Robert Gueï.

Par ailleurs, de l’autre côté, le Burkinabé Franck Babatoundé désavoue son co-accusé. D’ailleurs, depuis le début de l’enquête jusque devant la Cour, le Burkinabé a toujours nié une quelconque implication dans cette affaire. Recruté par la tante de la pharmacienne en qualité d’assistant médical, il est venu du Bénin uniquement pour apporter de l’assistance au frère de la pharmacienne. Du coup, il ne pouvait aucunement espérer une part d’héritage. Sa cause semble être entendue par le Parquet qui a requis l’acquittement à son encontre. La cour rendra son verdict aujourd’hui.

lasquotidien.info

Alassane DRAME