Son Eminence le Cardinal Théodore Adrien Sarr, l’Archevêque de Dakar a reçu ses hôtes, les membres de la délégation gouvernementale, les chefs religieux, les chefs de partis politiques, les délégués et chefs coutumiers à sa résidence de Popenguine, quelques minutes après la messe dirigée par Mgr Martin Happe, Evêque de Mgr Nouakchott.
Outre ses prières, ses appels à la paix et ses remerciements aux autorités gouvernementales et religieuses, Mgr Sarr s’est prononcé sur les événements de Sangalkam marqués par une perte en vie humaine. Il s’en ému et salué la mémoire du défunt, appelant à ce propos, au respect de la dignité humaine, même dans le maintien de l’ordre nécessaire à la vie sociale. « Tout homme est une histoire sacrée », a-t-il rappelé, estimant par ailleurs que des pays d’Afrique doivent prendre exemple sur le Sénégal pour juguler les tensions religieuses.
Le Cardinal a remercié les autorités gouvernantes pour les efforts et les contributions importantes ayant permis l’amélioration des infrastructures du domaine du pèlerinage, l’organisation et le déroulement des prières. Il a prié pour la paix au Sénégal, en Afrique et dans le monde .Son vœu fervent reste que ces prières soient entendues et exaucées par le Seigneur. Il a en outre prié le « Maître de nos vies et de l’Histoire » de gratifier les Sénégalais d’un mieux-être.
S’adressant à Ousmane Ngom, ministre d’Etat ministre de l’Intérieur, il lui a fait part de ses bénédictions pour les familles et les institutions. Il a qualifié la présence de Ngom à Popenguine, de fait de « haute signification, une image, mais une illustration de la place de la religion » dans un pays laïc comme le Sénégal. Mgr cardinal Sarr, voit dans la dimension religieuse, « une caractéristique indéniable et incoercible de l’être et de l’agir de l’homme ».
C’est dans cette « vérité première et fondamentale », que se trouve la raison pour laquelle le Pape Benoît XVI a indiqué la liberté religieuse comme « la voie fondamentale pour la construction de paix » , dans son message pour la célébration de la journée Mondiale de la Paix.
Son Eminence a invité et encouragé les communautés à accompagner la bonne entente à travers des programmes enseignés dans le cycle élémentaire, sous le sillage de l’enseignement religieux pour l’éducation au respect. Il a appelé à un retour à la paix et au dialogue positif. Ses prières sont aussi allées aux responsables des forces de l’ordre afin que le bon Dieu les aide à assurer la protection des personnes et des biens sur l’étendue du territoire national. Le Cardinal a aussi exprimé sa profonde gratitude à l’endroit du Président de l’Assemblée Nationale tout en confirmant les prières faites pour l’accomplissement de la mission d’élus des populations .A son Excellence, le Nonce apostolique, il a rappelé que sa présence permet de vivre le pèlerinage en communion profonde avec le Pape Benoît XVI.
Gouvernement et opposition en « paix » à Popenguine
Les politiques tout parti confondus ont pris par au banquet de Popenguine. La délégation gouvernementale a été conduite par le ministre de l’intérieur Ousmane Ngom. Du coté de l’opposition, Macky Sall (APR -Yaakaar), Landing Savané (Aj), Abdoulaye Badjily (Ld), Amath Dansakho (Pit), Moustapha Niasse (Afp) entre autres ont effectué le déplacement. A coté des chefs religieux du Sénégal, les hommes politiques ont pris part à la messe animée par l’évêque de Noukhouch. Placé sous le thème de la paix, l’opposition et la mouvance présidentielle ont cherché à mettre en pratique l’appel du pasteur. Sur une note de paix empreinte de cordialité, ils se sont serré les mains. Un signe de réconciliation ou un présage de paix ? Tout reste à croire.
Réconciliation et soumission au cœur de l’homélie
La 123ème édition du pèlerinage marial de Popenguine, qui a eu lieu le week-end dernier a été marquée du sceau du rassemblement des pèlerins autour du thème ‘’L’église en Afrique, au service de la Réconciliation de la Justice et de la Paix’’. La messe a été célébrée sous la direction de Monseigneur Martin Happe, l’évêque de Nouakchott (Mauritanie).
Dans son homélie, l’évêque est revenu sur la trilogie : Paix, Réconciliation et Justice, ave des références aux écritures saintes. Comme Marie qui disait à des personnes face au besoin :’’Faites tout ce qu’il vous dira ‘’, Monseigneur Happe a exhorté les fidèles à mettre en pratique les paroles des saintes écritures.
Le rappel de la volonté de vivre pour la paix est traduite dans les actions pour la justice à, travers son message à l’endroit des fidèles. L’évêque de Nouakchott a beaucoup insisté sur le concept : « pas de paix durable qui ne saurait exister sans une justice sociale stable » au cours de la célébration de la messe solennelle du pèlerinage. Pour le pasteur, invité d’honneur de cette 123ème édition, l’amour est au centre de tout acte et de toute action. « Comme le père, vous a aimés, vous devez vous aimer les uns les autres. C’est de cette manière qu’on reconnaitra que vous êtes des enfants de Dieu», a-t-il dit à l’adresse des fidèles.
Dans la première lecture, tirée du Zacharie, il est question de fidélité aux préceptes bibliques et de la seconde lecture, du premier miracle de Jésus. Deux récits qui, selon Monseigneur Martin Happe mettent Marie, la mère de Jésus au centre de toute action du Christ. Ainsi à travers la Sainte vierge, les chrétiens peuvent récolter les fruits du bonheur comme écrit dans le livre de Zacharie : « car la semence prospérera, la vigne donnera son fruit, la terre donnera ses produits, les cieux donneront leur rosée, et je mettrais le reste de ce peuple en possession de toutes ces choses. Et il arrivera : comme vous avez été malédiction parmi les nations, maison de Juda et maison d’Israël, ainsi je vous délivrerai, et vous serai bénédiction ! Ne craignez point, que vos mains se fortifient. »
Parlant de réconciliation et de paix, thème de cette édition, l’évêque de la capitale mauritanienne s’est étonné de voir dans le monde actuel, des crises profondes, relevant que les progrès n’ont pas permis de rendre la vie agréable. « Les pasteurs devront faire de la paix, le centre de leur prédiction au regard de la tragique situation des réfugiés, la pauvreté, la maladie et la passion de tuer encore, suite à des complots orchestrés par des dirigeants locaux,» a-t-il recommandé. Et le cardinal de renchérir dans son message : « nous n’avons pas le droit de nous taire, face à des situations qui nuisent à la vie de l’être humain (…) Le bon est toujours proche des situations difficiles et de celles des délaissés .Il faut rappeler que des saintes paroles présentaient les chefs comme des maîtres du monde alors que ces derniers devaient être au service des hommes.».
Sens du pèlerinage
« Une quête perpétuelle de la recherche de foi »
La 123ème édition du pèlerinage Marial de Popenguine a vécu. L’évènement religieux a été marqué dimanche et lundi, par des moments intenses de communion et de fraternité à travers la confession, la messe, l’adoration, le chapelet ainsi que des rencontres fraternelles. Pour le Père Pierre François Queinnec, recteur du sanctuaire, le pèlerinage est d’abord une démarche de foi. Il est un exode intérieur. Pendant ce parcours, a-t-il indiqué, « les chrétiens doivent être habités par un souci de silence. Un silence qui n’est pas une absence de joie, bien au contraire. Il doit justement nous permettre de trouver au plus profond de nous-mêmes, cette présence si intime de ce Dieu qui nous veut à lui. »
Ils sont nombreux, les fidèles catholiques qui se rendent à Popenguine sans connaitre le vrai sens du pèlerinage marial. Si la démarche de foi et le lieu sont familiers à tous, beaucoup ignorent le sens profond que l’Eglise donne à ce qui est davantage qu’un simple culte. Explication du Père Pierre François Queinnec, le pèlerinage est indispensable dans la vie d’un catholique, si on se réfère aux Saintes Ecritures. Ainsi dans le livre de Genèse, Dieu a dit à Abraham : « quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t’indiquerai. Je ferai de toi un grand peuple, je te bénirai, je magnifierai ton nom, sois une bénédiction….. Abraham partit comme lui avait dit Yahvé, et Lot partit avec lui». Pour le père, c’est assez curieux de voyager sans savoir où on va. Néanmoins, le Père Pierre François Queinnec a soutenu : « nous avons justement là un point essentiel de tout pèlerinage : il s’agit avant tout, d’une démarche de foi, laquelle implique toujours, on le sait, une certaine obscurité. »
Prenant l’exemple du peuple d’Israël avec le long voyage de quarante ans dans le désert, le père Pierre François Queinnec dira : « cette pérégrination du peuple d’Israël vers la Terre Promise évoque pour nous le pèlerinage de l’Eglise sur la terre. Membres du Peuple de Dieu, nous sommes effectivement en pèlerinage sur cette terre. Et notre Terre Promise, c’est le Ciel.» Une réflexion qui a amené le clergé à indiquer qu’à chaque fois que les fidèles catholiques se rendent à Popenguine, ils veulent présenter au Seigneur Jésus Christ toutes leurs souffrances, mais aussi lui rendre grâce pour tout ce qu’il leur donne.
Dans le Nouveau Testament, explique le Père Queinnec, le pèlerinage occupe une place importante dans la vie et l’œuvre du Christ. « Pour les chrétiens, avec la monté de Jésus à Jérusalem, le verbe s’est fait chair pour nous sauver et nous ramener vers le Père.»
Aujourd’hui, les guides religieux ont souligné que « le pèlerinage de Poponguine constitue une occasion extraordinaire de rappeler notre pèlerinage terrestre en attendant l’arrivée finale au ciel. C’est à la fois toute la communauté des croyants, et chacun d’entre nous est en Pèlerinage sur cette terre. Notre regard, notre cœur, toute notre personne, doit être tourné vers ce Dieu et Père ».
La confession
Pour faire un bon Pèlerinage, l’étape de la confession s’avère nécessaire pour le pèlerin. Les fidèles durant tout le Week-end, ont effectué des passages chez les prêtres en charge de l’exécutif de ce sacrement. La confession peut se faire avant ou après la messe solennelle du pèlerinage. Un temps fort de cette démarche de foi. Comment entrer dans une vraie relation avec Dieu sans commencer par lui demander pardon ? Le Père Queinnec a répondu que la confession a comme tous les sacrements, cette double qualité : elle est à la fois obligatoire, au sens ou nul ne saurait s’en dispenser pour prétendre entretenir une amitié divine. Mais, elle est aussi une rencontre avec ce Dieu qui est tout sauf un juge mais un Ami qui ne nous dit qu’une seule chose Je t’aime et Je te pardonne.»
Le chapelet
Les fidèles catholiques ont prié le chapelet après la messe. Un rituel dirigé par les légionnaires. Entre 14 et 15 heures de la journée d’hier, les fidèles au pied de la Vierge Marie, notre Dame de la Délivrande, ont imploré sa miséricorde pour plusieurs vœux en quête de réalisation mais aussi pour des actions de grâce. Pour le Père Queinnec, « tous ces moments que nous vivons avec Dieu, pour Dieu, nécessitent le regard bienveillant d’une mère. » Et de poursuivre qui mieux que Marie peut en effet nous conduire vers Dieu ? Le Saint Pape Jean Paul II disait à propos du chapelet : « tout en ayant une caractéristique mariale, le Rosaire est une prière dont le centre est christologique. Dans la sobriété de ses éléments, il concentre en lui la profondeur de tout le message évangélique, dont il n’est qu’un résumé. »
L’adoration
En plus de l’Eucharistie où les fidèles ont communié au corps et au sang du Christ, les fidèles catholiques se sont adonnés à l’adoration du crucifix. Une innovation de taille a été introduite cette année, avec l’installation d’une tente dite de la Rencontre. L’équipement a été dressée au village des marcheurs. Pour les organisateurs « quiconque cherchait Dieu, sortait vers la tente de la rencontre qui était hors du camp ». Un passage tiré du livre de l’Exode lorsque Moise et le peuple juif, en route vers la Terre Promise, en pèlerinage donc, sont accompagnés par Dieu, présent sous la forme d’une colombe. Soulignons que si l’adoration comme l’église le définit, est un acte profondément naturel, l’adoration chrétienne demeure particulière. « Nous adorons un Dieu que nous connaissons, qui a pris notre chair pour nous sauver et qui demeure en chacun de nous. Aussi notre adoration devient un échange où le fidèle se met à l’écoute de son Dieu. »
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