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Minerve. Gadio, l’ex de la «communauté délinquante» !

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Pendant dix ans, il a couru d’un Palais royal à un Château républicain, fendu les nuages en avion aux quatre coins de la planète, aux frais du contribuable sénégalais, toujours «porteur d’un message» du président de la République du Sénégal. Dix ans durant, cet homme a impérialement servi Wade au prix de sa santé et de sa vie de famille, chanté sa vision «hors du commun», loué son «humanisme» légendaire, psalmodié son «panafricanisme», flagorné sa «générosité» sans bornes… Dix ans sans fin pendant lesquels, par souci d’efficacité ou par amitié, il a «infiltré» des hommes et des amis dans les missions diplomatiques de notre pays à l’étranger. Dix ans de labeur qu’il mit à profit pour être le missi dominici chargé de mettre en œuvre les «solutions» du président de la République dans les conflits malgache, ivoirien, mauritanien et même palestinien… Dix ans après, Cheikh Tidiane Gadio, inamovible ministre des Affaires étrangères de Abdoulaye Wade, diplomate chouchouté du Palais, se fait retourner par l’Histoire, comme on le fait d’un agent de renseignement, pour devenir un opposant à Abdoulaye Wade !
Pendant une décennie, Cheikh Tidiane Gadio a mangé à la soupe du clan des Wade, soupe souvent épicée, des fois amère, souvent salée, mais il s’en est gavé à volonté, jusqu’à l’aveuglement. Sans doute, il n’a jamais eu le temps d’ouvrir les yeux, de dresser les oreilles, pour voir et entendre les échos naissants puis consolidés des souffrances des Sénégalais pris au piège de la dictature imprévue des Wade. Heureux d’embarquer pour Abuja et Ouaga, de passer la nuit entre New York et Washington avant d’atterrir à Paris sur le chemin de Dubaï, le tout pour des missions wadiennes, Gadio s’aperçoit en 2010 que son deux ex-machina, Wade lui-même, a détruit les institutions républicaines et projette une dévolution monarchique du pouvoir à son fils. En 2010, fier de sa rébellion médiatique, il se demande sous des airs dramatiques : «Où va le Sénégal ?» Les luttes pour la «Dignité», la «résistance» et l’«opposition» des Sénégalais au projet monarchique de Wade, Gadio avait le choix d’en faire partie quand la répression du pouvoir qu’il servait terrorisait des compatriotes plus courageux que lui, à une époque où Wade vendangeait le brin de légitimité qui le rendait encore supportable aux yeux des Sénégalais. Où se cachait alors le principe de la «responsabilité devant l’histoire» qu’il invoque aujourd’hui pour inciter les Sénégalais à la résistance ?
Aux yeux des observateurs objectifs et indépendants de l’évolution démocratique de notre pays, il est tout à fait évident (et cela est vrai) que le Président Wade a foncièrement discrédité l’image du Sénégal un peu partout dans le monde. Mais à chaque fois, par exemple, que la Constitution a été piétinée et subordonnée aux intérêts immédiats du pouvoir, que faisait alors Gadio ? Soit personne ne l’entendait, soit il était absent du territoire national. Et ne s’arrangeait-il pas à ne être absent de tout débat, au nom de la solidarité gouvernementale ? Les impunités qui frappaient (et qui frappent encore) les séides du régime, la «mal gouvernance endémique», «la multiplication des scandales financiers et l’amplification des formes de corruption, de chantage et de racket», les patriotes sénégalais engagés au prix de leur carrière et de leur sécurité physique les vivent depuis l’an 2000 !
En compagnie de Macky Sall, autre résistant du «32e jour» du mois, ils seraient bien en droit de former un duo des bannis du wadisme (encore qu’en politique il ne faille jamais insulter l’avenir, comme dirait Djibo Kâ) car dans la communication scandaleuse des chantiers de Thiès en direction de la consommation extérieure, il a bien fallu que les services du ministère des Affaires étrangères dirigé par Cheikh Tidiane Gadio convoquent au Méridien Président les ambassadeurs et autres chefs de missions diplomatiques pour que Macky Sall leur lise un pré-rapport (sic) bien vite transformé en acte d’accusation contre Idrissa Seck !
Aujourd’hui, il est facile de s’attaquer à un Président fragile nommé Abdoulaye Wade, responsable et coupable de toutes les dérives politiques, financières, sociales, foncières, institutionnelles d’un régime qui n’a plus rien à faire de notre pays. Mais Cheikh Tidiane Gadio (de même que Macky Sall) en est politiquement un comptable en puissance en tant que créature politique de Wade.
Appeler à des ruptures de fond dans la façon de mener le combat politique est sans doute une œuvre salutaire eu égard au discrédit profond qui frappe les politiciens et leurs pratiques quotidiennes. Il est bien vrai que la lutte contre le clan des Wade a besoin de la disponibilité de tous les Sénégalais, sincèrement ahuris par la gouvernance libérale. Mais dire, aujourd’hui seulement, que «Luy Jot Jotna» pour être dans la peau du sauveur qui tend la main à tout le monde est une escroquerie intellectuelle, morale et politique d’une dimension soupçonneuse. Mais on est au Sénégal. On peut bien être un ancien actif de la «communauté délinquante», pour parler comme le politologue Jean-Marc Lech, et muter en saint le jour d’après. Au nom du combat citoyen légitime contre la patrimonialisation de la République, a-t-on franchement besoin de n’importe quelle belle gueule médiatique ? Si oui, cela s’appelle de l’arithmétique. Or, la Politique au sens grec du terme est plus noble que cela. Lorsque Me Wade a l’occasion d’écrire un livre du genre «De l’ingratitude de collaborateurs grandis sous mon harnais», c’est que la terre tremble au Sénégal… «Quand le vieux lion se meurt, même les chiens ont du courage et lui arrachent les poils de sa moustache.» Un proverbe tout droit venu de Syrie. Dans cette vie-là, qu’est-ce qui vaut vraiment d’être labellisé dans la catégorie des chiens, à part les opportunités d’enrichissement illicite illimité permises par la générosité scandaleuse dont tout pouvoir est capable ? Toutes ces petites bassesses mues par le dessein d’«être» sont finalement énervantes…

lequotidien.sn

6 Commentaires

  1. Macky mom il a de nouveau montre son INCREDIBILITE en annoncant sa candidature a TOUBA.
    Cela signifie qu’il compte renouer avec le LOBBYISME MARABOUTIQUE ce que nous n’accepterons jamais. Le Senegal n’est pas le domaine des Mbacke, Sy, Niasse, Thiandoume ou Sarr.
    Tant que nos politiques ne se soustraireront pas du lobby Maraboutique ils ne seront pas credible.
    Gadio a le droit de denoncer les derives de Wade, s’il est clean, c’est un Senegalais comme chacun de nous. Mais n’oublions pas que C’EST LUI QUI ETAIT LE GUIDE DE WADE, l’AVEUGLE DES AIRES

  2. J’ai personnellement beaucoup aimé le style et la reflection profonde qui transparait dans l’approche. En un mot, chapeau!!!!…..Good job comme mes cousins disent. Haahhhhh. Délirant……

  3. Votre article est trop long pour ne rien dire comme raison politique. Cela montre la naivete de certains senegalais comme toi et les autres animateurs des radios internets non credibles.
    Les senegalais ont besoin toutes les forces pour venir a bout du regime wadien. Tout ce qui affaiblit le PDS renforce l’opposition significative. La ruputure Gadio- Wade est une bonne chose pour le Senegal. La formation du nouveau parti APR avec le President Macky Sall est le ticket gagnant qui annonce le debut de la fin des wadistes. Tout analyste politique et non amateur sait que seule la candidature de Macky Sall en 2012 fait peur A. Wade. APR est un parti qui travaille fort mais avec beaucoup d’ intelligence. En peu de temps ce parti a gagne le coeur des senegalais et le leader inspire de l’espoir. Au moins que vous soyez des wadistes, la sortie de Gadio est bien appreciee et Macky Sall a tous les bagages necessaires pour President en 2012.
    Le reste, la politique n’est pas stagnante et partout dans le monde, les hommes politiques evoluent avec le temps et l’espace.
    Dites- moi quel politicien senegalais qui n’ a jamais travaille sous Senghor, Diouf et Wade? Je sais que la liste est trop longue pour contenir un livre. On ne peut pas continuer d’ accuser de diable a tous les anciens collaborateurs de Wade, si oui il nous resterait que Tanor. Et vous savez que ce dernier a fait plus de degats que Karime Wade.

  4. Votre article est trop long pour ne rien dire comme raison politique. Cela montre la naïveté de certains sénégalais comme toi et les autres animateurs des radios internautes non crédibles.
    Les sénégalais ont besoin toutes les forces pour venir a bout du régime wadien. Tout ce qui affaiblit le PDS renforce l’opposition significative. La rupture Gadio- Wade est une bonne chose pour le Sénégal. La formation du nouveau parti APR avec le Président Macky Sall est le ticket gagnant qui annonce le début de la fin des wadistes. Tout analyste politique et non amateur sait que seule la candidature de Macky Sall en 2012 fait peur A. Wade. APR est un parti qui travaille fort mais avec beaucoup d’intelligence. En peu de temps ce parti a gagne le coeur des sénégalais et le leader inspire de l’espoir. Au moins que vous soyez des wadistes, la sortie de Gadio est bien appréciée et Macky Sall a tous les bagages nécessaires pour Président en 2012.
    Le reste, la politique n’est pas une affaire stagnante et partout dans le monde, les hommes politiques évoluent avec le temps et l’espace. La mobilité en politique n’a jamais été un crime.
    Dites- moi quel politicien sénégalais qui n’a jamais travaille sous Senghor, Diouf et Wade? Je sais que la liste est trop longue pour contenir un livre. On ne peut pas continuer d’accuser de diable à tous les anciens collaborateurs de Wade, si oui il nous resterait que Tanor. Et vous savez que ce dernier a fait plus de dégâts que Karime Wade.

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