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Mirma, artiste -chanteuse: dans la musique, il y a une grande méfiance à cause des pratiques mystiques

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Après le succès du single  »Mbeugel » lancé il y a six ans par le musicien et arrangeur Baba Hamdy, Mirma était perdue de vue sur la scène musicale sénégalaise. Cette jeune chanteuse qui maîtrise le chant avec une technique vocale concise, a choisi 2013 pour annoncer son retour avec la sortie de son premier album. EnQuête l’a rencontrée en privé.

Que fait Mirma, depuis le single  »Mbeugel » ?

Je suis sur la sortie prochaine de mon album. Je viens de réaliser les vidéos des titres  »Tol ci » et  »Sénégal ». On a bouclé l’enregistrement de l’album. Au stade actuel, on attend que les détails de la duplication soient réglés pour le lancer sur le marché du disque.

Combien de titres composent cet album ?

Certes, il y a plusieurs titres qui nous ont été proposés, mais nous en avons enregistrés six qui sont déjà mastérisés. Donc, il faut retenir un album de six titres pour l’instant.

Qui a composé les paroles de vos chansons ?

Je composé toutes mes chansons. Mais le titre  »Tol ci » a été composé par Samba Diaw. C’est un beau texte qui m’a plu. Pour le reste, c’est moi qui ai composé et écrit.

Quels sont les musiciens qui vous ont accompagnée ?

Il y a Jimmy Mbaye, Bakane Seck, Jeannot, Papis Konaté, Baboulaye Cissokho, Laye Lô, et Laye Diagne qui a arrangé la chanson  »Lii ma sonal ».

Pensez-vous que cet album va officiellement lancer votre carrière ?

Je ne dirais pas que l’album va lancer ma carrière mais plutôt qu’il va annoncer mon retour sur la scène musicale sénégalaise. C’est juste une annonce parce que je me suis retirée pendant cinq à six ans pour travailler davantage. En résumé, cet album va me permettre de retrouver les nombreux fans qui m’encouragent dans ma carrière d’artiste depuis la sortie du single  »Mbeugel ».

Qu’est-ce qui explique cette longue absence ?

C’est vrai que j’étais sous contrat avec un label pour sortir mon premier album et ça n’a pas marché. Pendant cette période d’absence, je travaillais essentiellement pour la musique. Ainsi j’ai appris à jouer de la guitare, suivi des cours de technique vocale et amélioré mon écriture pour les compositions. J’ai aussi voyagé à trois reprises sur la France et la Belgique.

Disposez-vous d’un groupe de musiciens pour vos différentes prestations ?

C’est un projet sur lequel je travaille. Il est incontestable que le mbalax est notre musique et nous ne pouvons pas le renier et il faut le faire pour faire plaisir aux mélomanes. Mais, il se trouve que je joue depuis un certain temps avec un groupe de quatre musiciens. On se produit en After work dans des endroits soft pour le plaisir d’un public qui a envie de se relaxer après une journée de travail. Pour la sortie de mon album, j’ai prévu de me produire en live avec un orchestre bien outillé en mbalax. C’est un spectacle qui va suivre la conférence de presse. Après, une tournée nationale et internationale est prévue, mais je continuerai à me produire en After work. C’est mon producteur qui, avec ses contacts ici et ailleurs, gère tout cela.

Quel style musical proposez-vous en After work ?

Je fais de l’afro-acoustique.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées dans votre jeune carrière ?

Le plus dur, c’est de ne pas être accompagnée après vos premiers pas. Parce que nous avons choisi la musique comme métier pour gagner notre vie, soutenir la famille et voler au secours des nécessiteux. S’il y a une rupture dans notre élan de progression, l’artiste se retrouve enfermé dans un labyrinthe. C’est toujours plus dur quand vous courez derrière un producteur pour la sortie de votre album.

Comment expliquez-vous votre passion pour la musique ?

La réponse se trouve dans la famille. Nous avons une mère qui faisait du zikroulah (chant religieux). Aujourd’hui, avec mon frère aîné qui chante pour Mélodies divines de Serigne Ahmadou Kara Mbacké, nous sommes deux dans la famille à faire de la musique.

Où avez-vous débuté votre carrière de chanteuse ?

C’est  »Père » Ouza qui m’a donné un micro pour la première fois en 2003. J’étais à peine âgée de seize ans. J’avais commencé à faire des choeurs en studio. Ouza ne cessait de m’exhorter à faire de la musique pour ne pas le regretter un jour. Pour lui, j’avais un bel avenir dans la musique. C’est donc lui qui m’a le plus motivée à oser chanter. Et je me souviens qu’il avait composé la chanson  »Por me la vida ». Chaque fois que je la chantais pour lui, il avait les larmes aux yeux. Car selon lui, personne n’avait si bien interprété une chanson qu’il avait écrite. Après mes débuts chez Ouza, j’ai côtoyé plusieurs formations de rap avant de venir m’outiller dans le studio de Laye Diagne que je fréquente depuis plusieurs années. J’ai aussi fait les choeurs pour Manel Diop et Papis Konaté qui me sollicitaient beaucoup. J’ai fait les choeurs pour Aby Ndour, Oumar Pène et tant d’autres artistes.

Avez-vous pris l’attache de Kiné Lam pour l’extrait repris dans la chanson  »Tol ci » ?

J’avoue que je ne l’ai pas fait. Comme vous le savez, ce sont des icônes pour nous et nous sommes venues à la musique pour suivre leurs traces. Ensuite, elle est une référence pour moi. C’est venu d’une façon spontanée. On était en train d’écouter la chanson en studio et Sidy, l’auteur de la chanson, m’a demandé de reprendre cette partie. La logique voudrait que l’on avertisse Kiné Lam avant l’enregistrement. Nous avons prévu de nous rendre chez elle pour présenter nos excuses avant la sortie de l’album. C’est une mère pour nous et elle pouvait faire des réclamations pour sanctionner notre acte depuis que le single passe à la radio et à la télévision. A part cet incident, j’ai toujours été séduite par sa technique de chant. Elle a une aisance captivante avec le micro.

Quels sont vos rapports avec les autres chanteuses ?

Tout le monde est ami quand on se rencontre sur un plateau ou pour un événement précis. Mais il faut reconnaître qu’il y a une grande méfiance à cause des pratiques mystiques. Cela se comprend parce que nous sommes en Afrique. Personnellement, je crois qu’il faut avoir confiance en soi pour dépasser ce débat. Le travail bien fait sera toujours bien récompensé.

 

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