Les États-Unis ont proposé dimanche à la Corée du Nord des discussions directes, sans conditions préalables, sur ses programmes nucléaire et balistique, après le tir par Pyongyang d’un missile Hwasong-12, le premier d’une telle puissance depuis 2017.
La Corée du Nord a confirmé, lundi 31 janvier, avoir lancé la veille son plus puissant missile depuis 2017, selon les médias d’État, couronnant un mois de tests en série et faisant craindre une reprise des essais nucléaires et de missiles intercontinentaux. Un tir auquel Washington a réagi en proposant à Pyongyang des négociations directes, sans conditions préalables, sur ses programmes nucléaire et balistique.
« Nous sommes persuadés qu’il est totalement opportun et totalement correct de commencer à avoir de sérieuses discussions », a déclaré à la presse un haut responsable de l’administration de Joe Biden.
La Corée du Nord n’a jamais testé autant de missiles en un mois qu’avec les sept essais menés en janvier.
La dernière série importante de tirs remonte à 2019, après l’échec des négociations entre son leader, Kim Jong-un, et le président américain de l’époque, Donald Trump.
« Un tir d’évaluation du missile balistique sol-sol à portée intermédiaire et longue Hwasong-12 a été effectué dimanche » et « a confirmé la précision, la sûreté et l’efficacité » de l’engin en cours de production, a annoncé lundi l’agence d’État nord-coréenne KCNA.
L’état-major interarmes sud-coréen avait indiqué dimanche avoir détecté à l’aube « un missile balistique à portée intermédiaire tiré à un angle élevé ». Un tir à angle élevé signifie que le missile n’atteint pas sa portée maximale.
Des photos depuis l’espace
KCNA affirme lundi que le test a été effectué en utilisant le « système de lancement à l’angle le plus élevé » par souci de sécurité pour les pays voisins et que la tête du missile contenait un appareil photo.
L’agence officielle a publié des images qui auraient été prises depuis l’espace par cet appareil photo.
Pour la Corée du Sud, le Nord suit « une voie similaire » à celle de 2017, quand les tensions étaient à leur comble dans la péninsule coréenne.
Pyongyang « est proche de rompre le moratoire » auto-imposé sur les essais nucléaires et de missiles balistiques intercontinentaux, a jugé dimanche le président sud-coréen, Moon Jae-in.
Un haut responsable de l’administration américaine a partagé cette inquiétude. « Il ne s’agit pas seulement de ce qu’ils ont fait hier, mais du fait que cela fait suite à un nombre assez important de tests ce mois-ci », a-t-il estimé.
« Nous ne voulons évidemment pas voir de nouveaux essais et nous avons demandé à la RPDC de s’abstenir de nouveaux essais », a-t-il ajouté en utilisant le sigle du nom officiel de la Corée du Nord, la République populaire démocratique de Corée.